Licenciement à Satram : Comme une odeur de «ségrégation»
Huit mois après leur licenciement, une partie des anciens employés de la société Satram réclament toujours leurs indemnités quand d’autres les ont déjà perçues.
A Satram EGCA, des voix se sont récemment élevées contre une supposée injustice, une «ségrégation» vécue par un groupe d’anciens employés de la société spécialisée dans la logistique pétrolière et portuaire. A en croire certains, à la suite d’une vaste opération de licenciement, seuls les anciens employés d’origine maghrébine avaient bénéficié de leurs indemnités au terme d’un long bras-de-fer avec la direction générale. Pour le reste des 62 anciens employés (Béninois, Ivoiriens, Togolais, Sénégalais…), la même direction générale n’avait pas daigné tenir compte de leurs droits. Loin s’en faut.
Ni le rappel des instructions du gouvernement en février 2016, ni l’intervention des autorités religieuses de Port-Gentil il y a deux semaines, ne semblent avoir convaincu Ben Ali, le DG de Satram, à indemniser ses anciens employés. Au cours de son entretien avec l’imam de Port-Gentil, le patron de Satram avait pourtant assuré que tous les licenciés avaient perçu leurs indemnités. «Faux !» a rétorqué Lamine Dabo, porte-parole du collectif des employés lésés, par ailleurs un des principaux initiateurs du sit-in lancé le 13 octobre 2016 dans la capitale pétrolière.
«Ce n’est que le début du commencement. On ne va pas lâcher, nous ferons des sit-in dans tous les sites de Satram», a prévenu Lamine Dabo, se disant «victime de ségrégation». Pour sa part, Traoré Mamadi, second représentant du collectif, a regretté le défaut de reconnaissance de la part de son ancien employeur. «Nous avons tous participé au développement et à la croissance de cette entreprise au même titre que ceux ayant touché leur indemnité de licenciement. Nous ne comprenons donc pas pourquoi nous sommes traités de la sorte», s’est-il interrogé, non sans dire sa colère et sa déception vis-à-vis des responsables de la société.
En février dernier, Satram s’est séparé de sa main-d’oeuvre étrangère en situation irrégulière, conformément aux recommandations de Simon Ntoutoume Emane, le précédent ministre du Travail. La direction générale de cette société promettait alors de rendre effective la procédure de licenciement dans les plus brefs délais. Et si le paiement des indemnités attendues ne vint qu’au bout de quatre mois, aujourd’hui, le groupe des 62, toujours en attente, s’interroge sur la stratégie ayant prévalu à l’époque. Le collectif affirme ne pas comprendre que Satram ait choisi d’indemniser ses anciens employés les plus chers plutôt que ceux qui lui coûtaient beaucoup moins en termes de salaires ? Dans les rangs des grévistes, il se murmure que les anciens employés d’origine maghrébine étaient payés entre un et plusieurs millions de francs CFA.
S’ils entendent faire respecter leurs droits, les 62 anciens employés n’ont pas manqué d’interpeller les autorités gabonaises sur leur situation. Simon Ntoutoume Emane étant parti, ce dossier devrait échoir à Eloi Nzondo, nouveau ministre du Travail.
Rédaction avec la participation de Christelle Ekegue (Canal Delta, Port-Gentil)
1 Commentaire
La compagne marocaine aura toujours des beaux jours devant elle, tant l’interpénétration des intérêts avec les BONGO est si forte, défiant mêmes les lois gabonaises et ses autorités portuaires.
Sinon, demandez-leur pourquoi aucun Ministre de la marine Marchande n’est parvenu à les déloger du Beach ACAE qu’ils occupent illégalement? Ce titre foncier appartient à la cni.
Pour SATRAM, il n’existe pas un pays appelé le Gabon…Il n’existe que les…BONGO. Le vrai(jadis) et la photocopie!