Soumis à des prélèvements divers et à des tracasseries administratives de toutes sortes, les transporteurs suburbains, familièrement appelés «clando-men», ont décidé de garer leurs véhicules ce lundi 7 octobre à Libreville pour exprimer leur mécontentement, en vue de susciter une réaction en leur faveur de la part des plus hautes autorités du pays.

Jean-Robert Menier, président du Syltteg, le 7 octobre 2024. © GabonReview

 

Il tient à le préciser, la «pause» qu’ils observent depuis ce lundi matin ne vise pas le délégué spécial en charge de la gestion de la commune de Libreville, le général Jude Ibrahim Rapontchombo. Jean-Robert Menier et les transporteurs suburbains familièrement appelés «clando-men» disent plutôt s’attaquer à la direction des Transports de l’Hôtel de Ville dont il demande le limogeage de toute l’équipe, en commençant par son premier responsable. «Elle est la cause de tout le bordel actuel. C’est une direction faite de farfelus, d’affairistes et de corrompus», accuse le leader du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg) qui dénonce la prise d’un arrêté municipal qui serait, selon lui, un moyen de captation de fonds mis en place par certains à la mairie centrale.

Censé organiser le débarquement et l’embarquement des clients sur chaque site, l’«arrêté 2024», puisqu’il s’agit de lui, viserait à asphyxier un peu plus les transporteurs suburbains déjà soumis à diverses taxes imposées par la municipalité. Le document les contraint en effet a s’acquitter d’une autre charge en plus du ticket journalier : le chargement. «Il y a là un trop perçu qui est scandaleux. Depuis quand la mairie charge les taxis ?» s’interroge le leader syndical outré.

Double vérification de l’état mécanique des véhicules 

Mais ce seul ajout n’est pas ce qui a décidé Jean Robert Menier et les siens à marquer leur mécontentement. Ils dénoncent notamment l’arrivée d’une «opération incongrue» visant à juger de l’«état mécanique» des véhicules à usage de transport en commun. «En plus de la visite technique exigée par le ministère des Transports, la mairie a institué une expertise automobile faite par son propre expert», informe-t-il affirmant que «cette expertise à la mairie se fait sans reçu».

«C’est impossible qu’à l’heure du CTRI, à l’heure de la transparence les gens manipulent l’argent de manière non dissimulée. Nous voulons l’arrêt immédiat de cette opération et d’autres qui sont une arnaque sur les transporteurs qu’on veut asphyxier», interpelle le patron du Syltteg.

La mobilisation, qui a commencé ce lundi uniquement dans le 6e arrondissement, pourrait s’étendre à d’autres arrondissements de Libreville si la situation dénoncée demeure, préviennent les transporteurs. A défaut, ils menacent d’augmenter le tarif des trajets.

 
GR
 

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