À l’approche de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, Adrien NKoghe-Mba* explore une solution innovante pour Libreville: s’inspirer des organoponicos de La Havane. Ces potagers urbains biologiques pourraient transformer la capitale gabonaise en une ville-potager durable, réduisant le gaspillage alimentaire tout en créant des emplois verts pour la jeunesse. Une vision audacieuse qui allie sécurité alimentaire, résilience climatique et développement urbain harmonieux.

« Libreville pourrait suivre l’exemple de La Havane et devenir une ville-potager, où l’agriculture urbaine contribuerait à limiter les gaspillages alimentaires tout en offrant des opportunités économiques et écologiques. » © GabonReview

 

Alors que la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, célébrée le 29 septembre de chaque année, approche, il est crucial de réfléchir aux solutions durables qui peuvent réduire ces pertes et optimiser notre utilisation des ressources. Libreville, la capitale du Gabon, où vivent 68 % de la population nationale, se trouve à un tournant décisif. Face à l’urbanisation rapide, aux défis du changement climatique et aux besoins croissants en matière de sécurité alimentaire, Libreville pourrait suivre l’exemple de La Havane et devenir une ville-potager, où l’agriculture urbaine contribuerait à limiter les gaspillages alimentaires tout en offrant des opportunités économiques et écologiques.

Le verdissement de Libreville : une réponse aux pertes alimentaires

Dans les grandes villes comme Libreville, les pertes alimentaires surviennent à de nombreuses étapes du processus : transport, stockage, distribution. S’inspirer des organoponicos de La Havane – des potagers urbains biologiques – pourrait permettre de réduire ces pertes en rapprochant les zones de production des consommateurs. Ces jardins urbains, cultivés au cœur de la ville, offriraient une production locale de fruits et légumes frais, réduisant ainsi les pertes alimentaires dues à l’acheminement sur de longues distances.

À La Havane, les organoponicos jouent un rôle clé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire en produisant localement une partie importante de la nourriture consommée. Si Libreville adoptait ce modèle, elle pourrait non seulement améliorer sa sécurité alimentaire, mais aussi réduire la dépendance aux importations, tout en limitant les pertes alimentaires à chaque étape du processus.

Les jeunes au cœur de la transformation : une économie verte

Un autre défi auquel Libreville doit faire face est celui du chômage des jeunes. En transformant la ville en un vaste réseau de potagers urbains, Libreville pourrait non seulement améliorer sa production alimentaire, mais aussi créer de nouvelles opportunités d’emploi. En formant les jeunes aux techniques de l’agriculture urbaine, on pourrait leur offrir des perspectives d’avenir tout en les impliquant dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Le modèle des organoponicos cubains montre que l’agriculture urbaine peut non seulement nourrir une ville, mais aussi créer des emplois verts. En intégrant les jeunes dans cette dynamique, Libreville pourrait répondre à la fois aux enjeux environnementaux et sociaux, tout en sensibilisant les nouvelles générations aux défis du gaspillage et de la consommation responsable.

S’adapter au changement climatique et renforcer la résilience

Le changement climatique représente un défi majeur pour des villes comme Libreville, avec des phénomènes tels que l’élévation du niveau de la mer et l’érosion côtière qui menacent les infrastructures et les moyens de subsistance. Le verdissement de la ville, à travers des organoponicos, offrirait une solution non seulement pour réduire les pertes alimentaires, mais aussi pour renforcer la résilience de la ville face aux crises climatiques.

En produisant localement une partie de ses ressources alimentaires, Libreville réduirait sa dépendance aux importations et renforcerait sa capacité à faire face aux perturbations du marché mondial. Les déchets organiques pourraient également être valorisés pour nourrir les sols des potagers, bouclant ainsi un cycle de production durable et réduisant encore davantage le gaspillage.

Une démarche inclusive pour une ville durable

La transformation de Libreville en ville-potager ne serait pas seulement une initiative écologique, mais aussi une démarche inclusive, impliquant les communautés locales dans la gestion de ces espaces verts. Ces potagers urbains deviendraient des lieux de vie, de production et de sensibilisation, où les citadins prendraient conscience de la valeur de la nourriture et de l’importance de limiter les pertes.

Le modèle cubain des organoponicos a démontré qu’il est possible de créer un environnement où la nature et l’urbanisme cohabitent harmonieusement, tout en réduisant les gaspillages alimentaires. En suivant cette voie, Libreville pourrait devenir un exemple de ville résiliente et durable, où la production alimentaire locale joue un rôle central dans l’amélioration de la qualité de vie des habitants.

Libreville, une ville-potager pour l’avenir

À l’approche de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, il est essentiel de réfléchir à des solutions innovantes pour nos villes. Libreville a l’opportunité de s’inspirer de La Havane et de ses organoponicos pour devenir un modèle de ville-potager, où la production locale et durable permet de lutter contre les pertes alimentaires, tout en créant des emplois pour la jeunesse et en renforçant la résilience face aux crises climatiques.

Dans ce contexte, le verdissement de Libreville ne serait pas seulement une réponse aux défis immédiats, mais un pas vers un avenir plus durable, où la lutte contre le gaspillage alimentaire devient une priorité partagée par tous.

*Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 

 

 
GR
 

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