Comme en 2017, les membres du «Indigenous people of Biafra (Ipob) – (Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra, ndlr)», ont une nouvelle fois porté «le combat pour leur liberté et la libération de leur leader, Mazi Nnamdi Kanu» devant le siège des Nations unies à Libreville. Le 23 juillet, ils ont voulu davantage attirer l’attention sur le sort de leur chef arrêté et extradé du Kenya vers le Nigéria, il y a quelques jours, ainsi que sur le référendum d’autodétermination qu’ils demandent depuis des décennies.

Les leaders de l’Ipob de Libreville et leurs membres lors de la manifestation du 23 juillet 2021, devant le siège des Nations unies à Libreville. © Gabonreview

 

Ressortissants de Port Harcourt (Ville pétrolière) et de l’État d’Abia (Nigéria), les Biafrais résidents à Libreville ont manifesté le 23 juillet, devant le siège des Nations unies. Si le prétexte était la demande de «la libération immédiate» du leader de l’Indigenous people of Biafra (Ipob), Mazi Nnamdi Kanu, arrêté le 19 juin dernier lors d’une escale au Kenya et extradé au Nigéria, ils en ont également profité pour rappeler le différend qui les oppose aux autorités fédérales du Nigéria. Ces derniers, disséminés à travers le monde, réclament en effet un référendum d’autodétermination.

Quelques moments forts captés lors des manifestations des Biafrais de Libreville. © Gabonreview

Se réclamant non-violents, (mais classés terroristes par les autorités du Nigéria) les membres de l’Ipob se sont déployés massivement devant le siège des Nations unies à Libreville. Près de trois cent personnes, selon les estimations, ont voulu «dénoncer les exactions et violences dont sont victimes leur peuple». «La manifestation de ce matin consiste à demander aux Nations unies que nos leaders soient libérés, notamment Mazi Nnamdi Kanu qui a été illégalement arrêté au Kénya et extradé au Nigéria», a fait savoir le Secrétaire général de l’Ipob au Gabon, David Chukumah. «A l’heure où je vous parle, il est dans les mains des agents secrets du Nigéria. Nous sommes là pour demander sa libération», a-t-il expliqué.

Brandissant des pancartes, drapeaux, banderoles et portant des tee-shirts aux couleurs du Biafra, les membres de l’Ipob tenaient également à marquer les esprits à travers des chants et des slogans patriotiques de leur région. «Nous demandons aux Nations unies de nous venir en aide», «Nous demandons aux Nations unies de dire au Nigéria de nous libérer», «Arrêter de tuer au Nigéria !», «Trop de sang a été versé !», «Liberté pour le peuple non-armé», «les Biafrais ne sont pas terroristes», «les Biafrais souhaitent leur indépendance», pouvait-on lire sur les pancartes et banderoles.

Les responsables du mouvement ont été reçus par le directeur de cabinet du Chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca), Anatole Ayissi. Ces derniers ont été rassurés par les diplomates onusiens qui, bien que n’ayant pas juridiction sur l’Afrique de l’ouest, ont promis de transférer les documents à leurs collègues de l’Afrique de l’ouest (Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel (Unowas), ainsi qu’aux Nations unies.

Au sujet de la situation actuelle dans leur pays, les Biafrais continuent de réclamer un référendum. Cette consultation devrait porter sur la situation générale, laisse entendre le Secrétaire général de de l’Indigenous people of Biafra, expliquant que «qui veut rester dans le Nigéria et qui ne veut pas rester dans le Nigéria devrait pouvoir faire un choix». «Le référendum est une chose normale dans un État démocratique et que le gouvernement du Nigéria continue de nous refuser», a fustigé le Secrétaire général de l’Ipob.

Le président du mouvement biafrais au Gabon, Amadi Chima, n’a pas manqué de souligner qu’avec les représentants de la chancellerie nigériane au Gabon, les relations sont au beau fixe. «On n’a pas de problème avec l’ambassade du Nigéria au Gabon. On leur a laissé notre lettre le 23 juin et on y retournera le 26 juillet pour demander de libérer notre leader qui porte la parole de nous tous. On va davantage lui demander de nous donner l’opportunité de faire le référendum», a-t-il déclaré.

La guerre du Biafra est finie depuis 1970. Mais, le mouvement biafrais Ipob a été créé en 2013. Ses membres réclament l’indépendance des régions du Sud-est du Nigéria appelées Delta du Niger.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Biswe dit :

    « le mouvement biafrais Ipob a été créé en 2013. Ses membres réclament l’indépendance des régions du Sud-est du Nigéria appelées Delta du Niger »….autant dire, une utopie à vérifier. Qui voudrais s’affranchir de la première source de revenus de la fédération?

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