Libre propos : Programme Graine : une nouvelle réponse au chômage des jeunes
Lancé en décembre dernier, le programme GRAINE est une nouvelle réponse apportée par le président de la République à la lutte contre le chômage des jeunes. Il vise essentiellement à favoriser l’émergence de 15 à 20 000 jeunes entrepreneurs agricoles sur 5 ans, écrit Léandre E. Bouloubou, coordonnateur général dudit programme, à travers la tribune libre ci-après.
Même si nous n’avons pas des données suffisamment fiables, l’on estime à 30% le taux de chômage chez les jeunes dans notre pays.
Face à ce fléau qui n’est pas propre au Gabon et qui constitue un risque critique pour la stabilité socio-économique des pays qui y sont confrontés, le Président de la République SE Ali BONGO ONDIMBA est sur tous les fronts pour inverser la courbe du chômage des jeunes.
Ainsi, a-t-il lancé dans la même foulée, entre autres initiatives, la mise en place d’un incubateur des jeunes entrepreneurs, la restructuration de l’ONE, le renforcement du Fonds d’insertion et de réinsertion (FIR) et l’instauration d’un contrat d’apprentissage jeunesse obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Le programme GRAINE qui a été lancé le 22 décembre 2014 est une nouvelle réponse apportée par le Président de la République à la lutte contre le chômage des jeunes. En effet, ce programme vise essentiellement à favoriser l’émergence de 15 à 20 000 jeunes entrepreneurs agricoles sur 5 ans.
Les coûts de la hausse du chômage sont énormes pour notre société et durement ressentis par les jeunes
Sur le sujet du chômage notamment chez les jeunes, nous disposons de faits suffisamment accablants pour oser tenter ce qui ne l’a pas encore été jusqu’ici : un taux de chômage chez les jeunes qui persiste autour de 30% depuis plusieurs années, un taux d’emploi des jeunes très faible, un niveau de chômage dans les quartiers des plus inquiétants au point de ronger la vie des familles entières.
Comme l’a rappelé le Président de la République SE Ali Bongo Ondimba, à l’occasion du Forum National de la Jeunesse en 2011, l’enjeu de la lutte contre le chômage dont l’ampleur a atteint un seuil critique chez les jeunes est devenue une exigence nationale qui doit transcender les clivages politiques et les intérêts partisans.
Si dans les pays industrialisés, l’épreuve du chômage est parfois adoucie par le filet de sécurité des indemnités de chômage, en Afrique et au Gabon, les sans emplois ne deviennent généralement pas une charge financière publique, puisqu’il n’existe pas des systèmes d’assurance-chômage. Et si l’incidence budgétaire du chômage reste faible, son coût social et économique est important.
Sur le plan social ses pires formes sont la violence urbaine, l’augmentation de la criminalité et les troubles sociaux et politiques. Mais en dépit de la relative faiblesse de ces phénomènes au Gabon, les coûts du chômage sont énormes.
Il y a l’angoisse générale, y compris chez les salariés qui ont réussi à garder leur emploi ; le mécontentement massif ; les charges financières supplémentaires pesant sur les membres de la famille qui ont un travail ; la déscolarisation progressive des enfants pour qu’ils contribuent à soutenir financièrement le foyer notamment chez les jeunes filles contraintes à la prostitution.
On note également un desserrement des liens familiaux et une mise à rude épreuve de la solidarité inter-générationnelle.
D’un point de vue économique, le bien-être collectif national est moindre lorsque le chômage augmente, car le potentiel de croissance n’est pas exploité pleinement. Pas assez de gens travaillent (une frange de plus en plus importante du facteur travail étant exclue du système productif) et beaucoup de ceux qui ont un emploi travaillent peu ou à temps partiel.
Or le revenu d’un pays dépend de la quantité de travail qu’il peut mobiliser. L’accroissement du chômage a donc un effet récessif sur la croissance économique dans la mesure où -notamment pour un petit pays comme le Gabon- il diminue le revenu des ménages et donc la demande globale.
De surcroît, il exerce un effet virtuel négatif sur l’investissement dans la mesure où il indique l’ampleur de la crise dans un pays et par conséquent sape le moral des opérateurs économiques locaux et entame la confiance des investisseurs étrangers.
Le chômage entretient la morosité générale de l’activité économique.
Le programme GRAINE : un véritable plan de riposte au chômage des jeunes
Conscient des ravages du chômage des jeunes sur le tissu économique, social et politique de notre pays, le Président de la République a lancé le 22 décembre 2014 le programme GRAINE, une nouvelle initiative en complément des autres mesures en cours de mise en œuvre par le Gouvernement.
Sans être une panacée, le programme GRAINE vise principalement à promouvoir l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs agricoles gabonais.
L’objectif du programme est de créer dans les 9 provinces du Gabon 15 à 20 000 emplois environ et toucher près de 30 000 familles.
Il ne s’agit pas d’emplois salariés, le programme vise à développer l’entrepreneuriat agricole, en particulier chez les jeunes dans la tranche d’âge de 21 à 35 ans.
De même, il ne s’agit pas de créer une classe de paysans, mais une génération d’entrepreneurs agricoles, qui grâce au travail de la terre pourront sortir de l’assistanat et gagner dignement leur vie à travers l’autonomisation financière.
En effet, le système des coopératives agricoles mis en place est une sorte d’association d’entrepreneurs individuels dans laquelle chacun des membres détient 4 à 7 hectares de parcelles agricoles aménagées.
Un agrément agricole et un titre foncier sont délivrés à la coopérative et chaque membre de la coopérative bénéficie d’une parcelle privative de 0,5 ha pour son usage personnel (habitat, potager).
Contrairement à ce que redoutent certains jeunes qui ne souhaitent pas devenir des paysans comme leurs aïeux, il ne s’agit pas de pratiquer une agriculture de subsistance avec des outils rudimentaires, le programme GRAINE introduit des nouvelles techniques culturales et réduit la pénibilité du travail de la terre grâce à la mécanisation.
En outre, un programme d’encadrement des jeunes est prévu. Près de 2500 jeunes rigoureusement sélectionnés vont bénéficier d’une formation aux techniques modernes de gestion agricole dans des pays disposant d’une expertise avérée (Malaisie, Cameroun, Côte-d’Ivoire, etc.).
Enfin, le programme GRAINE s’accompagne d’un volet social permettant d’améliorer les conditions d’existence des jeunes volontaires désirant s’installer dans les villages-coopératives concernés à travers la réalisation d’infrastructures sociales de base : eau, électricité, dispensaires, écoles, etc.
De même que chaque jeune, membre d’une coopérative devra bénéficier d’une maison et d’une couverture d’assurance- maladie à la CNAMGS.
Toutes choses, comme on peut le voir dans d’autres pays africains tels que le Cameroun, le Ghana ou la Côte-d’Ivoire, qui vont permettre aux jeunes gabonais qui adhèrent au programme de devenir ainsi des pionniers d’une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles riches et prospères.
Par leur engagement, ils deviendront des citoyens responsables qui jouent un rôle clé dans le développement de leur région et contribueront à accroître la production agricole de notre pays.
A terme, ils parviendront ainsi à éviter à notre pays l’insupportable réalité de continuer à importer massivement de l’étranger des produits de consommation courante (banane, manioc, taro, maïs, piment, tomate, fruits et légumes, etc.), tout en permettant de faire revivre nos villages et nos campagnes.
Susciter une forte adhésion des jeunes au programme GRAINE en milieu urbain
Comme nous l’avons indiqué plus haut, le programme GRAINE vise en priorité les jeunes sans emplois, âgés de 21 à 35 ans, habitant les zones du programme ou souhaitant quitter la ville pour se réinstaller dans les villages-coopératives.
Cette dernière catégorie de jeunes qui vit essentiellement en milieu urbain, notamment à Libreville et Port-Gentil dans les quartiers périphériques, exerce des petits boulots, vit parfois des activités illicites ou de la charité.
D’après les premières tendances observées dans notre centre principal de Libreville, ces jeunes en grande difficultés visés principalement par le programme GRAINE sont les moins motivés, contrairement aux jeunes en milieu rural, les femmes et les personnes de plus de 50 ans qui manifestent un véritable engouement.
Certains jeunes sans emplois qui rechignent à retourner au village pour y exercer le travail noble de la terre sont victimes de ce que les économistes appellent « la trappe à pauvreté ».
Cette trappe à pauvreté entretenue à travers les aides directes de l’Etat sans contreparties aux gabonais économiquement faibles et par la charité des hommes politiques envers de nombreux jeunes souvent à des fins électoralistes, se traduit par une préférence pour l’oisiveté et le peu de motivation pour le travail, notamment en milieu rural.
En effet, le retour au village, de surcroît pour y travailler la terre est vécu comme un échec pour de nombreux jeunes gabonais. Certains d’entre eux considèrent que la vie au village est réservée aux pauvres et le travail de la terre à ceux qui n’ont pas réussi dans la vie.
Si les torts sont partagés, la responsabilité de combattre ces préjugés tenaces et de changer de paradigme revient principalement aux jeunes qui sont les premières victimes du chômage.
Mais ce combat pour un changement de logiciel doit être également mené par les associations des jeunes, les partis politiques, les parlementaires, les ONG, les confessions religieuses, les enseignants, les medias et autres leaders d’opinions.
Le Président de la République SE Ali Bongo Ondimba a passé avec la jeunesse gabonaise réunie à l’occasion du Forum National de la Jeunesse en septembre 2011, un contrat de partenariat pour une jeunesse responsable.
Avec le lancement du programme GRAINE, il a rempli sa part du contrat. Il revient désormais à tous les jeunes gabonais sans emplois de faire leur part en adhérant massivement à ce programme.
Léandre E. Bouloubou, Coordonnateur Général du programme GRAINE, Diplômé de l’Institut d’Economie et des Finances (IEF) et de l’ENA de Paris.
3 Commentaires
C’est bien le programme GRAINE, mais il y a certains pan du programme, et pas des moindres, que l’on ne dit pas au gabonais.
par exemple: la culture ici c’est le pamlmier à huile, hevea et cacao.
ne beneficieron des 125000fcfa par mois que ceux qui cultiverons ces cultures là.
les 4 à 7 Ha ne sont donnés que pour cultiver les cultures sus mentionnées.
la maison dont on parle n’est pas au choix et tous les materiaux et plan sont choisis et fournis par une entreprise du groupe OLAM.
tout ce qui est offert aux paysans l’est à credit à rembourser des le debut de la production. d’ou le principe d’achat et de commercialisation de toute la production par OLAM.
autres points d’incertitutes:
aucun pays au monde n’a atteint l’autosuffisance alimentaire en cultivant le palmier, l’hevea ou le cacao.
par principe ne se mette en cooperative que des agriculture qui chacun dans son coin à une experience agricole, d’ou l’interet de se mettre ensemble pour resoudre des problemes communs. mais à makokou on a obligé des gens à creer des cccoperatives familiales et resultat chacun à regrouper sa famille.
au plan technique la moindre des choses c’est de ne pas decaper les parcelles agricoles avec un bulldozer D8, le resultat est la disparitaion de l’horizon fertil et le compactage du sol. donc impropre à l’agriculture. sauf usage excessif d’engrais.
pour finir avant de lancer GRAINE au aurait pu deja faire le point du projet des ferme agricole lancé en grande pompe et presenter comme la solution au probleme de l’autosuffisance agricole au gabon. aujourd’hui toutes c’est fermes sont à l’abandon. et des milliards dans la brousse.
GRAINE germe GRAINE dont on attends les fleur annoncant une recolte prochaine.
Bravo à nous gouvernants
Je suis d’accord avec le paysan, commencons par manger… nous pouvons au demeurant diviser le Gabon en fonction d’une expertise de notre passée averée, le manioc, l’arrachide,les tarots, la canne à sucre, le cacao, le café, le palmier avec son vin de palme qui peut devenir industriel…pour cela commencons par former les encadreurs et les futurs agriculteurs: Theorie, methodologie, outils et les ressources pour finir, on parlera d’argent à la fin. En commencant par parler d’argent alors que le jeune est au chomage…on va les attirer les jeunes sans passion,sans volonté ni courage, malheureusement comme dise les Allemands…le demon est dans le detail…ils ont voté Hitler – on aura hypothequé nos terres. le desequilibre pays sous developpé, sous peuplé avec des chomeurs trouve son origine dans l’absence de formation…les burkinabés plantent la tomate chez nous parce qu’ils sont bien formés cqfd