Dans son rapport annuel publié le 3 mai 2022, dressant l’état des lieux de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) classe le Gabon à la 105e place sur 180 États. Une position qui offre au pays une progression de douze places par rapport à 2021.

Le dernier rapport publié par Reporters sans frontières, célébrant les 20 ans du classement, révèle que le Gabon gagne 12 places au classement sur la liberté de la presse. © D.R.

 

Le dernier rapport publié par Reporters sans frontières, célébrant les 20 ans du classement, révèle que le Gabon gagne 12 places au classement sur la liberté de la presse. Il occupe donc la 105e place, derrière  le Tchad et devant l’Ukraine. Ce score est caractérisé par un bon résultat sur le plan légal notamment avec le Code de la communication de 2016 qui a permis une avancée majeure en mettant fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse.

Bien que salué par l’ONG de défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes, l’avènement  d’une presse libre et indépendante reste un chantier inachevé au Gabon, notamment en raison des sanctions zélées de l’organe de régulation, qui ont toutefois diminué en 2021. «La culture d’une presse libre et indépendante peine à s’établir, y compris en ligne. L’influence du régime s’exerce à tous les niveaux et contribue à l’autocensure. Le secteur audiovisuel est dominé par les médias d’État, et la presse en ligne est noyautée par des médias créés  par des  proches du palais  présidentiel et utilisés  contre ceux qui ne s’alignent pas sur le régime. La Haute Autorité de la communication (HAC), organe de régulation des médias, manque cruellement d’indépendance. Sur ses 9 membres, 7 sont nommés par le pouvoir », souligne le rapport de RSF.

Cette année, RSF a utilisé une nouvelle méthode pour réaliser son classement, s’appuyant sur cinq indicateurs (contexte politique, cadre législatif, contexte économique, contexte socio culturel et sécurité). Selon l’ONG cette évolution, permet de définir la liberté de la presse comme «la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale».

De cette nouvelle vision, le Gabon enregistre un score de 48.38 points et se classe à la 115e place. Toutefois, «les journalistes gabonais continuent de faire l’objet d’intimidations, notamment au travers de convocations par des services de sécurité. Les suspensions arbitraires de médias se sont multipliées ces dernières années, à l’instar du journal en ligne 7jours infos, suspendu pour un mois en janvier 2022 après un article remettant en cause la capacité du président à gérer le pays. Une politique répressive qui a valu à la HAC le sobriquet de “hache”. Enfin, les journalistes indépendants se voient écartés des manifestations officielles et l’accès aux sources est généralement difficile pour eux», critique RSF.

En Afrique centrale, en termes de liberté de la presse, le Congo Brazzaville (93e) mondial pointe en tête du classement, suivi de République centrafricaine (101e), du Tchad (104e), du Gabon (105e), du Cameroun (118e), la RDC (125e) et de la Guinée Equatoriale (141e).

 
GR
 

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