Libérez les trottoirs : Les commerçants des Charbonnages persévèrent
Une opération de libération des trottoirs a été annoncée à Libreville. Dans ce cadre, si les commerçants installés de façon anarchique au quartier Charbonnages ont été évacués le 3 avril, ils ne comptent pas pour autant d’arrêter «de travailler».
Scène du déguerpissement du 3 avril. © D.R.
Les autorités municipales ont procédé le 3 avril au déguerpissement des commerçants de l’échangeur des Charbonnages, dans le cadre de l’opération « Libérez les trottoirs ». Installés anarchiquement aux abords de l’échangeur, ils ont créé depuis plusieurs années un marché spontané qui attire grand monde et génère l’insalubrité.
L’opération du 3 avril semble vaine, car les commerçants ont réoccupé les trottoirs le lendemain sans état d’âme. Ils refusent de libérer les trottoirs et assurent avoir reçu de la part du 4e maire adjoint de Libreville, l’autorisation de continuer leurs activités jusqu’à la fin des travaux du marché d’Ambowé, situé à quelques encablures du carrefour Charbonnages.
«C’était le 4e adjoint au maire. Il a dit qu’en attendant qu’on mette ce marché à jour, on peut retourner ici et vendre», a déclaré un commerçant. «Ils ont dit d’ici la fin du mois, ils vont voir comment ils vont essayer d’aménager le marché d’Ambowé pour nous envoyer là-bas», a-t-il poursuivi s’étonnant de ce que le 3 avril, ils aient vu leurs palettes brulées dans le cadre de l’opération de déguerpissement. Quelques heures après avoir été déguerpis, les plus intrépides ont réinstallé leurs marchandises. «On gagne nos vies ici. Ces trottoirs sont nos bureaux. Ils nous chassent, on fait comment ? Où sont les marchés pour qu’on aille s’y installer ?», a déclaré une vendeuse de manioc qui dans la soirée, a réinstallé ses produits.
Interrogés après le déguerpissement, les commerçants ont assuré avoir reçu l’aval du maire qui leur a conseillé de demander aux agents municipaux en charge du contrôle, de présenter des ordres de mission signés par les autorités compétentes. Ainsi, ils entendent poursuivre leurs activités «jusqu’à ce que le nouveau marché soit disponible». Qu’à cela ne tienne, pour une bonne partie de l’opinion, «les marchés improvisés sur les trottoirs de la capitale gabonaise ont le seul mérite d’enlaidir la ville déjà sinistrée par les poubelles qui trainent ici et là». Certains s’interrogent sur les contradictions de la mairie de Libreville. Comment ordonner la libération des trottoirs le 3 avril et autoriser les commerçants à s’y réinstaller le lendemain ?
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