Si le président de la République a annoncé mercredi à la télévision et à la radio la levée de «l’ensemble» des mesures restrictives édictées deux ans plus tôt pour freiner la propagation du coronavirus, son discours écrit transmis à la presse peu après la diffusion de son adresse aux Gabonais annonce plutôt «la levée de la majorité des mesures restrictives en vigueur». Ali Bongo se contredirait-il ?

Ali Bongo, annonçant la levée de « l’ensemble » ou de « la majorité » des mesures anti-Covid, le 9 mars 2022. © Com. présidentielle

 

© Capture d’écran/Twitter

Motivé par la forte baisse du nombre de contaminations actuelle et le taux de vaccination pour le moins appréciable qu’il revendique être l’un des meilleurs sur le continent africain, Ali Bongo a annoncé mercredi soir la levée des mesures édictées par le gouvernement deux ans plus tôt pour freiner la propagation du coronavirus. Seulement, dans son discours diffusé sur les chaînes de télévision publiques (Gabon 1ère et Gabon 24) ainsi qu’à Radio Gabon et sur la page Facebook de la présidence de la République, le chef de l’État annonce bel et bien la levée de «l’ensemble des mesures restrictives en vigueur», c’est-à-dire, le couvre-feu, le confinement partiel, les restrictions imposées aux voyageurs, les conditions d’accès aux espaces et lieux publics, etc. C’est du moins ce que l’auditeur de Malinga (Ngounié) et le téléspectateur de Mendouneu (Woleu-Ntem) ont entendu au même moment.

Mais peu après l’adresse du président de la République, certains membres du gouvernement, à l’instar du Dr Guy Patrick Obiang Ndong (Santé et Affaires sociales), ont semblé faire mentir le discours prononcé en évoquant sur Twitter «la levée de la majorité des mesures restrictives en vigueur». Ce qui n’a plus le même sens que l’annonce faite par Ali Bongo lui-même, face à des milliers de Gabonais. Le gouvernement tenterait-il de dévoyer les intentions du président de la République voire de le contredire ? Que vaudrait donc désormais la parole du chef de l’État ?

Il faut pourtant reconnaître, à sa décharge, que le ministre de la Santé n’a pas inventé le mot «majorité» qui apparaît dans son premier tweet du 9 mars qu’il a rectifié ce jeudi 10 mars. Peu après le discours (parlé) d’Ali Bongo le palais a transmis à la presse le discours écrit. Et dans celui-ci le président annonce en effet «la levée de la majorité des mesures restrictives en vigueur». Dès lors, lequel des discours prendre en compte. Rappel : dans ce genre de cas, le discours prononcé prime toujours sur l’écrit. Le gouvernement est donc attendu pour des précisions. Pour l’heure, sur réseaux sociaux, les populations semblent s’en tenir au seul discours prononcé du chef de l’État.

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GR
 

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