Les travers du leader de la Jeunesse consciente d’Ali Bongo
Au Gabon, l’exemplarité et la moralité du leader ont été relégués aux vestiaires. Le président de la Jeunesse consciente d’Ali Bongo (JCABO) ne saurait dire le contraire. Alors que l’intention de départ n’était pas mauvaise en soi, l’enregistrement de l’une de ses conversations, partagée sur la toile, en dit long : bassesse, arrogance, menace, mise en avant de l’impunité… les oripeaux des nouveaux leaders associatifs se réclamant du président de la République.
Une affiche du JCABO qui prétend glaner des jeunes autour d’Ali Bongo et ensemble construire l’avenir. © D.R.
Alors qu’au Gabon des jeunes s’engagent de plus en plus, dit-on, pour faire bouger les lignes et développer le pays, des conversations téléphoniques enregistrées parfois pour se protéger, par ceux qui se sentent faibles, mettent à la disposition de l’opinion les nœuds d’une supercherie où le populisme, soutenu par l’âpreté au gain et l’impunité, s’épanouit au détriment des valeurs morales. Celles-ci semblent d’ailleurs s’effondrer un peu plus chaque jour.
À l’antipode de l’exemplarité d’un leader, Ghislain Ndoungou, président du JCABO. © D.R.L’enregistrement de Ghislain Ndoungou, président de la Jeunesse consciente d’Ali Bongo (JCABO), qui fait actuellement le tour des réseaux sociaux, en dit long. Appelant une proche du journaliste ayant fait circuler, sur les réseaux sociaux, sa propre conversation avec l’ancien Vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, pour se plaindre de ce que le journaliste ne répond pas à ses appels, le président de la JCABO est vite rattrapé par «ses démons». Le leader associatif menace une jeune dame, proche du journaliste, de mettre «des vidéos porno» d’elle en ligne pour punir son proche d’avoir mis en ligne la conversation avec Maganga Moussavou.
Alors que Maganga Moussavou avait lui-même promis de poursuivre le journaliste en justice, Ghislain Ndoungou, qui a voulu s’établir en justicier ne semble même pas connaître l’organe de presse pour lequel travaille le journaliste à qui il dit pourtant avoir envoyé de l’argent depuis le Maroc. Et face à la ténacité de son interlocutrice qui ne le connaît pas et qu’il n’a d’ailleurs jamais rencontrée, il perd ses moyens. «Tu es une pute comme toute les autres ! Salope !», lance-t-il avec le ton d’une petite frappe à la petite semaine.
Alors que beaucoup de jeunes leaders gabonais se drapant de l’appartenance au camp du pouvoir ou aux cercles proches d’Ali Bongo sont soupçonnés de militer pour le remplissage de leurs poches par «tous les moyens», cette sortie du président du JCABO vient accentuer les doutes sur leur moralité. «Tu vas te retrouver dans les réseaux sociaux où on te couche et cette vidéo va tourner», a lâché le leader associatif. «Appelle ton mari, les conséquences, il faut qu’il les assume. Il va se retrouver à Sans-Famille pour diffamation et tu vas l’apporter le gari tous les jours. Le gari et tout ce qui va avec. Et toi, tu vas te faire coucher, et je vais te mettre sur les réseaux sociaux», a-t-il promis, étalant ses tares en matière d’expression, au nom du prétendu pouvoir que lui procure son attachement à Ali Bongo. Arrogant comme s’il était intouchable ou immunisé contre la loi, Ghislain Ndoungou assène et répète : «avec tout ce que je t’ai dit, j’attends une convocation !».
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui pensent que le président de la Jeunesse consciente d’Ali Bongo est lui-même l’auteur de l’enregistrement et de sa diffusion sur WhasApp. Cette opération, en tout cas inopportune, appelle la nécessité de refonder les mouvements censés faire vivre la démocratie, mais aussi la question du choix des leaders de ces mouvements.
3 Commentaires
Pauvre gabon, je n ose pas croire que cest le gabon que nous voulons demain avec ce genre de personne qui se dit leader des jeunes pour le developpement. Ca en dit long sur l etat d esprit de ce qui nous dirige lorsqu on vois de telle salisures. Jai peur pour l avenir.
J’ai écouté cet audio et je puis vous dire que j’ai été très déçu de cet individu qui plus est leader associatif donc à la tête d’un mouvement de jeunes.Y’a qu’à voir la tronche du gars sur l’article et je comprends mieux, et dire qu’ils sont nombreux comme ça même au sommet de l’état!
Si c’est ça là JCABO bah Ali va diriger le Gabon même après sa propre mort!!!
Ce type porte la veste jusqu’au nombril cad un type sans niveau scolaire ni culture général