Face aux critiques de leurs collègues de l’Enseignement supérieur, les syndicalistes de l’Éducation nationale appellent à une réunion pour aborder les problèmes de l’École normale supérieure (ENS) au Gabon. Ils réclament une coordination entre les deux ministères pour clarifier les missions de l’école, tandis que le système de formation en place est également remis en question pour son manque de pertinence.

Réunion des syndicalistes de l’Éducation nationale, le 4 novembre 2024. © GabonReview (capture d’écran)

 

La rencontre des syndicalistes du ministère de l’Éducation nationale vise à répondre aux préoccupations de leurs collègues de l’Enseignement supérieur, qui attribuent les dysfonctionnements de l’École normale supérieure (ENS) au ministère de l’Éducation nationale.

Magloire Memiaghe, secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (SENA), déclare sur Radio Gabon : «ce que nous rappelons aux collègues de l’ENS, c’est que l’ENS n’est pas la propriété privée du ministère de l’Enseignement supérieur. C’est une école à double tutelle : le ministère de l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur. Nous avons la loi 11000/93 qui situe les missions de l’ENS et qui organise cette école à double tutelle. Il n’est pas question que les enseignants de l’ENS prennent l’ENS en otage ; il est question aujourd’hui que les deux ministères se retrouvent pour parler clairement des questions qui tournent autour de l’ENS».

Selon Ghislain Nguema Mve, secrétaire général du Synectcpro, l’ENS n’est pas la seule école normale à rencontrer des difficultés. «Vous partez à l’ENSET, il y a des jeunes qui ont déjà fait 10 ans à cause du système LMD. Mais est-ce que l’ENSET a été fondée pour le système LMD ? Nous devons revenir aux systèmes fondamentaux», souligne-t-il. Il fait remarquer que l’École normale d’enseignement technique n’est pas conçue pour délivrer des diplômes LMD : «vous allez avoir un master qui vient sur le terrain, il ne sait pas comment on peut faire un câblage. Il va rendre quel service à l’État gabonais ? Voici l’État gabonais qui dépense de l’argent pour former quelqu’un qui est incompétent sur le terrain. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas à cause de lui, c’est parce que les formations qui sont données ne sont plus bonnes».

Pour sa part, Robert Essono Mbeang, doyen des leaders syndicaux, invite les autorités à trouver des solutions à cette situation. «Ce qui se passe à l’ENS est inadmissible. Il n’y a pas d’enseignements, et nous attirons l’attention des plus hautes autorités pour que cette situation voie quand même un éclairage demain, parce qu’il s’agit là de l’avenir des jeunes gabonais et du Gabon lui-même. Les enfants n’apprennent plus parce que les enseignants qui sont formés à l’ENS ne sont pas bien formés».

Un conseil d’administration extraordinaire réunissant toutes les parties est prévu dans les tout prochains jours, dans l’espoir de clarifier les responsabilités et d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de l’ENS et de l’ENSET, afin de garantir une formation de qualité pour les futurs enseignants et, par conséquent, pour les élèves gabonais.

 
GR
 

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