Les forêts, «épiceries de la nature» : une solution vitale pour la sécurité alimentaire mondiale

À l’occasion de la Journée internationale des forêts, Qu Dongyu, directeur général de la FAO, alerte sur le rôle vital des forêts dans la sécurité alimentaire mondiale. Alors que la déforestation et la dégradation des terres menacent ces écosystèmes indispensables, des solutions intégrées, comme l’agroforesterie, offrent un espoir pour concilier production agricole et préservation de l’environnement. Un appel à l’action pour nourrir la planète sans la détruire.

Qu Dongyu, directeur général de la FAO. © D.R.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des forêts, ce vendredi 21 mars 2025, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu, a publié un article d’opinion mettant en avant le rôle indispensable des forêts dans la sécurité alimentaire mondiale. Qualifiées d’«épiceries de la nature», les forêts fournissent des ressources vitales telles que la nourriture, l’eau douce, les abris et l’énergie, tout en préservant la biodiversité. Pourtant, leur destruction se poursuit à un rythme alarmant, avec environ 10 millions d’hectares perdus chaque année entre 2015 et 2020, soit une superficie équivalente à celle de la Corée du Sud.
Un constat alarmant
Les forêts sont menacées par la déforestation, la dégradation des terres, les incendies et les infestations de ravageurs. Ces phénomènes, exacerbés par la nécessité de nourrir une population mondiale croissante, compromettent non seulement les écosystèmes forestiers, mais aussi la sécurité alimentaire de milliards de personnes. Les forêts abritent en effet une grande partie de la biodiversité terrestre, régulent le climat, protègent les cultures et fournissent de l’eau douce à plus de 85 % des grandes villes du monde.
Des solutions innovantes
Face à ce défi, Qu Dongyu appelle à l’adoption de solutions intégrées associant agriculture et forêts. L’intensification durable, les systèmes de production intégrés et les économies circulaires sont autant de pistes pour augmenter la productivité tout en préservant les écosystèmes. Des projets concrets illustrent cette approche. À Vanuatu, par exemple, l’intégration de nouvelles technologies dans les jardins inondés traditionnels a permis d’améliorer la gestion de l’eau et d’accroître les récoltes de taro, un aliment de base local. En Tunisie, un projet de réensemencement de terres dégradées avec des légumineuses locales et des arbres comme le caroubier et le figuier de Barbarie a réduit de moitié le coût de l’alimentation du bétail tout en régénérant les sols.
L’agroforesterie, une clé pour l’avenir
L’agroforesterie, qui associe arbres et cultures agricoles, est présentée comme une solution prometteuse pour améliorer les écosystèmes, renforcer la résilience des cultures et augmenter les revenus des agriculteurs. Les systèmes sylvopastoraux, combinant plantation d’arbres et pâturage, jouent également un rôle important. Selon Qu Dongyu, environ 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées pourraient être restaurés grâce à ces pratiques, tandis qu’un milliard d’hectares de terres cultivées bénéficieraient d’un ajout stratégique d’arbres pour rehausser la productivité.
Un appel à l’action
Pour atteindre ces objectifs, le directeur général de la FAO insiste sur la nécessité de politiques publiques intégrant l’agroforesterie dans les plans climatiques nationaux. Il appelle également le secteur privé à s’engager contre la déforestation dans les chaînes d’approvisionnement agricoles. Enfin, il souligne l’importance de sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine et à la réduction du gaspillage alimentaire.
Une urgence mondiale
Les forêts sont au cœur des systèmes agroalimentaires mondiaux. Leur conservation et leur gestion durable ne sont pas seulement un impératif environnemental, mais aussi une stratégie importante pour la sécurité et la diversité alimentaires. Sans une action concertée, les objectifs de développement durable des Nations Unies, notamment l’élimination de la faim et de la pauvreté, deviendront encore plus difficiles à atteindre.
En cette Journée internationale des forêts, Qu Dongyu rappelle que protéger les forêts, c’est protéger notre avenir.

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