Les contrebandiers et le Kévazingo du Gabon
Un rapport accablant vient d’être publié sur l’exploitation illégale de cette essence.
Le ministère en charge des Forêts et l’ONG Conservation Justice viennent de publier un rapport commun intitulé «L’exploitation illégale du Kévazingo au Gabon : mécanismes, complicités et conséquences». Depuis l’augmentation de la demande et du prix du Kévazingo en Asie ainsi que l’installation des compagnies asiatiques sur le marché national du bois, cette essence est devenue une des plus prisées au Gabon. «Il fait désormais l’objet d’une exploitation intensive et généralement illégale qui menace son maintien au sein des écosystèmes gabonais. Les implications et conséquences de cette exploitation anarchique sont nombreuses», alerte le rapport.
Le document souligne également que l’exploitation illégale de Kévazingo est organisée selon un système qui part de la prospection à l’exportation. «Les réseaux sont organisés avec l’implication d’exploitants et de scieries avec l’intervention de prospecteurs et d’intermédiaires locaux et la complicité active ou passive d’agents de l’administration publique», dénonce le rapport. Pis, ces exploitants trouvent le moyen de blanchir ce bois exploité illégalement. Concrètement, ils usent de stratagèmes aussi sophistiqués que les autorisations de récupération des bois abandonnés, les ventes aux enchères (très répandues dans le Woleu-Ntem depuis début 2014), les transactions, la coupe sans permis ou hors permis et hors assiette annuelle de coupe.
Aussi, le transport illégal du Kévazingo, à l’instar de celui des autres arbres, essences, repose également sur un système rendu opaque par la falsification des bordereaux de roulage, l’utilisation d’autres documents comme bordereaux de roulage et, le non-respect des normes d’exportation. «Il va sans dire que ce vaste système d’exploitation illégal n’est pas sans conséquences», déduit le rapport, qui se réfère aux dommages écologiques causés par l’exploitation intensive du Kévazingo, aux déficits économiques, à l’absence de sanctions, aux implications sociales et l’image internationale du Gabon.
Pour freiner cette tendance, le rapport recommande aux autorités de faire preuve de fermeté vis-à-vis des exploitants sans titre et des faussaires en les envoyant systématiquement devant les tribunaux, réinstaurer les conseils disciplinaires, mieux organiser et encadrer les ventes aux enchères et, mieux organiser la coupe, le transport et l’exportation du Kévazingo à travers la prise de textes et l’application de la loi.
1 Commentaire
Vous dites autorités ! des contrebandiers de premier plan de la République, ce sont eux qui ont mis en place ce système opaque de mafieux à la con ;Vous ne rêvez pas,le pays depuis 2009 est une grande charogne que les vautours se délèctent de vider les chairs.Amen!