Les blessures de l’enfance : comprendre et guérir pour mieux vivre
Les blessures émotionnelles issues de l’enfance influencent profondément la vie adulte, affectant l’estime de soi et les relations. Lors de la 4ᵉ édition du café psy, des experts ont éclairé les origines et manifestations de ces traumatismes, tout en proposant des pistes pour s’en libérer.
La 4ᵉ édition du café psy, organisée par le cabinet de psychologie Allô Psy, s’est tenue le 29 novembre 2024 sous le thème : «Les blessures de l’enfance, comment s’en libérer pour mieux vivre sa vie aujourd’hui ?». Après plusieurs mois de report, cet événement a rassemblé un public nombreux, démontrant l’importance de cette problématique dans la société actuelle. Les blessures de l’enfance, souvent ignorées, se manifestent pourtant à l’âge adulte sous forme de troubles émotionnels et relationnels. Les comprendre est une étape essentielle pour entamer un processus de guérison.
Définir les blessures de l’enfance
Les blessures de l’enfance se définissent comme des états de manque ou des traumatismes émotionnels enracinés dans l’interaction avec les figures d’attachement, notamment les parents ou tuteurs. Ces blessures émergent lorsque les besoins émotionnels fondamentaux de l’enfant (amour, sécurité, reconnaissance) ne sont pas comblés.
Jean Félix Ndong Ayong, psychologue du développement et de l’éducation, explique : «Ce qui peut faire émerger ou créer ces blessures de l’enfance, ce sont l’abandon, le sentiment de rejet par exemple, la blessure d’humiliation qui peut naître chez l’enfant lorsqu’il est souvent soumis à des moqueries. Et cette blessure peut avoir un impact considérable sur la manière de se percevoir et sur celle de percevoir son environnement immédiat.»
Les types de blessures
Selon Delvy Mouloungui Bayedi, psychologue clinicien et psychopathologue, il existe cinq blessures majeures, chacune associée à une peur sous-jacente : l’injustice et la peur de l’injustice, l’abandon et la peur de l’abandon, l’humiliation et la peur de l’humiliation, la trahison et la peur de la trahison, le rejet et la peur du rejet.
Comment se manifestent-elles ?
Les blessures de l’enfance influencent profondément la personnalité et le comportement à l’âge adulte. Par exemple, la blessure d’injustice peut entraîner une rigidité émotionnelle. «Prenons la blessure d’injustice. Une personne ayant vécu cette blessure manifestera souvent une rigidité émotionnelle, car lorsqu’elle était enfant, on lui interdisait d’exprimer ses émotions. Les émotions étaient perçues comme vulnérables par ceux qui lui interdisaient de les exprimer», explique Delvy Mouloungui Bayedi.
De même, la blessure de trahison pousse les individus à tout contrôler et à éviter de déléguer par peur d’être déçus. « Dans le cas de la blessure de la trahison, une personne manifestera le besoin insoutenable de tout contrôler, tout diriger, et n’acceptera pas de déléguer les responsabilités. »
Le rôle des parents
Les experts présents ont insisté sur le rôle déterminant des parents dans le développement émotionnel de leurs enfants. Jean Félix Ndong Ayong souligne que «les parents semblent souvent ignorer que dans le développement de l’enfant, il y a la partie physique, psychique, émotionnelle et sociale». Cependant, c’est bien l’aspect émotionnel qui structure la perception de soi et la capacité à construire des relations saines.
Pour éviter de créer ces blessures, il est important d’écouter les enfants, de valoriser leur estime de soi et d’adopter une approche équilibrée entre exigence et encouragement. « Un enfant d’aujourd’hui est un adulte de demain. Et si, durant la phase enfant, cet enfant est « cassé », cela sera terrible dans sa phase adulte », rappelle le clinicien.
Des témoignages édifiants
L’événement a permis à certains participants de trouver des réponses à des problématiques spécifiques. Victorine-Ginette Assaï Agbavon raconte : «Effectivement, en prenant part à cette édition, je sors de là très satisfaite parce que je suis venue avec un problème précis. Et j’ai eu la réponse à mon problème.» Elle évoque une situation d’injustice familiale où une mère, pour faire plaisir à son aînée, infligeait des injustices au plus jeune enfant. Elle repart confiante avec des solutions à mettre en œuvre.
Pour Claude Antchouey, promotrice de l’événement, le succès de cette 4ᵉ édition est une satisfaction. «Nous dirons que les objectifs ont été atteints. Si nous regardons les différents cafés psy que nous avons eus, je pense que nous avons franchi un cap vu le nombre de personnes présentes», a-t-elle déclaré.
Un chemin vers la guérison
L’initiative du café psy insiste sur l’importance de parler des blessures de l’enfance. Comprendre leur origine et leur impact est le premier pas vers une libération émotionnelle. Les parents, les éducateurs et les professionnels de santé mentale doivent travailler ensemble pour accompagner les enfants d’aujourd’hui et les adultes de demain vers un avenir plus serein.
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