L’Enseignement supérieur en première ligne contre les violences faites aux femmes
La Bibliothèque de l’Université Omar Bongo (UOB) a été le cadre du lancement ce lundi 2 décembre 2024 de la campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et le harcèlement sexuel en milieu universitaire. Pendant deux jours, experts, ONG et acteurs académiques échangeront pour dénoncer ces pratiques, soutenir les victimes et promouvoir un environnement d’apprentissage respectueux et égalitaire.
Ce lundi 2 décembre 2024, la Bibliothèque de l’Université Omar Bongo (UOB) a accueilli le lancement de la campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et le harcèlement sexuel en milieu universitaire. Organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, cette initiative de 48 heures vise à insister sur ces problématiques à travers des échanges entre experts, ONG nationales et internationales. L’objectif principal est d’éduquer, de prévenir et de responsabiliser les acteurs afin de garantir un environnement respectueux et égalitaire.
«Notre mission aujourd’hui, est de dénoncer ces pratiques et de lutter sans relâche pour garantir un environnement sain, respectueux et égalitaire pour toutes et pour tous. Il est crucial de rappeler que les violences sexuelles ne sont jamais justifiables, peu importe les circonstances. Aucun prétexte, aucune excuse ne peut minimiser la gravité de tels actes , a déclaré le Pr Georgette Ngabolo épse Mapaga, secrétaire générale du ministère, en ouverture des travaux.
Cette campagne s’inscrit également dans une démarche d’accompagnement des victimes. En ce sens, des dispositifs d’écoute et de soutien seront mis en place afin d’apporter une aide concrète et humaine. «Les victimes doivent se sentir soutenues, écoutées et protégées. C’est pourquoi des dispositifs d’accompagnement et des espaces d’écoute seront mis à disposition pour que personne ne se sente seule face à l’adversité», a-t-elle ajouté.
Le harcèlement sexuel, bien que tabou et difficilement quantifiable en milieu universitaire, reste une réalité. Le recteur de l’UOB, Pr Jean Jacque Tony Ekomie, a rappelé l’importance de lever le voile sur cette question : «En tant que recteur de la première université de notre pays, nous voudrions mettre un accent particulier sur le harcèlement sexuel. Sujet malheureusement encore tabou au sein de notre institution et difficilement quantifiable, il n’en demeure pas moins une réalité et une définition à laquelle nous devions tous nous atteler».
Pour le Pr Ekomie, il est essentiel que toutes les parties prenantes de l’écosystème éducatif s’investissent activement. «La lutte contre le harcèlement sexuel en milieu universitaire doit être l’affaire de tous les acteurs : enseignants, étudiants, personnel administratif et organisations partenaires», a indiqué le recteur de l’UOB
Un engagement national renforcé
L’initiative s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le Gabon à travers des programmes tels que le Plan Gabon Égalité, lancé en 2021. Ce plan vise à réduire les inégalités, autonomiser les femmes et renforcer leur protection juridique. Céline Lataste Moussavou, marraine de l’ONG Mots et Maux de femmes, a salué cette avancée tout en appelant à intensifier les efforts : «Il faut à présent renforcer massivement les actions de sensibilisation et le soutien aux victimes de violences partout sur le continent africain et cette action débute à Libreville, le Gabon montrant ainsi le chemin à suivre».
Elle a également insisté sur l’importance de rompre le silence autour de ces violences : «Le silence est complice, l’action est essentielle. Et une action commune est source de réussite».
Un programme riche et inclusif
L’événement a débuté par l’inauguration officielle de l’exposition graphique, suivie de la visite des stands. Plusieurs activités sont prévues, dont la projection d’un film sur les violences sexuelles, des témoignages, des débats ainsi qu’une table ronde réunissant diverses ONG engagées dans cette lutte.
Cette campagne constitue une étape importante pour sensibiliser et mobiliser la communauté universitaire. Elle rappelle aussi l’importance des dates comme le 8 mars, célébrée à l’international, et le 17 avril, journée des droits des femmes au Gabon, qui marquent la nécessité d’une vigilance constante contre les inégalités et les violences. Avec un engagement collectif, l’Enseignement supérieur et ses partenaires ambitionnent de faire du milieu académique un modèle de respect, de solidarité et d’égalité.
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