Lecture : un Centre d’information et d’éducation pour le Pk7

À cheval entre le 3e et le 6e arrondissement de Libreville, le quartier Nkolngoum au Pk7 a été doté d’un Centre d’information et d’éducation (CIE). Une initiative de l’ONG Femact qui, agissant pour l’épanouissement de la jeunesse, avait déjà proposé une application mobile sur la santé sexuelle. Avec cette structure, elle entend occuper les jeunes de façon ludique.

Le CIE de Femact à Nkolngoum. © GabonReview

Quelques mètres après avoir pris la colline de Nkolngoum au Pk7, une pancarte attire l’attention depuis quelques semaines. Officiellement dévoilée le 1er juin, il s’agit de l’enseigne de l’ONG Femact (Femmes en action) permettant d’identifier le Centre d’information et d’éducation (CIE) conçu et créé par cette ONG gabonaise qui agit pour l’épanouissement des jeunes dans le pays. Ce d’autant plus que, fait-elle remarquer, la population gabonaise est principalement jeune et malgré des taux élevés de scolarisation, la jeunesse gabonaise est confrontée à divers défis et manque d’occupations ludiques, particulièrement dans les quartiers populaires comme le Pk7.

Une réponse à certaines réalités

C’est d’ailleurs au Pk7 qu’en début d’année scolaire, elle a mené une enquête afin de déterminer les besoins réels des jeunes. Après 6 mois, il est apparu que certaines familles rencontraient des difficultés pour scolariser leurs enfants ou pour leur fournir les manuels scolaires nécessaires. Mais aussi, que certains jeunes, bien qu’ayant interrompu leur cursus scolaire, éprouvaient des difficultés à accéder à des livres pour poursuivre leur apprentissage. Des réalités qui ont amené Femact à mettre en place le CIE au bonheur des jeunes issus de ces familles aux moyens limités et des habitants du quartier en général dont certains y voient un moyen d’émanciper à travers la lecture des «victimes de l’exclusion sociale».

Mais aussi, changer les mentalités des habitants en promouvant la culture de la lecture. «Nous saluons l’action parce que c’est une action qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la restauration en cours», a commenté Jean Bosco Mbagou. Député de la Transition et habitant de Nkolngoum, il participait à la cérémonie de lancement officiel des activités du CIE. «Dans la restauration, il n’y a pas que les institutions : il y a l’Homme. Il faut commencer par-là de mon point de vue, et on en a beaucoup plus besoin dans les quartiers comme les nôtres, dans les Pk où l’on remarque qu’il y a beaucoup plus de bars et d’églises au détriment des lieux de culture comme les bibliothèques», a-t-il ajouté.

Amira Miranghou dans la bibliothèque, le 1er juin 2024. © GabonReview

«La lecture est le début du succès»

«Comme j’ai l’habitude de le dire, le blanc a pris la connaissance il a mis dans le livre et il a pris la télévision pour nous distraire. Il est temps que nous jeunesse africaine nous puissions s’intéresser à la lecture pour acquérir certaines connaissances. La lecture est le début du succès», a commenté Charles Obiang Eyené, un habitant du quartier. Au sein de CIE, il est prévu la mise en place des séances de formation entre jeunes pour le partage d’expérience, nouer des partenariats entre établissements pour le renforcement des capacités, développer le sens de partage de communication entre jeunes, offrir à au moins 1000 jeunes l’accès à la connaissance, former au moins 1000 jeunes sur les NTIC.

Aussi, outiller au moins 1000 jeunes sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux à travers des séances de formation. «Au Pk7, Nkolngoum il y a désormais une bibliothèque où les enfants peuvent s’informer et se former. On veut ramener les enfants à la lecture, ouvrir leur curiosité», a déclaré Amira Miranghou, la secrétaire permanente du CIE qui en plus d’une bibliothèque fournie en manuels, proposera une variété de programmes. Entre autres, des séances de club de lecture, ateliers d’alphabétisation, formations à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), formations à l’utilisation responsable des réseaux sociaux, accès à l’internet.