Le président Morsi écarte le maréchal Hussein Tantaoui
Porté à la tête du pays le 24 juin dernier, le chef du Parti de la justice et de la liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, Mohamed Morsi a affirmé, le 12 août, son autorité sur l’Égypte en mettant à la retraite le maréchal Hussein Tantaoui, et en annulant les larges prérogatives politiques dont bénéficiaient les militaires.
Âgé de 76 ans celui qui dirigeait le Conseil suprême des forces armées (CSFA) pendant la période intérimaire, le maréchal Hussein Tantaoui, vient de se voir écarté des affaires politiques, économiques et sociales de l’Égypte.
Membre des Frères musulmans premier islamiste et premier civil à accéder à la magistrature suprême en Égypte depuis la chute de la monarchie en 1952, , Mohamed Morsi vient de donner une nouvelle orientation politique à son pays avec la reprise des prérogatives dont jouissaient les militaires, en écartant le puissant chef de l’armée, le maréchal Tantaoui.
Selon francetvinfo.fr, le président Morsi a assuré le 13 août en soirée dans un discours à l’université islamique Al-Azhar, «ce qui s’est fait l’a été en coordination et après des consultations avec les forces armées». Contacté par FTVi, il explique que «le président égyptien ne pouvait pas ignorer le poids de l’armée et, par conséquent, la décision de la décapiter a été prise de concert avec le Conseil supérieur des forces armées, dont Tantaoui et Anan étaient les numéros un et deux».
Outre la mise en retraite de Tantaoui, et du général Sami Anan, numéro deux du CSFA, Morsi a fait sortir du haut conseil militaire les chefs de la marine, de l’aviation et de la défense aérienne, pour leur confier des postes importants dans le secteur public. Le chef de la marine, le vice-amiral Mohab Mamish, prend ainsi la direction de l’organisme chargé du canal de Suez, une des premières sources de revenus du pays.
Pour le moment, «la pratique réelle du pouvoir n’a pas changé. On passe d’un monopole du parti de Moubarak à un monopole des Frères musulmans», schématise Khattar Abou Diab. «Aujourd’hui, il n’y a plus de contre-pouvoir», constate Hasni Abidi, qui regrette que la transition se soit faite «dans le désordre», avec l’élection d’un nouvel exécutif avant l’élaboration de la Constitution.
Ce coup d’éclat politique de Morsi survient alors que l’Égypte fait face à une grave crise dans le Sinaï, où 16 gardes-frontières ont été tués le 5 août près de la frontière avec Israël et Gaza. L’armée est depuis engagée dans une offensive d’envergure pour reprendre le contrôle de ce vaste territoire où elle est confrontée à des « éléments terroristes » accusés d’avoir mené ou soutenu l’attaque.
On est tenté de chercher à savoir ce que seront les prochaines orientations de Mohamed Morsi. Le chef du Parti de la justice et de la liberté ne va-t-il pas concentrer d’énormes pouvoirs entre ses mains, vu qu’il a également récupéré à son compte la possibilité de former une nouvelle commission chargée de rédiger la Constitution, en cas de blocage des travaux de la commission actuelle.
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.