Sibang-Fromager, Lac de Sibang, Hôtel de la Can… des quartiers du 6e arrondissement de Libreville subissant depuis des mois des coupures d’eau indescriptibles. Alors que le Programme intégré d’alimentation en eau potable et assainissement de Libreville (Piaepal) devait renforcer et améliorer l’adduction d’eau potable et l’assainissement du Grand Libreville, les populations de ces zones de la capitale ne savent à quel saint se vouer. Elles totalisent déjà 16 jours sans aucune goutte d’eau dans les robinets et envisagent une pétition pour inviter les autorités et surtout la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) à agir, après des appels et SOS vains.

Réel en arrière-plan : un robinet à sec et des sceaux attendant, depuis de longs jours, l’hypothétique retour de l’eau. © GabonReview

 

«Pourquoi ceux qui sont connectés sur l’ancienne conduite n’ont plus d’eau ?». «Le projet Pieapal est fini, mais pourquoi l’eau a plutôt cessé de couler dans nos maisons ?». Des questions que les populations des quartiers Sibang-Fromager, Lac de Sibang, Hôtel de la Can…, dans le 6e arrondissement de Libreville, se posent depuis un bon moment. Petit à petit, elles ont vu le débit de l’eau diminuer dans leur robinet jusqu’à finir par ne plus couler. Au 26 octobre 2024, elles déclaraient totaliser déjà au moins 16 jours sans les traces du précieux liquide dans leurs maisons. D’où cette colère qui monte et une pétition en cours pour appeler à l’action dans ces zones de la capitale.

Quartiers jadis abondamment arrosés en eau potable par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), ces zones de Libreville subissent désormais le calvaire. L’eau a cessé de couler dans les robinets et les populations se débrouillent et misent sur les plans B comme elles le peuvent pour répondre à leurs besoins quotidiens. «Avant le projet Pieapal, on avait régulièrement l’eau, 24 heures sur 24. Certains quittaient même d’autres quartiers pour venir se ravitailler ici. Ce qui faisait dire à certains gens que le quartier devait abriter les agents de la SEEG et que ces derniers ne souhaitaient pas qu’il manque de l’eau dans leur zone d’habitation», se souvient un habitant de Sibang-fromager.

Aujourd’hui, ces zones de Nzeng-Ayong n’ont plus d’eau coulante au robinet. «Ça fait déjà 16 jours qu’on est sans une goutte d’eau dans les robinets», a affirmé un autre habitant, relevant qu’«il y a trois semaines, l’eau venait tous les mercredis et ne coulait que pendant 15 à 30 minutes. Parfois, elle arrivait la nuit alors que les populations dorment et parfois, en journée lorsque les uns et les autres vaquaient déjà à leurs occupations».

Selon de nombreux riverains, dès le lancement du projet Piaepal, la pression d’eau a commencé à diminuer dans la zone. Au fur et à mesure, elle a diminué jusqu’à ce qu’iln’y ait plus une goutte dans les robinets. «C’était d’abord des coupures d’un jour, puis de deux jours et maintenant c’est des semaines», dénonce ce riverain.

Face au drame hydrique dans ces quartiers, une source bien introduite laisse entendre que «le problème est que le projet Piaepal a augmenté le nombre de consommateurs d’eau sans augmenter la production d’eau». Pour elle, «il y a eu un gros investissement pour amener l’eau dans le plus grand nombre de ménages. Mais il n’y a pas eu d’investissement pour augmenter la production d’eau». Imaginez que la quantité d’’eau qui était produite pour 100 personnes est maintenant redistribuée à plus de 200 personnes», tente-t-elle d’expliquer.

L’absence de l’eau dans les robinets est, en effet, constatée de l’Hôtel de la Can jusqu’à la montée de Sibang, en allant vers le Perchoir et en passant par Sibang-formager et le lac de Sibang. La population voudrait donc savoir ce qu’il se passe pour qu’elle soit privée du vital liquide.  «Les gens se ravitaillent désormais chez leurs proches, chez les personnes de bonne volonté dans d’autres quartiers ou se font livrer l’eau. Parfois, ils se ravitaillent aussi dans des ruisseaux voire des puits de fortune», indique une habitante du lac de Sibang.

Au regard du désarroi, relevant que «l’eau c’est la vie», les populations concernées ont initié une pétition… en cours de signature. Elle appelle à une intervention afin de sortir de la population de ces quartiers de ce marasme. «Les gens ne comprennent pas comment le projet Pieapal est fini, mais l’eau a plutôt cessé de couler dans les maisons», disent les populations,  non sans appeler  le gouvernement à agir. Dire que le Piaepal était censé augmenter et améliorer les quantités et les débits d’eau dans les foyers.

 
GR
 

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