Le Gabon mauvais élève de la lutte contre la corruption
L’ONG allemande Transparency International a publié, le 5 décembre, son classement annuel des pays les plus propres du monde et par conséquent les plus corrompus. Le Gabon, se trouve au 102e rang mondial sur les 176 pays étudiés.
Après la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre la corruption au terme une série d’ateliers, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) devra mettre les bouchées doubles. Et pour cause, le Gabon occupe la 102e position des pays les plus corrompus du monde, sur 174, avec un score de 35 sur 100, selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) publié le mercredi 5 décembre par l’ONG allemande Transparency International.
L’année dernière, le Gabon s’était classé 100e ex-æquo avec le Bénin, le Burkina, Djibouti, l’Indonésie, Madagascar, le Malawi, le Mexique, Sao Tome & Principe, le Surinam et la Tanzanie. Malgré la nouvelle méthodologie de détermination de ce classement, qui ne permet pas encore une comparaison directe avec les éditions antérieures, le Gabon demeure dans la zone rouge des pays où la corruption est l’obstacle majeur au développement intégral et durable. Ce que corrobore une indication faite par la CNLCEI, en mars dernier, selon laquelle le pays perd chaque année plus de 250 milliards de francs CFA au titre des détournements, dessous de table, flux illicites des capitaux, etc.
Avec son score de 35 points, le Gabon figure parmi les deux tiers des 176 pays évalués qui ont obtenu un score inférieur à 50, sur une échelle allant de 0 (perçu comme fortement corrompu) à 100 (perçu comme très peu corrompu). Cet indice est calculé sur la base des données recueillies par 13 institutions internationales dont la Banque mondiale, les banques asiatique et africaine de développement et le Forum économique mondial. Donc, plus l’indice est faible et plus le pays est perçu comme corrompu par les experts et les milieux d’affaires.
Dans la sous-région d’Afrique centrale, le Gabon est en meilleure position que le Tchad (165e avec un score de 19), la Guinée Equatoriale (163e avec un score de 20) mais aussi le Cameroun, le Centrafrique, le Congo Brazzaville, tous 144e ex-æquo avec un score de 26 points. Fait remarquable, Sao-Tomé & Principe est le meilleur de l’Afrique centrale. Il se classe 72e avec un score de 42. Quelques pays africains s’en tirent à bon compte : le Botswana par exemple est le pays africain le plus clean (30e). Il fait jeu égal avec l’Espagne et dépasse Israël, la Pologne (41e) ou la Hongrie (46e). Il est suivi du Cap-Vert (39e), du Rwanda (50e) et des Seychelles (51e). Ces pays coiffent au poteau le Brésil (69e), l’Italie (72e) ou la Turquie (54e).
Le rapport indique que les niveaux de corruption, d’abus de pouvoir et de tractations secrètes sont encore très élevés dans de nombreux pays. «Les gouvernements doivent intégrer des actions de lutte contre la corruption dans toutes les prises de décisions publiques. Parmi les priorités figurent l’amélioration des règles en matière de lobbying et de financement politique, la transparence accrue des dépenses et de la passation des marchés du secteur public, et la plus grande responsabilisation des organismes publics vis-à-vis des citoyens», estime Huguette Labelle, présidente de Transparency International. Cette organisation a toujours insisté sur le fait qu’elle ne mesure pas la corruption mais sa perception.
6 Commentaires
En tout cas il ne faut pas s’attendre à ce que ça avance au Gabon la bonne gouvernance. Le président et sa famille sont les plus riches alors qu’ils doivent tout principalement à leur position à la tête du pays. Quand les dirigeants d’autres pays oeuvrent pour rendre leurs nations plus plus puissantes économiquement et leurs peuples plus riches, les Bongos oeuvrent pour être les plus riches de la nation avec l’argent du contribuable. Qu’elle est la famille la plus riche du Gabon si ce n’est les Bongos sans qu’on ne sache ce qu’ils produisent comme richesses. Il ne faut pas rêver de voir le Gabon avoir un niveau de corruption raisonnable avec un président bling bling et la secte pernicieuse qu’est le PDG.
J’adore l’illustration.
bonjour…
les rapports de transparency international ne sont plus une surprise pour nous, car habitué à ce type de résultat, la surprise aurait été un bref recul ou un semblant du vrai dans du faut ne fusque pour une place. mais hélas détrompons nous, la vérité est bel et bien là.
la corruption est principalement un facteur anti-démocratique, de regression et d’oppression. il divise et voit son propre intérêt, il corromp et détruit; tous les pays sont corrompus mais c’est la fréquence avec laquelle cela arrive et touche le plus haut niveau qui est à craindre. l’article fait bien de parler de 250 milliards qui sont perdus chaque année à commencer par les détournements, une réalité connue de tous.
comment comprendre que dans un pays, la politique est perçu comme étant un moyen de se faire facilement de l’argent. n’est riche à outrance que celui qui a durée en politique; chez les autres, c’est la richesse personnel qui permet d’accéder au haut niveau de la politique. une campagne électorale nécessite premièrement des fonds personnels à l’instar de ceux récoltés par des sympathisants. l’argent du contribuable est sacré et quiconque y touche doit justifier son acte et la justice doit trancher en faveur du propriétaire, le peuple.
difficile de lutter contre la corruption, l’injustice, le partage équitable qui sont les mains mots de la politique quand on a soit même du mal à justifier sa propre fortune. mais non ce n’est pas la le débat, il est ailleur « vous voulez m’élir ou pas? » et makaya que je suis et dans ma pauvreté chronique, je ramassage le peut qu’on veuille bien me donner sachant qu’il vient de mes impôts. qu’est ce que je peux bien y faire? transparency international a parlé et m’a démasqué.
mascarade constitutionnelle, étatique, culturelle et quotidienne, je cite: «Les gouvernements doivent intégrer des actions de lutte contre la corruption dans toutes les prises de décisions publiques. Parmi les priorités figurent l’amélioration des règles en matière de lobbying et de financement politique, la transparence accrue des dépenses et de la passation des marchés du secteur public, et la plus grande responsabilisation des organismes publics vis-à-vis des citoyens»
responsabilité dans les financements publiques, transparence dans des dépenses (ce qui est encore loin d’être le cas) et la passation dans la distribution des marchés public, pas toujours les mêmes le constat est là, les routes ne sont pas fiables les infrastructures sont peu résistantes et j’en passe…
tout cela a assé duré monsieur le président, prenez vos responsabilités et faites du Gabon un pays de transparence.
« Dieu ne vous a pas permi de faire du Gabon ce que vous etes entrain de faire »…makaya.
Corrigé :
L’analyse de cet article est plus juste.
Je comprends que Gabon Review veuille parler à sa clientèle, mais cela ne l’empêche pas d’être plus exigeant dans son interprétation des statistiques.
Notamment en illustrant les goulots d’étranglement réels qui maintiennent le Gabon à moins de 50 points.
http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=189624
Une petite remarque. Je serais bien en mal de classifier notre « clientèle » dans un quelconque camps politique. Donc nous ne risquons pas d’écrire pour les uns ou pour les autres.
Ensuite l’article précise que les modes de calculs ont été changé et qu’il est difficile de comparer le classement de cette année avec ceux des années précédente. Par contre, quelques soient les excuses invoquées, le classement mondial est ce qu’il est.
Enfin, comme il est clairement dit à la fin de l’article : « Cette organisation a toujours insisté sur le fait qu’elle ne mesure pas la corruption mais sa perception. » Difficile à mon sens de faire plus clair.
Affirmer que quelque chose de sérieux a été mis en pratique au Gabon pour lutter contre la corruption tient de la foi plus que du réalisme. Beaucoup de chantiers sont en cours, dont la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite ou la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques, mais aucune n’a pu faire ses preuves à ce jour et certains s’en plaignent avec force. Cela explique sans doute que la perception du niveau de corruption au Gabon n’ai pas beaucoup évolué encore.
Rien ne me surprend concernant la place qu’occupe notre pays en terme de corruption dans le classement de Transparency International.
Le Gabon est un pays très corrompu, plusieurs d’entre nous ici sans doute ont eu l’amer expérience d’être observateur ou victime des dérives de nos autorités et administrations.
Plusieurs de nos agents de l’Etat manque de culture commune (servir l’Etat), le devoir de la responsabilité et l’esprit citoyen. Nos gouvernants, nos forces de l’ordre, et nos divers fonctionnaires sont les premiers avisés sur mes commentaires.
Hélas, cela fait depuis des années que tous ici le disent, mais nos autorités obstinent à vouloir maintenir le statu quo au vue de sécuriser leurs entrés bancaire! la bigoterie dans toute sa splendeur!