Abslow pose des interrogations de bon sens permettant de présager de l’impact, dans la vie de la nation, et même de l’issue des assises politiques en cours… organisées «à l’orée des futures batailles électorales aux allures de poudrière, (pour) créer les conditions du désamorçage d’une bombe qui ne demande qu’à exploser». Mais, la majorité «multiplie les subterfuges pour rester maître du jeu» tandis que les ténors de l’opposition en sortent (déjà !) désabusés. Comme une odeur de plan B ou seconde étape devant matérialiser le fait que la «majorité n’a aucune intention de passer le relais».

© Gabonreview

 

En sondant l’opinion ces dernières semaines, il y a une constante dans la qualification de la grand-messe politique qui se tient depuis ce 13 février 2022. Qualifiée de «dialogue politique» par certains, certains autres contestent cette appellation en lui préférant le terme de «concertation politique». Mieux, l’opposition est plus prompte à parler de «dialogue» quand la majorité est plus encline à parler de «concertation». Comme si l’un et l’autre de ces deux terminologies, renvoyaient à une réalité fondamentalement différente.

On finit par s’y perdre définitivement quand certains esprits éclairés, veulent prêter un sens nouveau à ces mots que celui reconnu par l’Académie Française et consignée dans tous les dictionnaires de langue française. En effet, le Petit Larousse, référence en la matière, nous révèle que le mot DIALOGUE pris au sens politique ou syndical, signifie «une discussion ouverte entre deux partis ou deux groupes, en vue d’établir les bases d’un accord, d’un compromis».

Le même dictionnaire indique que le mot CONCERTATION, quant à lui, est «le fait de prendre mutuellement l’avis des uns et des autres en vue d’un projet commun». Sauf si on veut volontairement donner un nouveau sens à ces deux termes, il est évident qu’ils veulent dire parfaitement la même chose et poursuivent exactement le même objectif. Les présentes assises politiques sont donc à la fois un «dialogue» et une «concertation politique». Qu’on ne nous prenne pas pour des cons ! La seule différence réside dans l’objectif qu’on leur fixe.

Et c’est là précisément que doivent se focaliser toutes les attentions et non pas dans cette divagation. (1) Quels sont les raisons qui ont présidé à l’organisation de cette concertation ? (2) Quelles intentions réelles poursuivent les participants à cette concertation ? (3) Quelle sera la portée politique, sociale et économique d’une telle concertation ? (4) De quelle valeur légale et juridique sera-t-elle investie ?  Si l’on est capable de répondre à ses interrogations de bon sens, on est à même de présager de son impact dans la vie de la nation.

A la lumière du passé, il ne faut pas en attendre grand-chose. On doit cependant, à la vérité, reconnaitre que la crise politique qui s’est installée depuis 2016 était devenue intenable pour tout le monde et commandait un sursaut patriotique. Ceux qui croyaient tenir le bon bout, ont fini par se résoudre à reconnaître que le pays sombre dans une léthargie dont les répercussions sont perceptibles aux plans économique et social. L’obstination à nier cette réalité durant 7 ans s’est érodée devant la persistance de cette crise multiforme.

Dès lors, il fallait, à l’orée des futures batailles électorales aux allures de poudrière, créer les conditions du désamorçage d’une bombe qui ne demande qu’à exploser. L’aile dure du pouvoir a fini par céder devant la pression politique et sociale au point que le président de la République n’a pas eu d’autre choix, comme un aveu de faiblesse, que d’annoncer l’organisation d’un dialogue politique. Cependant, pour ne pas perdre la face, il fallait donner l’impression d’être toujours à la baguette.

En même temps qu’on parlait de dialogue, on a aussi fait le coup de force d’imposer un bureau du CGE non consensuel pour bien fixer les esprits. On veut bien tendre la carotte de la main gauche mais le bâton reste bien ferme dans la main droite pour s’abattre sur les têtes rebelles si nécessaire. Est-il inutile de rappeler que cette majorité n’a aucune intention de passer le relais, dixit ACBBN qui en est désormais le leader incontesté ? Face à cette technique du bâton et de la carotte utilisée par la majorité, l’opposition ne sait plus sur quel pied danser.

D’abord, elle n’a pas su imposer sa vision du format qu’elle souhaitait pour cette concertation circonscrite aux seules questions électorales. S’il est vrai que les élections sont la pomme de discorde qui crée les frustrations qui engendrent les crises postélectorales, il est néanmoins curieux qu’on veuille toucher au code électoral en année électorale. Il y a comme une anguille sous roche. Et si l’objectif poursuivi était de ne pas aller aux élections ? L’idée n’est pas mauvaise.

On prendrait ainsi le temps de bien faire les choses pour parvenir à organiser ces élections «aux lendemains apaisés» que chacun souhaite. Mais peut-on se fier à une majorité qui multiplie les subterfuges pour rester maître du jeu ? Visiblement, les partis d’opposition qui lui ont accordé le bénéfice du doute, n’en sont plus totalement convaincus, au regard des défections des leaders de ces partis les plus représentatifs. Le PSD, le RPM et la coalition Alternance 2023 ont exprimé leur doute quant à la bonne foi de la majorité.

Et si la majorité poursuivait son propre agenda pour atteindre ses propres objectifs ? Ce premier dialogue exclusivement politique n’aurait alors pour objectif que d’arracher au forceps, à une opposition désordonnée, désorganisée et qu’on s’emploie activement à diviser, un «blanc seing» pour dérouler… la 2ème  étape de cet agenda caché sera le dialogue économique et social qui permettra enfin d’obtenir l’adoubement de la société civile et des congrégations religieuses qui sont vent debout depuis un moment. Tout cela est d’une machiavélique habilité. Ça passera ou ça cassera.

ABSLOWMENT VRAI !

 
GR
 

3 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    Vous pouvez organiser ou participer à mille concertations, tant que vous ne parviendrez pas à neutraliser la CC et une certaine frange de l’armée, ce ne sera que des illusions .en effet, au moment fatidique » la tour de pise » entrera en seine pour déclarer que le vaincu est celui qui a gagné.la deuxième étape verra l’instauration d’un couvre-feu et des liquidations des opposants les plus téméraires, c’est toujours la même chose pour qui vit dans ce pays depuis 1990.
    On ne donne pas de nom à un vieux chien, ces gens n’écoutent que le rapport de force, tant qu’ils estimeront qu’il est à leur avantage, rien n’y fera…On doit vous le dire combien de fois bon sang!!!

    • CITOYEN dit :

      Alors que proposez-vous?

      • messowomekewo dit :

        Qu’on arrête cette mascarade, qu’on descende dans la rue pour réclamer le départ des usurpateurs.d’autres l’ont fait et réussi avant nous, c’est notre peur qui les confortes dans leur position, rien d’autre.Vous finirez par me donner raison, après tout ce théâtre et quand on arrivera aux élections, toutes les résolutions issues des concertations en cours vont voler en éclats, ces gens ne sont pas prêts pour perdre le pouvoir, c’est la vérité…

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