Le dialogue de sourds continue entre activistes politiques au Gabon
Alors que la Fête nationale du Gabon a généré son quota annuel de communiqués de félicitations issus des diverses institutions diplomatiques étrangères, une polémique naissante montre à quel point partisans de l’opposition radicale et du gouvernement continuent à s’invectiver sans parvenir à discuter.
« Monsieur le Président,
La fête nationale de la République du Gabon m’offre l’occasion de vous adresser, ainsi qu’à tous vos compatriotes, mes sincères félicitations et mes vœux de bonheur et de prospérité pour le peuple gabonais.
Je souhaite également saluer l’excellence des relations entre la France et le Gabon. Votre pays trouve en la France un partenaire soucieux de mener avec lui un partenariat d’égal à égal, prêt à accompagner le décollage économique du Gabon et ses réalisations en matière d’environnement.
A cet égard, mes félicitations d’avoir pu vous rencontrer le 5 juillet dernier à Paris, j’entends bien poursuivre avec vous les échanges sur nos relations ainsi que le dialogue que nous avons engagé sur les questions de gouvernance et celles relatives aux continent africain.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération.
François Hollande, président de la République française. »
Un communiqué somme toute banal et certainement rédigé par un secrétaire de la présidence française, comme c’est le cas pour les milliers de messages de politesse diffusés annuellement. Mais dans le contexte survolté de ces derniers jours à Libreville, les militants politiques pro ou anti émergence lui découvrent une signification toute différente.
L’UJPDG met en exergue avec emphase : Le Chef de l’État français, qui a reçu son homologue gabonais le 5 juillet dernier à Paris, a indiqué dans son message qu’il entendait “poursuivre avec lui le dialogue sur les questions de gouvernance et les enjeux de la paix et de la sécurité en Afrique”, se réjouissant de ce que François Hollande, a salué l’excellence des relations entre la France et le Gabon.
Cette formulation, avec quelques variantes, est reprise par l’AGP, gabonews ou infogabon.
Ce même paragraphe est gratifié d’une toute autre signification pour le blogueur Petit-Lambert Ovono : Non seulement l’absence d’amabilités personnelles est à souligner, mais au contraire de la teneur du message du président Allemand pour le même évènement, François Hollande, rappelle à Ali Bongo que le Gabon qui «trouve en la France un partenaire soucieux de mener avec lui un partenariat d’égal à égal, prêt à accompagner le décollage économique du Gabon et ses réalisations en matière d’environnement» est toujours en position de demandeur. A cet égard, François Hollande invite de nouveau Ali Bongo à poursuivre avec lui « le dialogue… engagé sur les questions de gouvernance et celles relatives aux enjeux de paix et de sécurité ». Un texte largement repris pas de nombreux opposants sur Facebook et Tweeter.
Cette interprétation se retrouve sur le site gabonlibre qui en rajoute une couche en déclarant que “le tour est venu à François hollande de rappeler à Ali Bongo le respect des engagements de bonnes gouvernances, de démocratie, d’environnement et de paix”.
Le français est décidément une langue bien compliquée pour se faire comprendre sans ambiguïté ! A moins que chacun ne parvienne à y entendre que ce qui l’arrange…
0 Commentaires
« Je souhaite également saluer l’excellence des relations entre la France et le Gabon. »
Pour trouver quelque chose de compliqué dans cette phrase, il faut avoir une intelligence supérieure à la mienne. Pourriez vous faire un effort à destination de l’idiot congénital que je suis et qui n’a pas su déceler toute l’ambiguité retorse cachée dans cette phrase et qui pourrait donner à penser autre chose que la qualité et la continuité de l’amitié entre la France et le Gabon?
Il faut dire que les relations restent excellentes du moment où les intérêts français au Gabon se portent bien et que les conventions entre le Gabon et la France n’ont pas bouger pour autant. Ce qu’on ne va pas forcement interpréter par une appréciation de la gouvernance d’Ali Bongo. Il faut bien distinguer les relations entre états qui n’a rien à voir avec les appréciations entre dirigeants. Les relations entre état sont centrés sur les relations économiques et politiques.
De son côté, pour saluer notre indépendance, Hilary Clinton a remercié le peuple gabonais (sans mentionner directement cité le nom d’Ali Bongo dans sa note) d’avoir brûlé des tonnes d’ivoire! Kiakiakiakia!!!