Le rapport-bilan du dernier septennat d’Ali Bongo Ondimba (ABO), publié par Mays Mouissi et Harold Leckat, dénonce un échec colossal et un gaspillage massif des ressources financières. Les gouvernements successifs ont dépensé 30 000 milliards de francs CFA pour n’atteindre qu’une réalisation de 12,38% des promesses faites par le président. Celui-ci ayant été absent cinq ans durant, à ses propres dires, l’incapacité du gouvernement doit être indexée. La responsabilité de cet échec devant absolument être partagée entre ABO et ses ministres.

Si seul le gouvernement était à la manœuvre pendant tout ce temps. On peut en déduire qu’il détient la plus grande part de responsabilité dans cet échec colossal. © D.R.

 

J’ai lu comme tous les Gabonais le rapport bilan du dernier septennat d’ABO (Ali Bongo Ondimba) produit avec beaucoup de rigueur intellectuelle et morale, par deux concitoyens valeureux de notre pays, Mays Mouissi et Harold Leckat. Qu’ils en soient, au passage, vivement remerciés. Ce bilan très documenté établit sans équivoque que le septennat finissant d’ABO est un colossal échec doublé d’un immense gâchis de moyens mis à la disposition des 10 remaniements ministériels effectués par les 4 premiers ministres successifs qu’ils a usés.

Avec une moyenne de 2 500 milliards de budget annuel, ces différents gouvernements auront jeté par la fenêtre pas moins de 30 000 milliards de nos francs, pour un niveau d’exécution des promesses faites par ABO, leur soi-disant « champion« , de 12,38%. Quelle misère, quel échec et quel scandale alors ! Dans certains pays, on couperait les têtes de tous ces ministres minimalistes qui ont eu la charge d’administrer les différents crédits destinés au financement des projets programmés.

Où est passée cette manne et à quoi a-t-elle servi en définitive ? Parce qu’il est constant que cet argent a bien été décaissé et exécuté. Il faudrait bien que le gouvernement éclaire l’opinion sur les raisons de ce bilan catastrophique qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les prochains jours. Cela pose fatalement le problème de la redevabilité de nos gouvernants dans la gestion des affaires publiques. Et au premier rang se trouvent nos ministres.

Peut-on réellement se limiter à indexer ABO comme étant le seul et unique comptable de ce gâchis ? A mon humble avis, ce bilan calamiteux qu’on voudrait à tout prix attribuer au seul ABO, est davantage le reflet de l’incapacité de ses gouvernements et de ses ministres successifs à être efficaces à leurs différents postes. En effet, ainsi qu’ABO l’a lui-même reconnu, son AVC l’a éloigné de la gestion des affaires publiques au cours des 5 dernières années, d’octobre 2018 à… récemment.

Si seul le gouvernement était donc à la manœuvre pendant tout ce temps. On peut en déduire qu’il détient la plus grande part de responsabilité dans cet échec colossal. Et on comprend alors mieux pourquoi ce gouvernement et ses relais se refusent au bilan, préférant botter en touche en faisant l’autruche. Plutôt que de se pavaner ci et là en appelant de manière tonitruante ABO à se porter candidat, ils feraient mieux de se regarder dans un miroir et s’interroger, entre eux et ABO, qui est le vrai responsable de ce bilan honteux.

Cela serait d’autant plus pertinent que le premier septennat durant lequel ABO se trouvait lui-même à la barre, quoique mitigé, n’avait pas été aussi catastrophique que l’actuel, qui rentrera certainement dans le Billboard des échecs politiques les plus retentissants de l’histoire des présidents africains. Et ils voudraient qu’on fasse comme si de rien n’était, ces messieurs du gouvernement ? Ils doivent rendre compte de leur travail. C’est le principe attaché à toute action publique.

Ils ne s’en sortiront pas à si bon compte en ayant pour seule ligne de défense l’instrumentalisation des web médias sans envergure, pour tenter de discréditer le travail intellectuel de haute facture de nos deux jeunes compatriotes parmi les plus valeureux. Il n’y a qu’au Gabon où des bras cassés, incapables du moindre effort intellectuel, peuvent contredire des compétences avérées, éprouvées sous d’autres cieux dans leur matière. Il va falloir faire plus que ces petits délinquants cybernétiques pour réfuter l’appréciation de ce bilan fantomatique.

Ils seraient bien inspirés de porter la contradiction dans leurs chaînes de télévision en confrontant les auteurs de ce rapport contesté à leurs experts maison. Où sont donc leurs journalistes, leurs chargés de la riposte et des arguments ? Le Meta serait-il leur terrain de jeu préféré où ils se répandent sans l’assumer pour discréditer les vrais penseurs ? Leur civisme cybernétique ne trompe personne. Tout le monde a compris que ce rapport est une bombe qui met en lumière les tares de leur gouvernance irresponsable.

Si ce n’était pas le cas, ils nous prouveraient le contraire en créant les conditions d’un débat démocratique sur le sujet. A défaut, ils publieraient un contre-rapport qui viendrait contester le rapport exhaustif, accablant et démonstratif de leur incompétence si brillamment mise à jour. Mais même le courage de débattre du contenu de ce qu’ils récusent sur leurs médias, ils ne l’ont pas. Le débat et la contradiction sont leur plus grande hantise, tant ils n’ont rien à défendre.

Le rapport d’Harold Leckat et Mays Mouissi s’invite comme le plus grand cauchemar de ce gouvernement inapte. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du Gabon, les atalakouistes et kounabélistes devront disposer d’arguments pertinents pour vendre aux gabonais de nouvelles promesses électorales alors qu’ils n’ont été capables de réaliser que 13 promesses sur les 105 promises en 2016. Ce taux de réalisation de 12,38% correspond à la note de 2,4 sur 20. On est là, dans l’ordre de la médiocrité absolue.

Abslowment vrai !

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Prince dit :

    Voici la note du pd G 2’4/ 20 quel minable élève
    Appréciation : exclu pour travaille insuffisant, élève paresseux incompétent arrogant voleur minable ….

  2. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour les bantou(e)s,

    L’étude scientifique réalisée (et publiée) par nos experts gabonais est une « Révolution » intellectuelle par sa clarté. Elle mesure l’efficacité de l’action publique sur différences questions. Les résultats de cette étude montre globalement une insuffisance des politiques publiques menées ces dernières années par rapport aux objectifs fixés en amont. Sont-ils fallacieux? Les ministres des différents gouvernements successifs en portent-ils la responsabilité?

    Le bouffon du roi (monsieur Massavala, le yo-yo) vient nous expliquer que cette étude scientifique aurait pour but de nuire, de tromper. Vous comprenez mieux l’environnement dans lequel il baigne, entre scientisme et ésotérisme. On veut finalement nous faire croire, admettre, accepté l’idée qu’il y a qu’une seule solution politique : celle du candidat sortant. Il faut que le pied rentre absolument dans la chaussure. Peu importe la méthode qui a eu comme point de départ la révision constitutionnelle. On connaîtra la suite. Sauf que ces messieurs de la « majorité » ignorent qu’on ne triche pas avec la science. Dans notre pays, comme vous le dites, on aime faire l’autruche. Une stratégie de l’évitement du débat qui est l’ADN du PDG. Je suis curieux de lire la contre-étude proposée par le « Pr. Tryphon Tournesol » du PDG.

    Vous avez publié un « paper review » le 5 mai 2023 portant le titre suivant : »Ministre: A quoi travaillent-ils au juste? Au début de votre article vous dites : »(…) la fonction de ministre (est) la récompense ou l’aboutissement d’un parcours professionnel exemplaire et jalonnée de performances qui se traduisent par des résultats concrets attestant de compétences avérées et d’une grande conscience professionnelle ». Je partage entièrement cette définition. Car, lorsqu’il n’y a pas de cohérence, de conviction et de compétences dans les politiques publiques, alors il s’attendre à un désastre économique et financier.

    Quand on nomme des ministres incompétents, à quoi faut-il s’attendre? Leur échec n’est-il pas le nôtre? Quand vous êtes Capitaine d’un navire, et vous dites à votre barreur de prendre le cap à tribord de 45° nord-est, celui-ci met la cap à babord 90° nord-ouest sur les rocheuses, il ne faut pas étonner que le navire coule. Donc le choix de votre équipe de navigation doit être soigneusement effectué avant d’appareiller.

    Au final, la question de la gestion des ressources humaines, des compétences nationales revient comme un boomerang dans le débat public. Car un mauvais choix de compétences peut avoir des conséquences défavorables pour le développement du pays. Le bilan et le compte de résultat du Président sortant sont négatifs. La note « positive » de 2.5/20 est plus que généreuse. Je redis son bilan vaux (-10)/20. Un bilan négatif mérite une note négative.

    Cordialement.

  3. NGUEMA NZONG Désiré dit :

    A mes frères et soeurs bantou(e)s,

    … qui s’intéressent à la science, je vous conseillerai de lire au moins les quatre titres suivants:

    (1) « La formation de l’esprit scientifique » de Gaston Bachelard;
    (2) « La structure des révolutions scientifiques » de Thomas Khun;
    (3) « La philosophie des sciences au xxème siècle » de Barbaroussse, Kistlet et de Ludwig.
    (4) « La méthodologie économique » de Mark Blaug, etc.

    Dans notre pays, on méprise la science normale. A aucun moment, pour une question donnée, on consulte nos experts en sciences économiques, en sciences sociales, en diplomatie environnementale, en stratégie des organisations, etc. On préfère payer des millions d’euros pour des études surfacturées faites par des experts internationaux pour de nos gouvernants qui les mettent à la poubelle ensuite. Croyez-vous que les français vont demander aux experts suisses (ou britanniques) de leur procurer des rapports sur des questions internes à la France? Ca m’étonnerai!

    Donc, à ces politiciens gabonais, je vous invite à avoir du respect (à faire preuve d’humilité) pour nos experts et hommes de science. En science, on ne borne pas à décrire par un mot, mais on explique par une pensée (disait G. Baston Bachelard, p.103).

    Me sime za, me ne! (« traduction approximative, du « Je pense donc je suis » de R. Descartes).

    Cordialement à tous.

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