L’assaut de Foukifoura sur les planches de l’IFG
«Foukifoura» la célèbre pièce de théâtre de l’Haïtien Frankétienne, sera interprétée le jeudi 9 février prochain à l’Institut Français du Gabon, avec une mise en scène de Michel Ndaot.
«Foukifoura, c’est l’expression d’une certaine schizophrénie. C’est l’histoire d’un comédien persécuté par la dictature, par un despote, qui a été arrêté deux fois et qui, la troisième fois, sentant venir cette menace, a choisi le marronnage. Il est allé se cacher quelque part, dans une sorte de garage, un dépôt. Pour ne pas mourir parce qu’il ne peut pas sortir (le pouvoir le surveille, essaie de l’atteindre), il est obligé de faire du théâtre pour lui tout seul, chaque soir. S’il ne joue pas, il meurt. C’est comme un huis clos, c’est la solitude. Et le public qui est là, c’est comme un public de voyeurs parce qu’il n’y a aucun contact entre le public et lui. C’est la folie débridée, mais c’est une folie lucide. C’est un texte très difficile», a expliqué Frankétienne qui l’a déjà joué au CCF de Libreville il y a quelques années.
Frankétienne est aujourd’hui une des plus grandes figures de la littérature des Caraïbes avec notamment plus d’une quarantaine d’œuvres qui embrassent différents genres : roman, poésie et pièces de théâtre.
Né en 1936 dans l’Artibonite, en Haïti, Frankétienne aime se définir comme un génial mégalomane et un éternel rebelle. Il a fondé au début des années 70, avec ses amis écrivains Jean-Claude Fignolé et René Philoctète, le mouvement Spiralisme, qui propose l’éclatement des formes, des genres et des imaginaires. Également comédien, metteur en scène et peintre, Frankétienne partage son temps entre l’écriture, le théâtre, la peinture et les voyages.
Michel Ndaot s’attaque là à un monument de ce qu’on nomme un one-man-show, la pièce n’ayant qu’un seul acteur. Le pari peut être pris qu’il sera à la hauteur du défi.
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