Le rendez-vous de la contestation prévu du 15 au 30 octobre 2024, sur l’ensemble du territoire national, n’a pas eu lieu. Si le leader du Mouvement panafricain Osons pour l’Afrique, Marc-Ulrich Malekou, avait exhorté les Gabonais à dire «Non» à la nouvelle Constitution, son ‘appel de Port-Gentil’ n’a pas mobilisé comme prévu. Pourquoi ce silence ? La population est-elle fatiguée des action de contestation ?

Le rendez-vous de la contestation prévu du 15 au 30 octobre 2024, sur l’ensemble du territoire national, n’a pas eu lieu. © Freepik

 

Fin septembre, Marc-Ulrich Malekou, président du Mouvement panafricain Osons pour l’Afrique, a lancé un appel retentissant à la désobéissance civile. Inspiré par l’appel historique de 1958, qui avait marqué une résistance au néocolonialisme, Malekou voulait réveiller les consciences en incitant les Gabonais à s’opposer au projet de nouvelle Constitution via un concert de casseroles, tous les soirs du 15 au 30 octobre 2024. Cependant, contrairement à ses attentes, l’initiative semble ne pas avoir trouvé écho auprès de la population. Rien n’a retenti dans les concessions, conformément aux prescriptions.

Bien que Port-Gentil, connue pour son passé de contestation, ait été choisie comme terre d’ancrage pour ce mouvement, la mobilisation s’est révélée très en deçà des attentes. Loin du bruit espéré, la population a montré un désintérêt palpable, remettant en question l’efficacité des actions symboliques dans un contexte de transition déjà décrié.

Les raisons de cet échec semblent multiples. D’une part, les Gabonais paraissent fatigués des appels incessants à la révolte, après des années de tensions politiques. D’autre part, beaucoup ne se reconnaissent plus dans des mouvements de contestation qui peinent à offrir des perspectives concrètes de changement. Si Marc-Ulrich Malekou espérait réveiller un esprit de résistance, il semble que la population soit davantage en quête de solutions tangibles pour sortir de la crise actuelle, plutôt que d’initiatives symboliques aux impacts incertains.

Des initiatives qui manquent de résonance

Marc-Ulrich Malekou, leader d’opinion et président du Mouvement panafricain Osons pour l’Afrique. © GabonReview

L’un des enjeux clés de cet appel était de se positionner contre un projet de Constitution et un Code électoral jugés autocratiques. Pourtant, la réponse populaire ou plutôt l’absence de réponse pose la question de la distance croissante entre les autorités de transition et le peuple. Les Gabonais, lassés des luttes infructueuses et des querelles de pouvoir, pourraient bien être en train de tourner la page des mobilisations bruyantes pour se concentrer sur des solutions plus concrètes.

Cet appel de Port-Gentil semble avoir résonné dans le vide, laissant place à une réflexion sur l’avenir des initiatives citoyennes dans un contexte où la population se demande si ces actions contestataires ne sont pas tout simplement dépassées.

 
GR
 

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