Volonté de transparence et de dialogue que celle affichée par les parlementaires de la Transition du département de l’Ogooué et des Lacs qui ont récemment effectué une mission de trois jours à Lambaréné. Alliant compte-rendu législatif et écoute des citoyens, la descente dans ‘’la ville du milieu’’ a permis de mettre en lumière les avancées parlementaires récentes tout en révélant les défis persistants auxquels font face les habitants de la région. Entre réformes nationales et préoccupations locales, la rencontre a permis de relèver les enjeux complexes de la gouvernance en période de transition au Gabon.

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Dans le cadre de leurs vacances parlementaires, les représentants du département de l’Ogooué et des Lacs et de la commune de Lambaréné ont effectué une mission de compte-rendu et d’écoute auprès de leurs administrés du 20 au 22 août dernier. Cette initiative visait à présenter le bilan de la dernière session parlementaire et à recueillir les préoccupations locales.

Une session d’information riche en contenu législatif

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Les députés Séraphin Akure Davain, Thierry Nang, Brigitte Koumba, Madeleine Revangué et les sénateurs Marc Eli Biyoghe, Jean Robert Goulongana, Pierre Kessani et Jean Clair Koumba ont animé les échanges à l’hôtel de ville de Lambaréné. C qui leur a permis d’exposer les principales lois adoptées lors de la dernière session. Parmi celles-ci figure la suppression du haut-commissariat de la République, une décision majeure dans la réorganisation administrative du pays. La création de la commission des droits de l’Homme a également été mise en avant, soulignant l’importance accordée aux libertés fondamentales.

Sur le plan économique, les parlementaires ont évoqué la ratification d’accords visant à attirer des investisseurs étrangers, une mesure destinée à dynamiser l’emploi, particulièrement chez les jeunes. L’interdiction des plastiques à usage unique a été présentée comme une avancée écologique significative. La réforme du code électoral et la modification de la loi sur le mariage des militaires ont également été abordées, tout comme la révision des droits d’auteur, une mesure importante pour les artistes.

Les élus ont également évoqué le prochain référendum constitutionnel, soulignant leur rôle dans l’examen du projet de nouvelle Constitution avant sa soumission au vote populaire. Ils ont insisté sur l’importance de ce processus pour l’avenir du pays.

Les préoccupations locales au cœur des débats

Face aux attentes des citoyens, les parlementaires ont rappelé leurs prérogatives : «Il ne nous revient pas de construire des écoles, des routes, des hôpitaux, créer des emplois, etc., mais plutôt de voter des lois, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement.» Et d’insister sur leur fonction de «courroie de transmission entre le gouvernement et les populations».

Les autorités locales et les représentants de la société civile n’ont pas raté l’occasion pour exposer leurs préoccupations. Le système de santé a notamment été au centre des débats, avec des plaintes concernant la prise en charge insuffisante, les négligences médicales et la pénurie de médicaments. L’approvisionnement en eau potable, particulièrement défaillant dans le deuxième arrondissement, a été vivement critiqué.

Pour leur part, les commerçantes ont soulevé le paradoxe d’un deuxième arrondissement, poumon économique de la ville, dépourvu d’un marché adéquat. La rémunération des chefs de quartiers, jugée insuffisante à 45 000 F.CFA, a également été discutée. Le secteur éducatif n’a pas été en reste, avec des inquiétudes concernant le manque d’établissements scolaires dans certains quartiers éloignés et la sécurité des écoliers sur les routes.

Le chômage croissant, du fait de la fermeture de plusieurs entreprises locales, a été un sujet de préoccupation majeure. Les opérateurs économiques du secteur forestier ont plaidé pour le retour des coupes familiales, dont la suppression a entraîné une précarité accrue. Enfin, les problèmes environnementaux tels que les inondations récurrentes et les dégâts causés par les éléphants dans les plantations ont été abordés.

Face à cette litanie de problèmes, les parlementaires ont adopté une approche pragmatique, distinguant les enjeux relevant des autorités locales de ceux nécessitant une intervention gouvernementale. Ils ont promis de relayer ces doléances aux instances compétentes et de revenir ultérieurement avec des réponses concrètes.

Cette mission de terrain illustre la volonté des parlementaires de la Transition de maintenir un lien étroit avec leurs administrés, tout en soulignant les limites de leur mandat dans un contexte politique et économique délicat pour le Gabon.

 
GR
 

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