Revenant sur les récents appels pressants du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du Président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, à une mobilisation mondiale face à l’urgence climatique, Adrien N’Koghe-Mba* souligne ici la nécessité d’une solidarité accrue des pays riches envers les nations vulnérables comme le Gabon, durement frappées par les impacts d’un réchauffement auquel elles ont peu contribué.

«Les conséquences du changement climatique ne connaissent pas de frontières, mais les capacités d’adaptation et de résilience varient considérablement d’un pays à l’autre». © GabonReview

 

À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin dernier, Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, a choisi le prestigieux Family Hall of Ocean Life du Musée américain d’histoire naturelle de New York pour lancer un vibrant appel à l’action. Son discours, marqué par la citation « La planète essaie de nous faire passer un message. Mais nous ne semblons pas l’écouter.», met en lumière l’urgence d’agir face aux signes avant-coureurs que nous envoie notre environnement.

Guterres a déclaré : « Nous ne pouvons pas nous résoudre à un avenir où les riches se réfugient dans des bulles climatisées tandis que le reste de l’humanité subit des intempéries mortelles dans des pays où il n’est plus possible de vivre. ». Ce constat glaçant nous rappelle l’urgence de la situation. Les conséquences du changement climatique ne connaissent pas de frontières, mais les capacités d’adaptation et de résilience varient considérablement d’un pays à l’autre.

L’appel à l’action du Secrétaire Général est clair et sans équivoque : « Le moment est venu de se mobiliser, d’agir et d’obtenir des résultats. C’est notre moment de vérité ». Dans cette exhortation à la mobilisation, il est difficile de ne pas entendre l’écho des paroles prononcées par le président de la République gabonaise, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, à Nairobi, le 29 février 2024, lors de la sixième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA). Il avait alors lancé : « Mobilisons-nous pour faire face ensemble aux défis de notre humanité menacée. »

Ces deux discours convergent vers une même urgence : celle d’agir ensemble pour préserver notre planète. Antonio Guterres a insisté sur la responsabilité des économies avancées du G20, qui doivent « aller le plus loin et le plus vite possible, tout en apportant un soutien technique et financier aux pays en développement ». Cette déclaration résonne particulièrement pour les pays du Sud, qui, malgré leur faible contribution historique aux émissions de gaz à effet de serre, sont parmi les plus vulnérables aux impacts du changement climatique.

Les pays en développement, comme le Gabon, sont en première ligne face aux effets dévastateurs du réchauffement climatique. Les ressources financières et techniques pour s’adapter et atténuer ces effets sont souvent limitées. C’est pourquoi la solidarité internationale, prônée par Guterres, est indispensable. Les nations les plus riches ont une responsabilité morale et pratique d’aider les plus vulnérables à renforcer leur résilience et à se préparer aux défis climatiques à venir.

Il y a quelques semaines, nous avons évoqué dans cette chronique l’incident tragique des poissons morts dans l’estuaire du Komo. Ce phénomène, attribué à un manque d’oxygène dans l’eau dû à la canicule, est un exemple poignant de la manière dont la nature nous parle. Ces événements sont des avertissements clairs que notre planète est en détresse et que nous devons agir rapidement pour atténuer ces impacts.

Les propos du Secrétaire Général des Nations Unies et ceux du Président gabonais nous rappellent que la lutte contre le changement climatique est un combat commun, transcendant les frontières et les différences économiques. La mobilisation globale, l’action concertée et le soutien mutuel sont les clés pour bâtir un avenir équitable et durable pour tous.

En conclusion, cette Journée mondiale de l’environnement doit être un rappel poignant que le temps presse. Les solutions existent, mais leur mise en œuvre nécessite une volonté politique forte, une coopération internationale sans précédent et un engagement ferme de toutes les parties prenantes. Comme l’a si bien dit Antonio Guterres, « c’est notre moment de vérité ». Mobilisons-nous pour un avenir où chaque être humain peut vivre dans des conditions décentes, à l’abri des pires effets du changement climatique.

* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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