Sous le thème « Autonomiser les femmes rurales – Eradiquer la faim et la pauvreté », la journée internationale de la femme se célèbre ce jeudi 8 mars dans le monde entier. Au Gabon, malgré une forte promotion sur les média internationaux, très peu de femmes, notamment celles dites rurales, ne comprennent pas forcément le sens de ce thème.

Au regard de l’environnement morne et à l’exception d’un spot d’une vingtaine de secondes, produit par les épouses des hommes des forces de défense gabonaises, diffusé de temps à autre sur la télévision gabonaise, rien n’indique que cette journée sera célébrée ce jeudi 8 mars au Gabon. Rien ou presque n’est fait dans le pays pour rendre hommage à la femme gabonaise.

En effet, interrogé, la plupart des personnes s’étonnent et reposent presqu’instinctivement la question « c’est encore quand cette Journée ? », à défaut, elles essaient de faire bonne impression en se remémorant la date du 8 mars.

A cette date en effet, la Journée internationale de la femme est l’occasion de faire le point sur la condition des femmes, l’égalité des sexes, mais aussi de regarder au-delà des frontières et d’approfondir les réflexions concernant les avancées et les perspectives. Il s’agit indubitablement d’une date importante du calendrier féministe.

Au Gabon donc, les femmes rurales, du moins celles peu lettrées ou peu instruites, qui exercent en majorité dans le petit commerce ou l’agriculture de survie, ne comprennent pas grand-chose à ce thème. Encore moins, elles se demandent ce que cette date a bien pu leur apporter depuis sa création: « ça fait près de vingt ans que je vends les vivres frais (légumes, fruits, etc.), je n’ai jamais eu un seul support ou une aide de qui que ce soit. Alors que mes enfants vont bien à l’école. Que voulez-vous ? On se bat comme on peut », a réagi une commerçante camerounaise, mère de quatre enfants, interrogée sur la question.

Irina Bokova, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour la culture, la science et l’éducation (UNESCO) a déclaré à cet effet, dans son discours de circonstance que « Les femmes marginalisées qui vivent dans des régions rurales rencontrent trop souvent les plus grandes difficultés à faire respecter leurs droits humains, à se développer au plan personnel et à réaliser leurs aspirations ».

D’où le propos de cette autre femme qui souhaite simplement que ses « enfants puissent au moins manger un repas par jour et aller dans une bonne école ». Pour elle, il ne s’agit que de « politique » puisqu’il faut « attendre le 8 mars pour parler de la femme. Entre temps, que deviennent-elles ? ». Ce son de cloche n’est pas le même pour toutes, notamment pour les femmes qui exercent dans l’administration publique. « Regardez ! Aujourd’hui, il y a des femmes ministres, des femmes DG… Les femmes occupent déjà les postes où on ne voyait que les hommes, il y a quelques années », soutient cette secrétaire de direction. « Les choses évoluent et ça prend le temps que ça prend, mais ça évolue », indique-t-elle.

Quoi qu’il en soit, cette Journée internationale est propice à la réflexion et à la recherche de solutions visant à améliorer les conditions de vie des femmes, à souligner le chemin qu’elles ont parcouru, mais également à rappeler qu’il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes. Certains journalistes gabonais estiment cependant que le peu d’engouement autour de cette Journée dans le pays est la conséquence d’une Journée nationale de la femme célébrée le 17 avril.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Kuima N'Dembert Thed-Francklin dit :

    la place de la femme Gabonaise est très peu enviable. Mais il faut noter dans la plupart des pays ou les femmes sont de plus en plus impliquée dans la politique, dans l’industrie ou même de l’économie, cela n’a été possible qu’au prix de nombreuses luttes de révendications. la question est de savoir si nos femmes sont-elles prete à cela?

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