Dans un contexte de fragilisation de la communauté musulmane du Gabon, le Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) via le Comité national des imams du Gabon a organisé, le 11 juin, une conférence-débat sur «La fraternité en islam». Au cours de celle-ci, les imams, en plus de relever les différentes entraves à la fraternité, ont indiqué qu’il s’agit d’un devoir islamique, une recommandation divine.

Le comité des imams posant avec le président du CSAIG et le conseiller spécial du raïs de la CMG. © Gabonreview

 

À la mosquée Hassan 2 le 11 juin, le Comité national des imams du Gabon a animé une conférence-débat sous le thème «La fraternité en islam». Dans un contexte de fragmentation de la communauté musulmane du Gabon (CMG), les imams nationaux ont rappelé à leurs frères que «la fraternité est un devoir islamique». Par leurs différentes interventions, ils ont voulu démontrer que cette notion occupe une place prépondérante au sein de la religion musulmane. «Une recommandation divine», ont-ils dit, clairement prescrite par Allah dans le Coran. «Dans le chapitre des appartements il dit : les croyants ne sont que frères, établissez la concorde entre eux. Dans un autre verset Dieu nous rappelle en disant : « cramponnez-vous au cap de Dieu, à la religion de Dieu et ne vous divisez pas« », a déclaré le président dudit comité, l’imam Rachid Mbadinga.

«Et au prophète de dire que le musulman est le frère du musulman. Dans un autre récit, il nous dit, ne sera véritable croyant ou n’aura la foi complète que celui qui aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. Donc, partant de ces récits coraniques et prophétiques, nous comprenons aisément que la fraternité dans l’islam est un fondement capital sur lequel devrait se baser toutes les relations non seulement liées à la foi, mais toutes les relations humaines», a-t-il ajouté. Si Rachid Mbadinga a souligné que la fraternité est d’abord un principe universel, il a indiqué que l’idée de la conférence-débat était d’appeler les musulmans à revenir vers l’islam et pratiquer cette fraternité pour vivre dans une société saine, de paix et de tranquillité.

Instantanés de la conférence-débat. © Gabonreview

À l’origine de la fragilisation

Les imams nationaux, qui dénonçaient il y a un peu plus d’une semaine des dérives xénophobes portant atteinte à leur religion, sont largement revenus, pour les proscrire, sur les éléments qui fragilisent cette fraternité. Entre autres, ont-ils énuméré la jalousie, le non-respect des autorités, l’envie, le fait de ne pas accepter son destin.  «Allah l’a souligné dans le saint coran, le respect de Dieu, de son messager, et de ceux qui détiennent l’autorité parmi vous», a commenté Rachid Mbadinga, affirmant que toute autorité vient de Dieu. «On ne peut pas envier une personne, un frère sachant que c’est Dieu qui a voulu ce qu’il possède comme élévation ou comme grâce. Ce sont ces choses qui font en sorte que l’Homme en général et certains musulmans en particulier puissent aller dans l’excès, la haine, la division», a-t-il ajouté.

Si le comité a été mis en place par le congrès du CSAIG de février 2022, cette conférence a officiellement lancé ses activités. «C’est un jour historique, car ce comité permettra de renforcer les activités du CSAIG», a déclaré Rachid Mbadinga. Selon lui, le comité sera chargé de veiller sur tout ce qui est en relation avec les activités de l’islam au Gabon, que ce soit dans les mosquées, les regroupements musulmans ainsi que dans les conflits entre musulman ou dans les familles. «Donc c’est un comité très important pour la bonne marche de notre institution qui est le CSAIG», a fait savoir le président du comité à l’issue de cette conférence au cours de laquelle les imams ont appelé en chœur, à briser les barrières de la haine pour un avenir prometteur de la CMG.

 

 
GR
 

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