La faim dans le monde : L’Afrique subsaharienne en mauvaise posture

Dans son indice mondial de la faim, publié le 15 octobre 2019, la Welthungerhilfe (WHH) estime que sur les 117 pays évalués, 47 connaissent une insécurité alimentaire aiguë depuis 2017 et la région d’Afrique subsaharienne demeure la plus vulnérable.

Avec un des scores les plus élevés de l’indice de la faim dans le monde (GHI), soit 28,4 après l’Asie du Sud, la région de l’Afrique subsaharienne se situe dans une échelle de gravité jugée alarmante, du fait des taux de sous-alimentation, de mortalité infantile et de retard de croissance des enfants les plus élevés de toutes les régions.

Dans cette région, la République centrafricaine demeure le seul État classé extrêmement alarmant ; 3 pays sont hébergés dans la catégorie alarmante (Tchad, Madagascar et la Zambie) ; 30 pays sont jugés graves ; 5 sont considérés comme modérés (Ghana, Afrique du Sud, Égypte, Sénégal, Gabon).

«Il est inquiétant de constater que si la prévalence de la sous-alimentation en Afrique subsaharienne a constamment diminué de 1999-2001 à 2013-2015, elle a depuis inversé la tendance en augmentant progressivement», souligne le rapport intitulé «Les défis de la faim et du changement climatique».

Selon le rapport, parmi les 117 pays étudiés, les niveaux de la famine sont encore graves ou alarmants dans 47 pays et extrêmement alarmants dans un pays. «Au total, 822 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Soit une personne sur neuf. Il y a trois ans, ce chiffre était inférieur à 800 millions», souligne le rapport qui précise que le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde augmente. «Trop de pays sont en proie à des conflits violents qui ont fait monter leur niveau d’insécurité alimentaire de façon brutale. Les phénomènes météorologiques extrêmes mettent en péril la production et la sécurité alimentaire, et sont voués à augmenter en nombre et en gravité avec le changement climatique».

Les résultats du GHI sont basés sur une formule qui regroupe trois dimensions de la faim, un apport calorique insuffisant, la sous-nutrition infantile et la mortalité infantile, mesurés par quatre indicateurs : la sous-alimentation, l’émancipation infantile, le retard de croissance infantile et la mortalité infantile.