La Banque mondiale est catégorique : le pétrole a tué le développement
Lors d’une conférence de presse internationale, en réseau, avec une douzaine de pays de l’Afrique francophone dans lesquels la Banque mondiale (BM) est en activité, Shanta Devarajan, économiste en chef de la région Afrique pour cette institution internationale, a analysé la situation des économies de l’Afrique subsaharienne.
«Les pays africains qui ont découvert le pétrole n’ont pas connu de vrai développement»,
Shanta Devarajan, économiste à la Banque Mondiale
Shanta Devarajan a certes apprécié les avancées perceptibles, mais il a surtout constaté que les pays tels que le Gabon, le Nigéria et la Guinée Équatoriale, qui bénéficient des retombées pétrolières, n’ont pas connu de vrai développement.
L’objectif de cette téléconférence était de faire une étude analytique de la situation économique du continent et de dégager des stratégies et des méthodes qui doivent être mises en application pour changer la donne, même si la tendance globale est à la croissance soutenue. Elle a ainsi permis aux journalistes des pays concernés de questionner interactivement l’économiste sur les diverses situations du continent et particulièrement sur leurs pays respectifs. Les journalistes gabonais ont participé à cette conférence depuis le siège de l’institution financière internationale à Libreville, en présence du Représentant résident pour le Gabon et la Guinée Équatoriale, Zouera Youssoufou.
Selon la nouvelle publication d’Africa’s Pulse, une analyse bisannuelle de la Banque mondiale des enjeux façonnant les perspectives économiques de l’Afrique, «l’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 4,8% en 2012, soit un taux de croissance presque inchangé par rapport à celui de 4,9% enregistré en 2011 et conforme aux prévisions annuelle initiales en dépit du ralentissement économique mondial». Cette croissance devrait augmenter pour atteindre les 6%. On apprend également que les exportations ont connu une importante reprise au premier trimestre 2012, avec une croissance d’une année à l’autre de 32%, comparativement à une chute de -11% au premier trimestre 2011.
Par ailleurs, Shanta Devarajan a expliqué dans son propos liminaire que «le maintien des prix élevé des matières premières et une solide croissance des exportations dans les pays qui ont découvert des ressources minérales ces dernières années ont alimenté l’activité économique et devraient constituer le moteur de la croissance économique de l’Afrique pour le reste de 2012. »
Mais au-delà, relève quant à lui Maktar Diop, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, «un important indicateur du dynamisme de l’Afrique est que l’intérêt des investisseurs de la région reste élevé, avec des flux de 31 milliards de dollars d’investissements étrangers directs prévus pour cette année en dépit des conditions économiques mondiales difficiles».
Masqués par cette croissance, les problèmes persistent pourtant : chômage, manque d’infrastructures, conditions sanitaires, manque d’eau potable… Mais si 47% de la population du continent vit encore avec moins de 1,25 $ par jour, Shanta Devarajan précise que ce taux diminue à un rythme de plus d’un point de pourcentage par an. Sans en faire une gloire, il insiste sur le fait qu’«entre 2005 et 2008; le nombre de personnes vivant avec moins de 1, 2$ par jour a diminué pour la toute première fois de l’histoire». Une donne qui a permis d’agir la mortalité infantile également sa baisse.
Pour réduire cette pauvreté, il relève que l’emploi reste la principale clé. Il faut donc miser sur les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux, industries), tout en mettant l’accent sur celles relatives à l’agriculture, à la formation, à l’éducation et à la santé. L’amélioration de la productivité passe par des employés bien formés et en santé, et il faut donc renforcer les structures sanitaires, les structures de formation et ouvrir des voies de communication permettant à ceux qui exercent des activités agricoles de mieux acheminer leur production vers les lieux d’échanges.
A ses yeux, le secteur privé est le levier de ces économies. L’informel devient au final formel. Du coup, il a déclaré : «L’État a montré qu’il n’est pas efficace pour promouvoir l’emploi. Il doit consacrer ses ressources à promouvoir la productivité».
La bonne gouvernance a également été vue comme un élément déterminant dans le développement des pays du continent. De ce fait, Shanta Devarajan fustige le fait que les populations des pays comme le Gabon, le Nigéria et la Guinée Équatoriale soient toujours aussi pauvres.
A ce titre, il prend l’exemple du Gabon où le taux d’immunisation des enfants (1%) est le plus faible d’Afrique alors que l’État dégage suffisamment des moyens pour la couverture sanitaire. Pour lui, l’argent va dans des circuits qui échappent à tous contrôles, formule diplomatique pour désigner la corruption. Pour cela qu’il appelle à plus de transparence. La Banque Mondiale fixe des limites à ne pas franchir envers les pays. «C’est à vous d’améliorer la bonne gouvernance de votre pays. Nous (BM) pouvons vous aider avec des analyses, des séminaires, etc. mais la bonne gouvernance, c’est vous-mêmes », a lancé l’économiste en chef de la région Afrique pour la Banque mondiale.
7 Commentaires
Je dirais plutôt à la Banque Mondiale que ce sont les hommes politiques que nous avons depuis un demi siècle au pouvoir dans notre pays qui ont tué le développement du Gabon.
Ces gens: Les sangsues, les incompétents, les cleopatres, les vendeurs de rêves, les corrompus, les voleurs de biens publics qui sont responsable de la situation dont nous nous trouvons actuellement.
Ainsi, ne trouvons pas comme astuce notre dépendance au pétrole et autres ressources naturelles pour notre sous développement. certains pays ont réussi a transformé leur société avec ce bien (Pétrole) précieux à des pays modèle de développement. mes pensées sont focalisés sur les pays du Golf tel le Qatar, les Emirats Arabes unies et le Bahreïn, etc.
A bon entendeur…
Le constat est accablant, la malédiction de l’or noir quand tu nous tiens.
Si la Banque mondiale estime que le taux d’immunisation des enfants est de 1% au Gabon, et c’est le taux le plus faible d’Afrique c’est grave Chers Gabonais!!!
Le taux le plus faible d’Afrique pour un pays qui a un des budget les plus fort d’afrique 3.000 milliards de FCFA en 2012 et un de moins peuplé d’afrique avec un peu pus d’un million d’habitants
Le Gabon ne peut pas rendre les vaccins Gratuits ?
« Alors que l’État dégage suffisamment des moyens pour la couverture sanitaire. Pour lui, l’argent va dans des circuits qui échappent à tous contrôles, formule diplomatique pour désigner la corruption »
Ou va le Budget de la Santé du Gabon?
Qui bénéficie de cet Business autour des médicaments et du fons Pharmaceutique du Gabon?
c’est un vrai problème sur lequel il faut enquêter, pour auditer le circuit qui part de la commande, au décaissement, à l’arrivée des médicaments au port, au stockage à l’Office Pharmaceutique, à la distribution vers les hôpitaux de Libreville et l’intérieur du pays, et enfin ce qui reste pour les malades?
Et enfin auditer au fond, les circuits d’approvisionnement des Pharmacies Privées?
tout à fait d’accord avec « Encore eux ».c’est pas le pétrole qui doit être mis en cause ici dans le problème du sous développement de notre pays. c’est la mentalité des personnes qui ont géré ce pays qui n’ont servi que leurs intérêts au détriment du plus grand nombre!!!
La banque mondiale ferait bien de s’interroger aussi sur le rôle pervers qu’elle a eu depuis des dizaines d’années. En ne finançant que des projets d’investissements sans s’assurer de la qualité et de la pérennité de leur gestion elle a favorisé la mise en place des éléphants blancs qui ont engraissé les sociétés occidentales ou chinoises asans aucun bénéfice à long terme pour les pays. Je n’ai pas souvenir qu’un financement de la banque mondiale n’ait jamais soutenu les agences enti-corruption que quelques gouvernement ont parfois voulu mettre en place. Je n’ai pas souvenir non plus que la banque mondiale ait jamais financé le fonctionnement de quelque structures favorisant la productivité. On construit, puis on laisse dépérir. Quelle institution encore debout et fonctionnant correctement a été financée par la BM au Gabon? Je pose la question et j’espère même me tromper et qu’il existe une réponse, parce que j’aime ce pays. Mais j’ai bien peur d’avoir raison.
@ ni lire ni écrire: je crois savoir que COMILOG est Un projet finacé par la Banque Mondiale, mais beaucoup d’entre nous ne le savent. les polutaions des quartiers Avéa et d’autre quartiers de Libreville et de POG chez moi disposent de routent Pavées financées par la BM. je l’ai découvert au Hasard d’un évènement de cette institution à L’UOB. Mais est- elle responsable de la corruption qui sévit dans notre pays ? doit on Si on laisser la Banque mondiale venirgerer les finances du gabon. Que faisons nous les gabonais de nos propres ressources ?