Il était le seul Gabonais et l’un des rares arbitres africains à officier lors des grandes compétitions internationales de judo. Me Jean-Claude Djimbi annonce prendre sa retraite après sa participation aux JO de Paris. Il n’a presque jamais reçu le soutien du Gabon.

Me Jean-Claude Djimbi pendant les JO de Paris 2024. © D.R.

 

Les Jeux olympiques de Paris se sont achevés il y a quelques jours avec les paralympiques. «La fin de cette compétition marque aussi la fin de ma carrière d’arbitre international de judo», a annoncé dimanche 15 septembre Me Jean-Claude Djimbi. Le quotidien L’Union à qui le Gabonais s’est confié parle à juste titre d’une «surprise générale», d’autant que l’intéressé semble avoir encore beaucoup à donner à ce sport et… au Gabon qui, lui, ne lui aurait pas montré beaucoup de reconnaissance durant ses années de service, alors qu’il était considéré comme un valeureux ambassadeur du pays, voire du continent africain dont il était un des rares représentants lors de compétition à travers le globe.

Premier Gabonais, tous sports confondus, à avoir arbitré aux Jeux olympiques (il en compte trois : JO de la jeunesse de Buenos Aires en 2018, Tokyo 2020 et Paris 2024), Me Jean-Claude Djimbi, classé cinq ans au top 16 des arbitres mondiaux n’a pourtant vraiment jamais reçu le soutien du Gabon. En effet, si ce compatriote dit avoir été honoré de représenter son pays et d’avoir hissé haut ses couleurs aux quatre coins du monde, il regrette néanmoins «l’absence totale d’accompagnement du ministère des Sports et du Comité national olympique du Gabon» durant sa riche carrière.

Jean-Claude Djimbi lors d’un match à Marrakech au Maroc. © Facebook

Écarté de la visite d’Oligui Nguema à Paris

Lors des récents JO de Paris, Me Djimbi n’aurait reçu que 1 750 euros, soit moins de 1,2 million de francs CFA, alors que d’autres Gabonais participant à cette compétition ont reçu chacun, qui 20 millions, qui 10 millions de FCFA. Ajouté à ce traitement pour le moins irrespectueux de la part des autorités, les demandes de soutien adressées par l’arbitre au gouvernement via le ministère des Sports sont toujours restées lettre morte, confirmant l’absence d’intérêt exprimé à son endroit.

«À Paris, raconte-t-il, malgré le fait d’avoir valablement représenté le pays, j’ai été écarté lors de la visite du chef de l’État au Village olympique. Mieux, le Comité national olympique du Gabon a dit haut et fort que je ne faisais pas partie de la délégation gabonaise, mais, paradoxalement, ils m’ont donné un billet d’avion pour me rendre aux JO. Allez-y comprendre […] Face à autant d’indifférence, j’ai préféré mettre un terme à ma carrière. Que de sacrifices, de salaires coupés pour cause d’absence c’en était trop !»

Il faut dire que la décision de l’arbitre international de judo a trouvé une nouvelle justification après que sa dernière sollicitation a été ignorée par le ministère des Sports. Il souhaitait en effet être accompagné dans le cadre de ses prochaines missions lors du Grand prix de Zagreb, des Championnats du monde junior de Dushanbe au Tadjikistan et au Grand Slam d’Abu Dhabi, en octobre et novembre prochains. Des compétitions comptant pour les JO de Los Angeles en 2028. Les autorités de transition vont-elles se rattraper. Ça reste à voir.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Courage. Amen.

  2. ndambo dit :

    On s’incline devant cet homme honorable d’une qualité inspirant le respect

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