Jean Claude Djimbi, figure incontournable du judo gabonais, vient d’être nommé Referee Supervisor par la Fédération internationale de judo (IJF). Premier Africain à occuper cette fonction prestigieuse, il a atteint ce sommet sans le soutien de son pays, le Gabon. Son engagement personnel et ses sacrifices permettent aujourd’hui au Gabon de briller sur la scène internationale, malgré l’indifférence des autorités.

Après avoir annoncé sa retraite en tant qu’arbitre international, L’ancien arbitre de renommée internationale, Jean Claude Djimbi, a été désigné Referee Supervisor par la Fédération Internationale de Judo (IJF). © D.R.

 

L’ancien arbitre de renommée internationale, Jean Claude Djimbi, a franchi un nouveau cap dans sa carrière. Après avoir annoncé sa retraite en tant qu’arbitre international, il a été désigné Referee Supervisor par la Fédération Internationale de Judo (IJF). Cette nomination historique fait de lui le premier africain à occuper cette position stratégique, où il sera en charge de superviser et de garantir l’équité des décisions arbitrales. Il commencera cette mission lors des Championnats du Monde Juniors à Doushanbe, au Tadjikistan.

Cependant, ce parcours remarquable ne s’est pas fait sans difficultés. Jean Claude Djimbi a dû affronter un manque flagrant de soutien de la part des autorités gabonaises. Malgré ses efforts pour hisser le nom du Gabon à des niveaux internationaux, il n’a reçu aucune aide financière ou logistique de l’État. «Je me suis battu seul pour atteindre ce niveau, en investissant mes économies personnelles pour représenter dignement mon pays», a-t-il souligné avec amertume.

Même lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, où il a été le seul arbitre gabonais sélectionné, il a été ignoré lors de la visite du président de la Transition gabonais. Tous les représentants sportifs gabonais ont été reçus, sauf lui, le seul arbitre professionnel du pays à cet événement. Ce manque de reconnaissance a pesé lourdement sur sa décision de se retirer de la scène internationale, alors qu’il venait de recevoir une nouvelle invitation pour officier aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.

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Sa nomination en tant que Referee Supervisor n’est pas seulement un honneur pour lui, mais pour toute l’Afrique. «Je suis extrêmement content d’avoir atteint cette nouvelle étape dans cet univers extraordinaire qu’est le judo», a-t-il déclaré avec émotion. Il a également exprimé sa gratitude envers la Fédération Internationale de Judo pour cette confiance, tout en réaffirmant son engagement à «travailler pour un arbitrage plus équitable, cohérent et paisible».

Au-delà de la reconnaissance internationale, ce succès met en lumière les défis auxquels les sportifs africains sont confrontés, souvent livrés à eux-mêmes. Jean Claude Djimbi est un exemple de résilience et de détermination, ayant réussi à atteindre les sommets malgré l’absence de soutien de son propre pays. Son parcours est une leçon d’abnégation, et sa promotion constitue un jalon historique pour le Gabon et pour le continent africain.

L’image du Gabon à l’international en ressort renforcée, même si, ironiquement, les autorités gabonaises n’ont pas su reconnaître la valeur de cet arbitre exceptionnel. Avec cette nomination, Jean Claude Djimbi ouvre la voie aux futures générations, prouvant que la volonté et les sacrifices personnels peuvent surmonter les obstacles.

 
GR
 

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