Le Gabon a célébré ce mardi 28 janvier 2025 la 19e Journée mondiale de la protection des données personnelles, marquant sa 5e édition nationale. Sous le thème «Les systèmes d’identification numérique intelligents et protection des données personnelles», l’événement a mis en lumière les avancées technologiques en cours, telles que le NIP et la carte d’identité électronique, tout en soulevant des questions éthiques et des défis liés à la cybersécurité.

Les panelistes échangeant sur la thématique de la 19e Journée mondiale des données personnelles, le 28 janvier 2025. © GabonReview

 

Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a présidé, ce mardi 28 janvier 2025, la célébration de la 19e Journée mondiale de la protection des données personnelles et de la vie privée, marquant également la 5e édition de cet événement au Gabon. Organisée par l’Autorité pour la protection des données à caractère personnel et de la vie privée (APDPVP), la journée s’est tenue sous le thème «Les systèmes d’identification numérique intelligents et protection des données personnelles». Cet événement s’inscrit dans le cadre de la transformation digitale des administrations publiques gabonaises, illustrée par des outils tels que le Numéro d’identité personnelle (NIP) et la Carte nationale d’identité électronique (CNIE).

Joël Dominique Ledaga, président de l’APDPVP, a expliqué l’importance des systèmes d’identification numérique (SIN) pour accompagner cette transition. «Vous avez vu récemment la création d’un NIP, c’est un identifiant unique, vous avez vu également la carte d’identité nationale qui devient électronique. Toutes ces informations qui sont contenues dans une puce, pour les utiliser, il faut absolument qu’il y ait ce que l’on appelle des systèmes d’identification numérique. À l’image de votre carte bancaire», a-t-il déclaré.

Il a également rappelé que la protection des données personnelles repose sur un cadre légal strict. «Que ce soit le secteur public ou privé, avant de collecter ou de traiter une information ayant un rapport avec une donnée à caractère personnel, il est obligatoire de saisir l’autorité qui protège les données à caractère personnel et de la vie privée, afin de solliciter une autorisation», a-t-il précisé. Cette démarche, appelée procédure de déclaration, est suivie de contrôles réguliers pour vérifier la conformité avec les lois en vigueur. «Il ne s’agit pas seulement pour nous de délivrer une autorisation, mais il nous revient d’aller sur le terrain et de nous assurer que cette autorisation ou les contenus de cette autorisation sont respectés», a ajouté Joël Dominique Ledaga.

Les citoyens disposent également d’un recours direct auprès de l’APDPVP en cas de mauvaise utilisation de leurs données personnelles. Cette protection est renforcée par un récent événement : les agents de l’autorité ont prêté serment devant le tribunal de reconnaissance de Libreville, devenant ainsi des officiers de police judiciaire (OPJ). «Cela permet d’aller sur le terrain et de pouvoir mener des enquêtes en vue de rechercher la manifestation de la vérité», a expliqué le président de l’autorité.

Joël Dominique Ledaga, président de l’APDPVP lors de son discours devant les membres du gouvernement et la photo de famille.© GabonReview

Défis éthiques et technologiques

L’événement a également donné lieu à une réflexion approfondie sur les enjeux des systèmes d’identification numérique (SIN) intelligents. Magloire François Christophe Blampain, expert en technologie et innovation, a présenté une analyse sur le thème «Enjeux, perspectives et questions éthiques liés au développement des SIN intelligents». Selon lui, d’ici 2030, «80% des gouvernements dans le monde seront dotés de systèmes d’identification numériques pour la plupart intelligents».

L’expert a souligné les opportunités offertes par ces technologies, notamment en matière de facilité d’acquisition de documents administratifs et de transactions sécurisées. Cependant, il a également mis en garde contre les risques liés aux cyberattaques, qui augmentent avec la numérisation des données. «Il s’agit de voir comment est-ce que notre pays se prépare pour accueillir ces évolutions majeures qui sont des avancées technologiques, mais qui aussi, le fait qu’ils se déroulent sur l’espace numérique, expose à des risques de cyberattaques», a-t-il développé.

Le Gabon face à la transformation digitale

Malgré ces défis, le Gabon avance progressivement vers un écosystème numérique structuré. «La preuve, ce genre de rencontre permet de faire des mises à jour et de savoir à quel niveau nous sommes rendus, qu’est-ce que nous devons faire, qu’est-ce qu’il y a à implémenter, quels sont les risques que nous avons par rapport à notre écosystème», a souligné Magloire Blampain. Il a également insisté sur la nécessité d’adapter les solutions aux particularités du Gabon. «Sachez que tous les pays ne sont pas les mêmes en termes de population, en termes d’évolution technologique, en termes d’évolution économique aussi», a-t-il rappelé.

Cette journée a permis de réaffirmer l’engagement du gouvernement gabonais en faveur d’une numérisation responsable et éthique. Les débats et interventions ont mis en lumière les actions prioritaires à entreprendre pour sécuriser les données personnelles tout en répondant aux besoins de modernisation des administrations publiques. Les systèmes d’identification numérique apparaissent ainsi comme une avancée majeure, mais nécessitent une vigilance accrue face aux défis technologiques et aux préoccupations éthiques.

 
GR
 

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