Jeux de la Francophonie : Le ministère de la Culture compromet les chances des artistes gabonais
Ouverts le 28 juillet, les 9e jeux de la Francophonie se poursuivent à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), où 3 000 jeunes sportifs et artistes issus d’une trentaine de pays, dont le Gabon sont en compétition. Au milieu de cette grande récréation qui s’achève le 6 août, des acteurs culturels gabonais privés de leurs œuvres par le ministère de la Culture qui ne les a pas expédiées à temps. Leurs chances de gagner sont dès lors fortement compromises.
Il avait déjà obtenu la sympathie des artistes au Gabon, mais depuis l’arrivée des acteurs culturels participant aux 9e jeux de la Francophonie en République démocratique du Congo (RDC), sa cote de popularité a baissé d’un cran. Du moins, si l’on croit ceux qui le tiennent pour responsable du désastre de Kinshasa. Ministre de la Culture, Max Samuel Oboumadjogo n’aurait pas veillé au grain. Conséquence, les artistes gabonais participant au concours culturel, notamment en arts visuels dont la peinture et la photographie n’ont pas reçu leurs œuvres pour exposition, alors que la compétition avait bel et bien démarré. Jusqu’au 2 août, à cinq jours de l’ouverture de la compétition, ils ne les avaient toujours pas reçus. Que s’est-il passé ?
«Nos chances sont fortement compromises»
«Depuis février nous avons des réunions régulières avec le ministère pour faire en sorte que ce concours se fasse dans les meilleures conditions», nous a confié l’artiste Marilyn Mezui. À Kinshasa, elle représente le Gabon en catégorie photographie. «À part notre billet d’avion pour nous rendre à Kinshasa, les catégories de la photographie et la peinture se sont démenées pour fournir des œuvres à la hauteur de la compétition sur leurs propres moyens», a-t-elle ajouté indiquant que la seule exigence à l’endroit du ministère de la Culture, c’était «le convoyage des œuvres en temps et en heure pour le concours», le règlement du concours, exigeant pour ainsi dire, que cet envoi se fasse par le ministère.
«Nous leur avons déposé les œuvres en fin mai. Emballées, étiquetées, prêtes à l’envoi, et ils nous avaient assuré que cela se ferait 2 à 3 jours après notre dépôt nous pressant même», a-t-elle fait savoir. Cependant, à leur arrivée à Kinshasa ils ont appris que non seulement les œuvres n’avaient pas été envoyées en mai, mais qu’elles ont été déposées à DHL jeudi après-midi. «Depuis, nous attendons toujours les œuvres», a-t-elle déclaré. Elles et les autres ont dû négocier avec le jury en expliquant la situation. Si le jury est complaisant, elle note cependant que «sans l’arrivée prochaine des œuvres, nos chances sont fortement compromises».
L’«amateurisme notoire» de Max Samuel Oboumadjogo et ses équipes
Pour justifier ce retard, le ministère de la Culture évoque l’absence de moyens financiers. Après maintes relances, les fonds n’auraient été partiellement débloqués pour les billets et les œuvres qu’au cours de la même semaine précédant le dépôt des œuvres à DHL le jeudi 27 juillet. «Tu réalises des photos sans aucune aide, tu les imprimes sans aucune aide. Tout ce que tu demandes c’est que tes œuvres arrivent à l’endroit de l’exposition et compétition à temps, mais même ça, tu aurais peut-être dû le faire toi-même» a regretté l’artiste sur sa page Facebook. À côté d’elle, les autres artistes qui eux dénoncent l’«amateurisme notoire» de Max Samuel Oboumadjogo et ses équipes.
Un amateurisme d’autant plus certain tant, selon les dernières informations ils risqueraient de broyer du noir à Kinshasa avant leur retour à Libreville. Le retour étant prévu entre le 8 et le 9 août, ils ne sont pas certains que leur logement soit garanti au-delà du 6 août, la date de la fin des jeux. Pour leur catégorie, la clôture de la compétition est prévue ce jeudi 3 août, mais bien que craignant la disqualification, les artistes gabonais disent croiser les doigts. «DHL a contacté les référents qui sont ici avec nous à Kinshasa pour leur indiquer que les œuvres seraient arrivées, mais encore faut-il qu’elles sortent de la Douane», a indiqué Marilyn Mezui.
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