Jean Remy Yama, leader syndical, «kidnappé» et introuvable
Le coordinateur de la centrale syndicale dénommée Dynamique unitaire a été empêché de quitter le territoire. Il aurait été transféré à la Direction Générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), le fameux B2. Les membres de son syndicat parlent de kidnapping, le service de contre-espionnage militaire leur ayant indiqué que leur leader n’était pas ses locaux. Une manifestation y est prévue ce lundi 28 février.
Président de Dynamique unitaire, la plus tonitruante confédération syndicale des secteurs public et privé gabonais, Jean Rémy Yama a été empêché, ce 27 février, de voyager pour le Sénégal où il devait se rendre pour des soins médicaux d’urgence. Une information confirmée par nombreux de ses camarades et par le leader du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), Georges Mpaga. Pas très précis, celui-ci indique que le leader syndical «serait actuellement retenu par les services de sécurité à l’aéroport de Libreville.»
Pourtant, de nombreux militants de Dynamique unitaire s’étant rendus à l’aéroport pour s’enquérir de la situation ont plutôt été réorientés à Belle-Vue, siège de la Direction générale de la Contre-Ingérence et de la Sécurité militaire communément appelée B2 (deuxième bureau ou renseignements militaires). Là, il leur a été indiqué que Jean Rémy Yama n’y était pas. Dans une très courte déclaration vidéo, les membres de la centrale syndicale estiment que leur «président a été kidnappé et qu’il est en ce moment introuvable.» Selon, l’adhérant ayant fait la déclaration, «à l’aéroport, on nous dit que c’est le procureur qui a instruit le B2 de le kidnapper».
La centrale syndicale a appelé ses adhérents à se masser ce lundi 28 février en matinée devant les bureaux du B2.
Selon diverses sources sur les réseaux sociaux dont un site d’information proche de la présidence de la République, l’empêchement de voyager de Jean Remy Yama se rapporterait à l’affaire SCI Serpentin. Il est en effet accusé d’avoir subtilisé une partie des trois milliards de francs alloués à la société civile immobilière SCI Serpentin pour le logement des chercheurs et enseignants-chercheurs. En mars 2019, le mis en cause avait nié en bloc et assuré n’avoir «jamais détourné un seul franc, ni en tant que secrétaire général de l’USTM ni en qualité de président du Snec.» Le coordinateur de Dynamique unitaire devrait être à nouveau entendu sur cette affaire ayant fait grand bruit en 2015 et au sujet de laquelle une grande majorité d’actionnaires de la SCI Serpentin l’avait absout.
Dans un communiqué, le ROLBG a demandé aux autorités «la cessation immédiate des intimidations et du harcèlement dont Monsieur Jean Rémy Yama fait l’objet depuis 2016, année durant laquelle il fut emprisonné pendant plusieurs mois au Gros-Bouquet. Cette arrestation était la suite logique de son engagement syndical et de sa résolution en faveur de la défense des droits fondamentaux des citoyens de notre pays qui sont chaque jour bafoués par le gouvernement».
4 Commentaires
Voilà à l’approche des élections. Les brigands du pouvoir recommence avec leur méthodes d’intimidation.
Kidnapping au Gabon: Qu’est-ce que cela fait de vivre dans un état de peur permanent? Sommes nous piégés par la peur ? C’est une désolation absolue pour la société. La panique est collective, car n’importe qui peut être enlevé n’importe où, pour n’importe quoi pour une idée.
La question des enlèvements est – elle devenue une autre source de confrontation politique ?
Faites une pétition et Larges diffusions libérer Jean remis yama