De passage ce vendredi 21 février dans le chef-lieu du département de l’Okano (Woleu-Ntem), le président de la transition a expliqué les raisons qui le contraignent à maintenir l’ex-lieutenant de la Garde républicaine (GR) en prison, alors que plusieurs personnes ont bénéficié de la grâce présidentielle depuis l’arrivée des militaires au pouvoir. Il dit être «bloqué» par la loi.

Kelly Ondo Obiang (assis) et ses complices, le 7 janvier 2019 à Libreville, au moment de leur tentative de coup d’État. © D.R.

 

C’est un des sujets qui fâchent, mais que le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas souhaité éluder au cours de sa prise de parole ce vendredi à Mitzic : la détention de Kelly Ondo Obiang. Avec deux de ses coaccusés, le jeune ex-lieutenant de la Garde républicaine (GR) a été condamné début juillet 2021 à 15 ans de réclusion criminelle et 30 millions de FCFA d’amende pour le putsch manqué du 7 janvier 2019. Si les populations du département de l’Okano dont il est originaire n’ont pas cessé de demander sa libération depuis le coup d’État, à l’instar d’autres anciens détenus ayant bénéficié de la grâce présidentielle, le président de la transition assure qu’il n’y est pas opposé.

«Je ne saurai l’oublier en prison […] C’est mon petit frère. Quand il est entré à la GR, c’est moi qui l’ai accueilli […] Moi-même je suis comme vous, je cherche à le faire sortir», a-t-il déclaré, disant comprendre le reproche et l’impatience des populations. Seulement, le chef de file du CTRI dit être «bloqué» par loi qu’il se doit de respecter, même en tant que président de la République.

«[Kelly Ondo Obiang] a été jugé, et notre pays est un [État de droit]. Vous êtes allés au dialogue, vous avez voulu une justice indépendante, une justice dure et impartiale. Ce qui fait que je n’ai plus de marge de manœuvre pour aller le sortir de la prison. Il faut passer par des lois. Il faut respecter la loi. C’est ce qui me gêne, sinon je l’aurais sorti depuis. Mais c’est vous qui avez mis ces conditions lors dialogue national. C’est là où je suis bloqué», a-t-il justifié.

Une grâce présidentielle en fin d’année ?

S’il n’a pas encore officialisé sa candidature pour la présidentielle d’avril prochain, Brice Clotaire Oligui Nguema semble pourtant convaincu qui sera toujours président au moment où devrait intervenir l’annonce des prochaines grâces présidentielles, donc à la fin de l’année 2025. C’est à ce moment que Kelly Ondo Obiang devrait sortir de prison.

«Soyez patients, a-t-il exhorté. C’est à la fin de l’année que le ministre de la Justice arrive souvent me voir pour me dire que le président de la République peut donner la grâce présidentielle. C’est donc ce moment-là que j’attends. Quand il viendra vers moi pour me dire que le moment de la grâce présidentielle est arrivé, je vais inscrire le nom de Kelly Ondo, parce que là, nous serons dans le droit.»

Si le président de la transition affirme tenir à libérer l’ex-militaire, c’est qu’il voit en lui un de ceux, au sein de l’armée, qui ont aspiré à libérer le Gabon du régime déchu. «On a combattu pour la même chose. Et quand il va sortir, je vais le rétablir dans ses droits», a-t-il promis.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Si tu le dis, tu le feras certainement. Vaut mieux tard que jamais. Mais sauf pour les naïfs, tu ments Oligui. Votre coup d’état est un acte illégal et la situation d’exception aurait pu profiter à Kelly Ondo qui pouvait être libéré dès les premières heures du coup d’état.

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