Intelligence artificielle : Une technologie efficace pour les missions de maintien de la paix de l’ONU, selon Lilly Stella Ngyema Ndong
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché le 18 juillet dernier, pour la première fois de son histoire, sur les conséquences pour la paix et la sécurité internationale de l’intelligence artificielle (IA). Se disant conscients des enjeux, les membres du Conseil ont très majoritairement souhaité l’adoption au niveau international de principes d’éthique et de comportements responsables dont la portée a en revanche suscité diverses propositions.
Quel sera l’impact de l’intelligence artificielle sur l’avenir, et quels avantages et risques l’IA représente-t-elle pour la démocratie, les conflits et le développement ? À la faveur du premier débat au Conseil de sécurité sur les conséquences pour la paix de l’intelligence artificielle, entre « risques existentiels » et immenses promesses, le représentant du Gabon au Conseil de sécurité de l’ONU, Lilly Stella Ngyema Ndong a déclaré que l’IA est utilisée pour rendre plus efficaces les missions de maintien de la paix de l’ONU. Elle renforce la capacité des projets de protection civile et de reconstruction.
«L’IA décuple les capacités d’analyses des systèmes d’alerte rapide; elle rend les dispositifs opérationnels des missions de paix des Nations unies plus performants et renforce la mise en œuvre de leur mandat, en particulier au profit de la protection des civils ; elle joue aussi un rôle majeur dans les processus de consolidation de la paix et favorise la mise en place des projets à impact rapide tout en offrant des opportunités d’emploi aux jeunes et des possibilités de réinsertion aux anciens combattants», a-t-elle déclaré.
Corroborant ses propos à l’intervention du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, estimant que l’IA pouvait donner un coup de fouet au développement mondial, à la lutte contre la crise climatique, à la recherche médicale, aux progrès en matière d’éducation, Lilly Stella Ngyema Ndong a souligné la nécessité pour les communautés locales de s’approprier ces technologies qui sont utilisées dans leur propre vie.
«Sans un ancrage local, les bénéfices de l’IA sont appelés à disparaître après le retrait des forces internationales, et les crises à resurgir», a-t-elle estimé, appelant donc à expliquer les processus de fabrication et de diffusion de l’intelligence artificielle afin de renforcer la confiance et la légitimité en elle.
Toutefois, la représentante du Gabon au Conseil de sécurité de l’ONU a estimé que l’IA présente également de nombreux risques qu’il nous faut appréhender dès maintenant. Mentionnant les risques de recours à l’IA par des groupes terroristes et criminels, afin de poursuivre leurs activités illicites. «De telles menaces doivent constituer le point de départ d’un contrôle international accru du développement des nouvelles technologies», a-t-elle estimé.
Prévenant l’utilisation malveillante de l’IA et établir un principe de responsabilité, le cofondateur de Anthropic, une entreprise américaine d’intelligence artificielle fondée en 2021 et basée en Californie, Jack Clark a encouragé les États à trouver les moyens de tester l’utilisation à mauvais escient de cette technologie, citant les initiatives de l’Union européenne, de la Chine et des États-Unis pour exhorter les autres États à investir dans un cadre de gestion de risques de l’utilisation de l’IA.
Le Secrétaire général a annoncé que sa prochaine note d’information sur un Nouvel Agenda pour la paix formulerait des recommandations pour qu’ils élaborent des stratégies nationales conformes au droit international sur l’utilisation responsable de l’IA. Elle appellera également à la conclusion, d’ici à 2026, de négociations sur la création d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les systèmes d’armes autonomes létaux fonctionnant sans contrôle humain.
1 Commentaire
Soyez clair « Lilly » que l’IA fournisse des robots-militaires pour le maintien de l’ordre à l’ONU.