Depuis le 22 mars, et ce jusqu’au 1er avril, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) organise à Libreville une mission médico-chirurgicale de confection de fistules artérioveineuses et de revascularisation des pieds diabétiques. La structure, qui prend en charge près de 500 assurés insuffisants rénaux chroniques est à sa 5e édition de l’opération de pose de fistule avec le Dr Ghassani, prévoit pour cette mission 38 interventions chirurgicales de pose de FAV et 4 interventions de revascularisation de pieds diabétiques. Ce type de mission lui permet de réduire le nombre d’évacuations de malades.

Les 2 médecins gabonais en mesure de poser des fistules natives simples entourant le Dr Ghassani. © D.R.

 

Au Gabon, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) prend en charge près de 500 assurés insuffisants rénaux chroniques. Chez eux, le rein qui nettoie le sang de ses déchets étant endommagé, l’une des solutions de rechange proposées est l’hémodialyse, qui permet l’épuration du sang à l’aide d’une machine servant de filtre. Selon les spécialistes, il faut retirer le sang non filtré par une ponction sur une veine superficielle, de bon calibre, le faire passer dans un générateur puis restituer le sang filtré dans le corps. Pour que la veine soit de bon calibre, il faut un recours à la pose de Fistule Artério veineuse (FAV). Ces malades sont donc soumis à des séances d’hémodialyse prescrites dans le cadre de leur traitement.

Des séances d’hémodialyse couvertes à 100% par la CNAMGS

Indispensables à leur survie ces séances sont couvertes à 100% par la CNAMGS qui dépense en moyenne 1,2 million de francs CFA par an et par patient. Les FAV pouvant permettre de réaliser de bonnes hémodialyses, nécessitaient selon la CNAMGS, le recours aux évacuations sanitaires, faute de spécialiste (chirurgiens vasculaires) dans le domaine, entrainant ainsi un surcoût dans la prise en charge des insuffisants rénaux. Pour réduire la dépense y rattachée et permettre à un grand nombre de bénéficier de soins de qualité localement, des missions médico-chirurgicales de pose de FAV sont organisées par la direction générale de la CNAMGS depuis 2021.

Suivant cette démarche qui permet tout aussi de renforcer les capacités des équipes chirurgicales locales, elle organise depuis le 22 mars, et ce jusqu’au 1er avril, une mission médico-chirurgicale de confection de fistules artérioveineuses et de revascularisation des pieds diabétiques, la 5e du genre avec le Dr Ghassani. «Cette technique chirurgicale a pour objectif de sauvegarder le membre inférieur d’une éventuelle amputation liée aux plaies du pied diabétique», explique la CNAMGS selon qui, le risque d’amputation des membres inférieurs est 15 à 30 fois plus élevé dans la population diabétique que dans la population générale.

Plus d’un milliard de FCFA d’économie

Au cours de cette 5e mission, 38 interventions chirurgicales de pose de FAV sont programmées et 4 interventions de revascularisation de pieds diabétiques. La fistule, souligne la CNAMGS, est durale et amenuise les risques d’infection dans un contexte où, la plupart des patients sont dialysés par cathéter, un accès vasculaire limité dans le temps et objet de complications infectieuses. Si la CNAMGS indique que cette mission médicale spécialisée permet de réduire le nombre d’évacuations des insuffisants rénaux elle informe également qu’elle «n’enregistre plus d’évacuations de cet ordre depuis 2021» et qu’en termes de transfert de compétence 2 médecins gabonais sont désormais en mesure de poser des fistules natives simples.

«Il est important de rappeler qu’avec le lancement de ces missions médicales, la CNAMGS a réalisé une économie de plus d’un milliard de FCFA sur les 135 patients enregistrés depuis 2021», informe la CNAMGS précisant qu’une évacuation sanitaire coûte en moyenne 10 millions de francs par patient, tous frais inclus. Pour 135 cas, la CNAMGS octroyait donc 1,35 milliard de francs CFA et avec la nouvelle formule adoptée, signale-t-elle, «les coûts s’élèvent à environ 2 millions par patient soit un total de 270 millions de francs CFA». Si elle se réjouit de ce gain, elle note aussi le bénéfice psychologique réalisé par le patient qui reste dans son environnement familial. Il peut donc profiter de la présence des siens après l’opération et échapper ainsi aux tracasseries liées à l’évacuation sanitaire.

 
GR
 

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