La nuit du 4 au 5 novembre a particulièrement été éprouvante pour de nombreux habitants de Port-Gentil. A la suite de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la capitale économique du Gabon, plusieurs quartiers se sont retrouvés submergés d’eaux de ruissellement. Les dégâts matériels sont importants.

Plusieurs quartiers de Port-Gentil inondés après le passage d’une pluie diluvienne d’une violence extrême. © GabonReview

 

Port-Gentil, la presqu’île s’est retrouvée inondée. Dans la nuit du 4 au 5 novembre, une pluie diluvienne s’est abattue dans la capitale économique, laissant au passage des dégâts matériels importants. De 2 heures à 10 heures du lendemain, plusieurs domiciles se sont retrouvés envahis par les eaux de ruissellement à une hauteur de plus de 20 cm. Le centre-ville, le bord de mer, les administrations publiques, les centres commerciaux et même les écoles : aucun endroit de la capitale économique n’a été épargné.

«On se rend vraiment compte que le CTRI a entamé des travaux partout dans le pays et à Port-Gentil en particulier, sans pourtant tenir compte de la problématique des inondations. Finalement, qu’a fait jusqu’à ce jour le Délégué spécial ? Quel est l’apport des sociétés majors ? Que le responsable assume ses missions», crache Caroline Ibounga.

Des dégâts sanitaires menacent les populations quand on sait les microbes et autres bactéries qui se développent. Aussi, ces inondations ont recouvert des puits d’eau, donc pas question pour les moins nantis de recueillir le précieux liquide. Les dégâts matériels se comptent aujourd’hui par milliers, dans la capitale économique.

«On a flirté avec les excréments humains qui flottaient»

© GabonReview

«J’ai perdu mon congélateur, ma télévision, des tapis, des chaînes musicales, des chaussures et des vêtements. Mes enfants, s’il n’y avait pas des disjoncteurs, allaient être électrisés, vu que l’eau était au niveau des genoux presque», laisse entendre François Bibalou, un sinistré du quartier dit Sans-Manguier.

Les populations ont encore en tête cette soirée où, de 2 heures du matin à 10 heures, flottaient les marmites, les seaux d’eau et où les rats et chiens errants avaient disparu des rues. Mais surtout, les bottes devenues un luxe étaient alors nécessaires pour partir d’un point à un autre. Des épiceries, des machines électroniques, des écoles, des milliers d’habitations, des matériaux fragiles ont été endommagés.

«On a flirté avec les excréments humains qui flottaient à la surface, c’est-à-dire que les toilettes indigènes ont été inondées et les déchets sont remontés à la surface. Les silures étaient devenus nos amis, les maladies nos invités et les dégâts nos lamentations», raconte Paul Serge Matoumba.

«Toutes mes affaires ont été englouties dans les eaux sales. Ma vie ne se résume aujourd’hui à rien, car abandonnée au regard de ma situation», déplore Hans Mangoucka. Pris au piège des eaux, les habitants voient désormais leur avenir entravé dans cette ville par des décennies d’inondation, autre effet du réchauffement climatique.

 
GR
 

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