Que faut-il entendre par inégalité ? Où en est le Gabon et comment en sortir ? Dans le pays où l’absence des données factuelles précises sur le niveau réel des inégalités rend difficile tout calibrage des actions et mesures publiques, l’Observatoire des inégalités a lancé l’étude sur l’état des lieux et dynamique des inégalités. Elle prévoit une Enquête nationale pour l’évaluation des inégalités (ENEI).

Willy Giscard Ontsia ouvrant les travaux. © GabonReview

 

Ce lundi 29 juillet à Libreville s’est ouvert l’atelier élargi de partage et de validation des outils de collecte de l’Enquête nationale pour l’évaluation des inégalités (ENEI). Une enquête qui se fera dans le cadre de l’étude sur l’état des lieux et dynamique des inégalités au Gabon, lancé par l’Observatoire des inégalités. Opérateur du programme Gabon égalité, cet observatoire a pour rôle d’observer et de mesurer le niveau des inégalités dans le pays. «Inégalité ici ne s’entend pas au sens de pauvreté. On parle d’inégale répartition de la ressource que l’État met en place», a précisé Ghislain Wambert, un cadre à la direction générale de la Statistique (DGS).

Photo de famille le 29 juillet 2024, et instantané des travaux. © GabonReview

Un processus «inédit»

La DGS a pour ainsi dire, collaboré avec l’Observatoire des inégalités dans le cadre de la préparation de la composante 1 de cette étude. Ouvrant les travaux, le directeur de cabinet du ministre de la Justice a souligné que cette composante 1, qui est techniquement conduite par la DGS, concerne les observations directes et la production des indicateurs. «Elle prévoit comme activité phare, l’ENEI auprès des ménages sur l’ensemble du territoire national», a déclaré Willy Giscard Ontsia. L’atelier qui s’achève le 31 juillet devrait permettre d’élargir le travail déjà élaboré aux autres départements sectoriels afin de l’enrichir.

«Le processus d’analyse des inégalités au Gabon est inédit», a à juste titre commenté le directeur général de l’Observatoire des inégalités, relevant que la DGS a souvent réalisé des travaux via à travers des enquêtes sur la pauvreté. «Mais sur les inégalités il n’y a encore rien au Gabon. C’est un processus inédit que nous lançons à travers cette étude», a insisté Christian Ovone. En plus de dresser un état des lieux et dynamique des inégalités au Gabon à la lumière des données existantes et celles qui seront fournies dans le cadre de l’évaluation de la pauvreté au Gabon (EGEP3), cette étude permettra de produire des Bulletins périodiques des inégalités (BPI).

Éclairer les décideurs

Elle devrait déboucher sur un rapport de validation lors d’un autre atelier national qui selon Christian Ovone, donnera des pistes de solutions qui permettront d’élaborer plus tard la stratégie de réduction des inégalités. «Cette étude servira de point de départ au dispositif intersectoriel de suivi des indicateurs. À terme, l’étude aura un impact sur l’Indice de développement humain (IDH) au Gabon», a-t-il déclaré rêvant que le Gabon atteigne l’IDH des pays comme la Norvège. L’étude permettra en outre d’éclairer les décideurs grâce à des données probantes et actualisées sur les domaines où s’expriment particulièrement les inégalités socioéconomiques.

Entre autres, les revenus, les patrimoines, l’éducation, la santé, la formation, l’emploi, le logement, l’eau potable, l’énergie, le numérique, les territoires. «La maîtrise des inégalités socioéconomiques pour tout gouvernement comme le nôtre constitue non seulement un enjeu de paix et de justice sociale, mais aussi la condition de mise en place des politiques publiques inclusives pour parvenir à la prospérité nationale», a déclaré Willy Giscard Ontsia.

 
GR
 

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