L’écosystème associatif gabonais ne permet pas encore aux organisations de la société civile de jouir pleinement des conditions viables pour leur développement. Pendant trois années successives, le Gabon peine à améliorer son score général qui est de 5,4, se confinant dans la zone d’une «pérennisation entravée».

L’indice de Développement des OSC permet d’évaluer les progrès en faveur d’une pérennité et d’identifier les entraves. © Gabonreview

 

L’organisation non gouvernementale Brainforest a présenté le 16 novembre aux acteurs de la société civile, aux membres de l’administration centrale et aux partenaires techniques et financiers du pays, les conclusions de l’édition 2020 de l’indice de pérennisation des organisations de la société civile (CSOSI) du Gabon. «L’indice de Développement des OSC permet d’évaluer les progrès en faveur d’une pérennité et d’identifier les entraves. Il constitue un outil de plaidoyer pour les associations afin d’accroître le financement de la société civile par les donateurs nationaux et internationaux» a indiqué la chargée de projet de Brainforest, par ailleurs responsable de l’étude, Ida Navratilova Oye Obame.

Selon le rapport financé par l’Agence américaine pour le développement international et mis en œuvre par FHI 360, le Gabon stagne au niveau 5,4, «pérennisation entravée», malgré la légère amélioration d’un des sept critères évalués. Le contexte juridique a récolté un score de (6,5) du fait de l’adoption d’un projet de décret renforçant les mesures à l’encontre des dirigeants d’OSC qui reçoivent des financements internationaux et d’amendements à la nouvelle loi portant modification du code pénal qui criminalise l’organisation et la participation à une manifestation publique interdite. La prestation de services (5,1) a quant à elle légèrement diminué, du fait des restrictions liées à la pandémie rendant difficile le déploiement des OSC sur le terrain et l’organisation d’activités pour un grand nombre de bénéficiaires.

© Gabonreview

S’agissant de la viabilité financière (6,3), la capacité organisationnelle (5,2) ; infrastructure sectorielle (5,1) et le plaidoyer (4,7), n’ont pas enregistré de changement. En revanche, l’image publique des OSC avec une note de (4,8) s’est légèrement améliorée en 2020. Selon les experts nationaux ayant évalué le secteur, les contributions des OSC à la lutte contre le Covid-19, leur participation au débat sur la gestion de la crise par le gouvernement et leur mobilisation sur diverses réformes juridiques et questions environnementales ont accru la visibilité de cet écosystème et amélioré sa réputation, notamment auprès du public.

La pertinence de l’Indice a été vivement appréciée par les acteurs de la société civile présents à la présentation. « Pour une progression et une amélioration de notre écosystème, que les organisateurs de cette étude puissent impliquer au maximum les OSC. Mais aussi attirer l’attention des différentes administrations. Les OSC ne sont pas les ennemies de l’Etat, mais plutôt des partenaires. Nous aimerions toujours pouvoir collaborer et quand on regarde les points dans les indices, on a beaucoup d’entraves à nos actions sur le terrain », a souhaité la présidente de l’ONG femme environnement santé et éducation, Edwige Eyang Effa, regrettant le fait qu’«entre 2016 et aujourd’hui, il n’y a pas de grands changements sur la note globale de l’indice».

Selon le dernier recensement, réalisé en 2017 par le Réseau des organisations et des projets associatifs du Gabon, le Gabon compte 1750 associations et organisations non gouvernementales.

 
GR
 

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