Les avocats commis pour assurer la défense de l’avocat placé en détention préventive à la prison centrale de Port-Gentil ont pris la parole, le 17 mars à Libreville, pour «rééquilibrer l’information pour la bonne compréhension de tous et de chacun». Selon eux, l’arrestation de leur client et collègue n’a pas respecté l’article 70 de la loi sur la profession d’exercice d’avocat, qui prescrit qu’aucune enquête préliminaire des autorités de police, de gendarmerie ou d’autres corps de défense ou de sécurité, ne peut être menée contre l’avocat suspecté d’une infraction sans que le Bâtonnier n’en soit immédiatement informé. 

Me François Meye M’Efe pendant sa conférence de presse, le 17 mars 2022 à Libreville. © Gabonreview

 

A la veille de de l’ouverture de l’audience sur l’affaire  Irénée Mezui Mba, avocat au Barreau du Gabon, placé en détention préventive à la prison centrale de Port-Gentil, ses avocats ont tenu à apporter certains éclaircissements sur ce dossier. En réaction aux «informations distillées çà et là et qui ne reflètent suffisamment pas la réalité», ils ont décidé de prendre la parole, le 17 mars à Libreville, «pour tenter, au vu des premiers éléments de constations des éléments du dossier que nous avons, de rééquilibrer l’information pour la bonne compréhension de tous et de chacun».

«Cela fait une semaine que notre confrère a été placé sous mandat de dépôt, pour des faits présumés d’escroquerie et abus de confiance. Nous tenons à rappeler que les informations en notre possession, sur la base de la copie de l’entier dossier, militent en la nullité de la procédure initiée contre Me Irénée Mezui Mba», a affirmé le conseil et associé de l’avocat en détention. Me François Meye M’Efe s’est référé à la loi sur la profession d’exercice d’avocat en République d’avocat au Gabon. En son article 70, cette loi prescrit, notamment qu’aucune enquête préliminaire des autorités de police, de gendarmerie ou d’autres corps de défense ou de sécurité, ne peut être menée contre l’avocat suspecté d’une infraction sans que le Bâtonnier n’en soit immédiatement informé.

Par conséquent, les procès-verbaux d’enquête dressés en violation de cette disposition sont nuls et de nul effet. «A l’analyse du dossier, il est clair que ces formalités préalables n’ont pas été respectées par l’autorité de poursuite, en l’occurrence le parquet de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil», a déclaré François Meye M’Efe. «La notification au Bâtonnier vise essentiellement à préserver le secret professionnel de l’avocat. Celui-ci ne peut être levé que sur le rapport circonstancieux du Bâtonnier, de la véracité des griefs portés sur le confrère et si les faits ont outrepassé le cadre de son mandat avec son mandant», a ajouté l’avocat.

Selon Me François Meye M’Efe, son collègue Irénée Mezui Mba, dans ce dossier, a agi dans le cadre strict du mandat à lui confié. «Alors, nous sommes en droit de nous poser la question : à quel moment a-t-il manqué à son obligation ? Vis-à-vis de qui et de quoi ?», a-t-il demandé, rappelant que l’avocat doit conserver, en toute occasion, son indépendance vis-à-vis des magistrats et autres auxiliaires de justice. «Le secret professionnel est une règle absolue destinée à protéger d’une part l’avocat dans son activité professionnelle pour ce qu’il aura su, vu, entendu, et d’autre part les justiciables, qui doivent trouver en l’avocat un confident sûr», a conclu Me François Meye M’Efe.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Inch'allah dit :

    C’est bien de crier a la vice de procédure … quand il s’agit d’un avocat, d’un de vos confrère.
    Et c’est d’autant plus pathétique que vous ayez le courage de venir le dire tout haut, quand on sait que les prisons, les cellules des commissariats , le nefastement et tristement célèbre B2 et leurs agents affidés BAFFOUENT chaque jours les droits de l’homme et de la vie humaine « leur » pays….. là, mais là on vous entend pas!
    quand un individu est garder a vue prêt de 2-8 ans voire plus, dans nos prisons sans procès, sans condamnation etc… on ne vous entend toujours pas!
    quand les policiers rackettent au su et vu de tous…diantre! on ne vous entend toujours pas parler de quoi que ce soit.
    Les élections présidentielles, avec son lot de disparitions, d’exécution et de meurtre. là aussi on ne vous entend pas.
    Les enlèvement des citoyens, pour une quelconque position en contradiction avec la vision obscurantiste de certains intouchables, par des agent dit force de l’ordre et de sécurité, …rien de chez rien, on ne vous entendra jamais !

    Libérez nous la ligne chers Maitres!!!!, subissez aussi ce qu’on le gabonais lambda vit même avant de naitre.

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