Immigration clandestine : Fin de calvaire pour 27 détenus
De nationalité camerounaise pour la plupart, ces personnes viennent d’être relaxées après 8 mois de prison à Oyem, où ils ont été incarcérés pour immigration clandestine. Une libération rendue possible après des «négociations silencieuses» entres les autorités du Gabon et du Cameroun.
Orpailleurs et commerçants pour la plupart, 27 détenus ont retrouvé la liberté le 16 juillet dernier après 8 mois passés dans les geôles de la prison centrale d’Oyem. Sitôt libérées, ces personnes ont été convoyées par l’armée gabonaise jusqu’à la frontière, à Meyo-Ekié, où les 24 Camerounais ont retrouvé leur territoire, le Nigérian et le Sénégalais restant retenus au poste de sécurité gabonais. «Les autorités camerounaises ont décidé de leur réserver un accueil chaleureux, c’est pourquoi le gouverneur est allé les recevoir personnellement», a indiqué une source policière du commissariat central d’Ebolawa, chef-lieu de la région du Sud-Cameroun. Quelques jours seulement après leur arrestation, ces candidats à l’immigration avaient, aux dires de l’un d’eux, Rodrigue Ekamba, reçu la visite d’un officier supérieur de l’armée camerounaise, venu les rassurer du soutien du président du Cameroun et les assurer de ce que tout allait être mis en œuvre pour que leur problème trouve une issue diplomatique.
Mais, comment en est-on arrivé là ? Selon diverses sources, tout a commencé le 10 novembre 2013 à Mvam II, village situé dans l’arrondissement d’Oveng, département du Dja et Lobo, dans la région du Sud du Cameroun. C’est dans cette zone que ces orpailleurs exploitaient l’or dans les alluvions d’un village situé à 37 kilomètres du territoire gabonais. Selon Rodrigue Ekamba, originaire de Mvam II, c’est au lieu d’activité en territoire camerounais qu’ils ont été interpellés par les militaires gabonais. Or, dans cette zone forestière, la délimitation n’est pas toujours connue de tous. «Les Pygmées gabonais qui chassent de ce côté sont allés signaler leur présence aux autorités gabonaises, les suspectant de détenir non seulement des armes mais aussi des pointes d’ivoire. C’est ainsi que 34 commandos de l’armée gabonaise ont investi cette brousse pendant plusieurs jours en vue de maîtriser les orpailleurs», explique une source proche du dossier.
Si certaines personnes ont pu se fondre dans la forêt avant d’atteindre le village de Mvam II, l 27 personnes ont néanmoins été arrêtées dont 24 Camerounais, 1 Nigérian et 2 Sénégalais. Après trois jours de marche dans la forêt, le groupe a rallié Minvoul où deux camions militaires les attendaient pour leur convoiement vers la prison centrale d’Oyem. Après 9 jours sous mandat de dépôt, ces personnes furent traduites en justice puis être incarcérées à prison centrale d’Oyem après avoir été condamnées à trois mois alors qu’elles avaient déjà passé 8 mois en détention préventive.
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