Le 5e congrès de la communauté musulmane du Gabon s’est tenu le 16 mars à la mosquée centrale de Libreville. Benyamin Andjoua Obolo y a été choisi comme chef, au détriment d’Abdul Razaq Guy Kambogo. Il va donc conduire les destinées de cette communauté.

Benyamin Andjoua (à droite), le chef de la communauté musulmane, le 16 mars 2024. © GabonReview

 

Conformément aux critères de la religion musulmane et à l’esprit de la constitution de la République gabonaise, le conclave des imams des neuf provinces du Gabon, a désigné l’imam Benyamin Andjoua Obolo chef de la communauté musulmane du Gabon. Cette élection tenue au cours du 5e congrès de la communauté musulmane a enregistré deux candidatures : celle du président par intérim du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, l’imam Benyamin Andjoua Obolo, et celle d’Abdul Razaq Guy Kambogo, choisi par le président de la Transition

Une vue de la communauté musulmane. © GabonReview

Sur les 41 imams des neuf provinces du Gabon réunis en conclave le 16 mars 2024, l’imam Benyamin Andjoua Obolo a obtenu 37 voix et Abdul Razaq Guy Kambogo 4 voix. «Aujourd’hui nous ne faisons pas un affront à notre président, non. Ce n’est pas un manque de respect vis-à-vis de son autorité. Nous le respectons et aujourd’hui nous sommes dans la maison d’Allah, les imams ont parlé et nous allons faire le compte-rendu au chef de l’Etat», a déclaré l’imam Benyamin Andoua Obolo après l’annonce de sa victoire. Les imams appellent de ce fait à la retenu et au respect des autorités religieuses et étatiques

Abdul Razaq Guy Kambogo, le choix d’Oligui Nguema

N’ayant pas été choisi par les imams du Gabon, Abdul Razaq Guy Kambogo a tenu une réunion avec un groupe de la communauté à la mosquée Hassan 2 afin de mettre en pratique les décisions du président de la Transition l’ayant choisi pour être le chef de la communauté musulmane. «La communauté musulmane du Gabon traverse sa phase de remise en cause. De temps en temps, on se remet en cause pour mieux faire. C’est cela la nature humaine», a-t-il indiqué avant d’ajouter : «il y a eu des difficultés entre temps et le président de la Transition, qui suit avec grande  attention l’évolution de toutes les activités dans le pays, accorde une importance capitale à la stabilité dans la communauté musulmane». Dans cette vision, le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a invité les musulmans à réfléchir sur la suite à donner au différend observé.

Selon Abdul Razaq, à travers son choix, le président de la Transition a tenu compte des musulmans lui ayant fait des suggestions pour aller de l’avant, pour que l’Islam retrouve ses lettres de noblesses. «C’est cela qui l’a amené à décider de ce que Abdul Razaq Guy Kambogo que je suis, dirige la communauté et au tour de lui qu’il fasse un travail qui permettrait à la communauté de disposer d’un texte, dit charte qui correspondrait aux réalités islamiques et républicaines conformément à la constitution gabonaise», a-t-il fait savoir.

Ce congrès intervient un jour après la rencontre des responsables de la communauté musulmane avec le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Le chef de l’Etat, soucieux de la crise ayant prévalu dans la communauté musulmane, a proposé une solution. Mais contrairement à celui de l’imam Benjamin Obolo Andjoua, ce choix est loin de connaître le soutien des trois quarts des musulmans gabonais. Et le nombre de musulmans dans la salle où ce dernier a tenu une conférence de presse le témoigne amplement.

 
GR
 

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