Depuis les premières prospections en 1948 et les premières productions en 1956, l’exploitation pétrolière au Gabon se poursuit avec un domaine pétrolier riche de 875 puits en production en 2024 après avoir atteint les 2 000 des années en arrière. À la clé, des réserves brutes qui permettraient au pays de tenir encore durant les 12 prochaines années mais surtout, des efforts qui permettraient de repousser cette échéance.

Le Gabon a assez de réserves de pétrole brut pour 12 ans, mais met en œuvre des stratégies pour repousser l’échéance. © D.R.

 

Considéré comme l’un des pays les plus riches d’Afrique du fait de ses ressources naturelles, le Gabon qui peine toujours à diversifier son économie dépend encore fortement de son or noir dont l’exploitation a démarré il y a 68 ans. À la clé, une production en déclin qui a tout de même permis au pays d’enregistrer en 2022, note la Banque mondiale, son plus fort excédent budgétaire depuis les chocs sur les prix du pétrole de 2014. Mais surtout, des interrogations quant à la pérennité de cette richesse qui pèse énormément dans le PIB et dont les exportations comptant pour 67% du total des exportations du pays, étaient estimées à 3 992,7 milliards de francs CFA en 2023 contre 4 190,5 milliards de francs CFA en 2022 : une baisse de 4,7%.

«Assez de pétrole pour 12 ans»

«Si l’on regarde aujourd’hui les réserves de pétrole brut au Gabon et qu’on les divise par la production journalière en moyenne, on dirait nous avons assez de pétrole pour 12 ans», a déclaré Ernest Ndong Nguema, le directeur général des Hydrocarbures (DGH) sur Gabon 1ère lors de l’émission « Les grands dossiers » du 7 juillet 2024. «L’année dernière, c’était la même chose. L’année d’avant également la même chose», a précisé le DGH selon qui, chaque année à travers certaines activités menées, des ajouts sont faits aux réserves «de façon à continuer à repousser l’échéance». À en croire son propos, la direction des Hydrocarbures incite les investisseurs à engager des programmes de forage, d’investissement, de développement.

Lesquels consistent à identifier autour des installations existantes, de nouvelles poches d’hydrocarbure pouvant être très rapidement connectées au système de production : l’exploration de proximité. Pour les champs en exploitation, des études dédiées pour recouvrer encore plus de la ressource existante dans les réservoirs. Des efforts qui permettraient d’ajouter aux réserves en même temps que se poursuivent les opérations de production. «Donc on peut continuellement repousser l’échéance», a soutenu Ernest Ndong Nguema selon qui, en 68 ans d’exploitation pétrolière au Gabon, environ 2 000 puits ont été forés en terre (on-shore) et en mer (off-shore). Une grande partie de ces puits ont été depuis lors, fermés ou abandonnés.

Instantané de l’émission Les grands dossiers du 7 juillet 2024. © GabonReview/Capture d’écran

875 puits en production et des avantages pécuniaires pour le Gabon

Mais les forages se poursuivent dans le pays qui compte aujourd’hui 875 puits en production. Soit, une production estimée à 214 000 barils/jour environ 8,036 milliards de francs CFA par jour. Production générée par les entreprises Perenco (75 000 barils/jour), 52 000 barils/jour pour Assala par ailleurs rachetée par Gabon oil company (GOC), BW Energy (23 000), TotalEnergies (20 000), Maurel & Prom (20 00), Vaalco (16 000), 6 300 pour la GOC avec la reprise en main d’Addax et 2 000 barils/jour pour les autres.  Selon le DGH, un peu plus de 600 de ces puits sont à terre et une reproduction repartie sur quatre provinces dont l’Ogooué-Maritime, la Nyanga (principalement en off-shore), le Moyen-Ogooué et la Ngounié.

Un domaine pétrolier, note-t-il, tenant sur une très grande surface disponible à la sollicitation. Une démarche de négociation encadrée par le Code des Hydrocarbures qui prévoit que pour tout baril produit, l’État prenne entre 7 et 15% dès le départ via la redevance minière proportionnelle, que l’opérateur prenne une partie de la production et en fonction des paliers de production, des pourcentages de partage entre l’opérateur et l’État qui ne prendra pas moins de 45%. Généralement jusqu’à 60% de ce qu’il y a à se partager. Le rachat d’Assala permettrait tout aussi au pays de mieux profiter de son pétrole.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Jacques dit :

    Chers journalistes svp oublier le mot riche,et surtout cette fameuse richesse va dans les poches d’un groupe des mafieux. Le reste de la population vit dans la misère, le chômage continue d’augmenter.

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