Les résultats d’une enquête menée entre le 13 et le 15 décembre 2024 dans une dizaine d’hôpitaux de la région de l’Estuaire mettent en évidence des dysfonctionnements préoccupants dans l’accueil des patients. Selon ledit rapport, près de 60 % des personnes interrogées se disent insatisfaites de l’accueil reçu dans plusieurs établissements, notamment au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), au CHU d’Owendo et au Centre régional de santé de Melen.

62 % des patients disent ne pas être satisfaits de qualité de l’accueil au CHUL. © GabonReview

 

Selon les résultats d’une enquête réalisée dans la région sanitaire de l’Estuaire, fin 2024, près de 60 % des patients interrogés jugent insatisfaisant l’accueil reçu dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) de Libreville, d’Owendo et au Centre régional de santé de Melen. Ce constat révèle un écart préoccupant entre les attentes des usagers et la qualité effective des services hospitaliers.

Le CHUL, en particulier, affiche l’un des taux de satisfaction les plus bas, avec seulement 38 % des patients se déclarant satisfaits. En comparaison, le CHUO et l’hôpital de coopération égypto-gabonaise obtiennent des scores légèrement meilleurs, avec des taux de satisfaction de 53 % et 50 % respectivement. Ces chiffres traduisent un profond malaise au sein du système hospitalier gabonais et soulignent l’urgence d’une amélioration des services d’accueil.

Délais d’attente, information et conscience professionnelle en question

Les critiques des patients ne se limitent pas à l’accueil. L’accès à l’information hospitalière, élément clé d’une prise en charge efficace, est largement insuffisant. Dans plusieurs structures, dont Melen, le Centre de santé de Cocobeach, le CHUL et le CHUO, le taux de satisfaction sur ce critère ne dépasse pas 15 %. Ce manque de communication prive les patients d’informations essentielles sur leur état de santé, les coûts des soins et les professionnels disponibles pour leur suivi.

Les délais d’attente constituent une autre source de grande frustration. Au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Fondation Jeanne Ebori, 64 % des patients interrogés n’ont pas souhaité s’exprimer sur ce point, ce qui soulève des interrogations sur une possible résignation ou une crainte de représailles. Au CHUL, malgré des efforts pour réduire les files d’attente, seuls 31 % des usagers jugent les délais acceptables avant d’être reçus par un médecin.

En outre, la conscience professionnelle du personnel hospitalier est remise en cause, notamment dans les services d’urgence. De nombreux patients se demandent si le personnel médical et administratif est véritablement conscient de ses obligations dans un environnement de santé publique où l’accueil et l’empathie devraient être des priorités.

Des mesures attendues pour restaurer la confiance des patients

Face à ce constat préoccupant, le ministre de la Santé, le Pr. Adrien Mougougou, a insisté sur la nécessité d’une réforme en profondeur. «Nous devons trouver des solutions innovantes et ces trois jours de réflexion devront nous y aider», a-t-il déclaré, soulignant nos confrères du quotidien L’Union en réponse aux résultats de l’enquête.

Cette enquête porte au grand jour un défi majeur pour les autorités sanitaires : restaurer la confiance des usagers en réformant les pratiques au sein des hôpitaux publics. Parmi les pistes envisagées figurent la formation du personnel à l’accueil et à la communication avec les patients, la digitalisation des services pour fluidifier l’information et réduire les délais d’attente, ainsi que le renforcement des mécanismes de suivi et d’évaluation de la qualité des soins.

L’accueil hospitalier n’est pas une simple formalité administrative : il s’agit du premier contact du patient avec le système de santé, et son impact sur l’expérience globale des soins est crucial. Redonner aux établissements hospitaliers une image plus humaine et plus performante est une urgence à laquelle les autorités sanitaires ne peuvent se soustraire.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    On vous dit la seule et unique personne qui pourrait SORTIR LE GABON DU CHAOS actuelle il n’ya que le prof Ondo

  2. KIEM dit :

    A l’hôpital en Afrique, le médecin traite et le personnel maltraite (Ferdinand EZEMBE, sociologue camerounais).

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