Handball : Alida Bignoumba et le défi de la professionnalisation
La professionnalisation du handball local n’est pas pour demain la veille, les clubs étant incapables de réunir l’ensemble des conditions.
Assurant l’intérim de la Ligue nationale d’élite et professionnelle de handball (LINEPH), Alida Bignoumba a présidé sa première rencontre, le 17 avril dernier à Libreville, face aux représentants des neuf clubs susceptibles de jouer le championnat national semi-professionnel. Un conclave qui a accouché d’une souris, alors qu’un seul point était inscrit à l’ordre du jour : la remise des chèques de l’ordre de 30 millions de francs par club, comptant pour la phase aller d’un tournoi dont le coup d’envoi était fixé au 27 avril prochain. Concrètement, le comité directeur de la LINEPH s’est heurté au mur dressé par les clubs. La majorité des formations présentes ont été incapables de débourser la somme de 500 000 francs pour l’engagement au futur tournoi alors qu’une note datée du 13 avril stipulait clairement que «seuls les clubs s’étant acquitté de leurs droits d’engagement, passeront auprès de la trésorerie générale de la LINEPH».
Dans le même sens, la ligue exige les contrats qui lient les joueurs aux clubs et le recrutement d’un entraineur de second degré. Des conditions que sont incapables de remplir la majorité des clubs, le président étant, dans bien des cas, tout à la fois coach, kiné, secrétaire général, trésorier etc. Une situation déplorée par la présidente intérimaire. «Ce méli-mélo doit s’arrêter si nous voulons basculer de l’amateurisme au professionnalisme, car j’ai l’impression que certains présidents de clubs accourent là, parce qu’ils ont entendu que nous devrions remettre les chèques à tout le monde alors qu’ils ne remplissent pas le minimum exigé. Je rappelle que c’est l’argent du contribuable, et il n’est pas question de le dilapider à qui mieux-mieux», a martelé Alida Bignoumba.
Au-delà de l’aspect financier, les divergences portent également sur l’intérim du poste de président. Elu en début d’année, Macaire Bantsantsa est décédé le 26 mars dernier. «Bien qu’assurant aussi l’intérim du poste de président décédé, Alida Bignoumba, vice président de la ligue nationale professionnelle, ne pourrait en aucun cas, achever le mandat de l’illustre disparu car c’est le président qui est élu et non l’ensemble de son bureau, certes, qu’il forme en fonction des sensibilités qui constituent la ressource humaine du handball gabonais», a commenté un membre du bureau de la LINEPH. «J’assure l’intérim du mandat et non du poste de président», a précisé Alida Bignoumba. Autant d’éléments qui laissent penser que le glissement du handball vers le professionnalisme n’est pas pour demain la veille.
Toutefois, la ligne budgétaire annuelle du premier championnat national professionnel de handball est de 75 millions de francs et une somme de 531 millions francs devrait être repartie entre les neufs clubs chez les messieurs. Phoenix, LBV HBC, Sénior Académie, Manga HBC, JSM, ASMA, Stade Mandji, Salinas et Oyem HBC s’affronteront incessamment en mode semi-professionnel.
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.