À Libreville, la Haute Autorité de la Communication (Hac) tire la sonnette d’alarme face à l’essor des émissions religieuses promouvant des «guérisons miraculeuses» par la prière. Dans un récent communiqué, le régulateur des médias a mis en garde les radios et télévisions confessionnelles. Le régulateur des médias dénonce des pratiques jugées trompeuses et dangereuses pour la société.

Un tétraplégique guérit miraculeusement dans une église au Congo. © D.R.

 

Au Gabon la Haute Autorité de la Communication (Hac) a récemment exprimé son inquiétude face à la prolifération des émissions mettant en avant des prétentions de guérisons miraculeuses par la prière. Le régulateur des médias constate que certaines radios et chaînes de télévision confessionnelles multiplient les messages publicitaires vantant la capacité d’hommes de Dieu à guérir des maladies complexes ou incurables par la médecine moderne. Pour la Hac qui cible particulièrement les médias exerçant dans le Grand Libreville, ces médias offrent un espace d’interaction en direct où des auditeurs partagent leurs souffrances physiques ou spirituelles.

Alors que ces émissions offrent parfois des consultations spirituelles en direct, où les auditeurs décrivent leurs souffrances à des figures religieuses qui, à l’antenne, posent des diagnostics et identifient des causes supposées, allant jusqu’à désigner des individus supposés responsables de ces maux, la Hac dénonce une pratique pernicieuse et considère que ces pratiques relèvent de la publicité mensongère et trompeuse tant, ils exploiteraient la vulnérabilité des auditeurs. Pour le régulateur, ces pratiques sont «un péril grave à la cohésion sociale et familiale». Entre instrumentalisation de la foi et abus de la crédulité des auditeurs, elle estime que ces émissions risquent de provoquer des divisions sociales et de semer la méfiance.

Jean-Claude Franck Mendome, conseiller membre porte-parole de la Hac. © GabonReview /Capture d’écran

En tant qu’organe régulateur, la Hac rappelle que, bien que la liberté d’expression et de culture soit garantie par la Constitution de la République gabonaise, elle doit s’exercer dans le respect des lois en vigueur et de l’ordre public. Elle rappelle à juste titre les dispositions de l’article 120 du Code de la communication stipulant que «la publicité doit être conçue de manière à ne pas abuser de la confiance des consommateurs ou à ne pas exploiter leur manque d’expérience ou de connaissance». En conséquence, elle dit se réserver le droit de sanctionner les médias qui continueraient à promouvoir de telles pratiques.

Par cette mise en garde, le gendarme des médias invite les radios et télévisions confessionnelles à faire preuve de responsabilité en veillant à la nature des contenus qu’elles diffusent. L’objectif étant de protéger les auditeurs, souvent vulnérables, contre les dérives liées à des promesses infondées et à des pratiques spirituelles abusives. Dans un contexte où la foi est un pilier pour de nombreux citoyens, une invite à ne pas alimenter des pratiques qui, sous couvert de religion, exploitent les craintes et les espoirs des populations.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire