Grève du Synamag : Une commission tripartite pour débloquer la situation
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Alors que les magistrats du Gabon poursuivent leur grève générale illimitée, une commission tripartite a été mise en place afin de trouver des répondre aux revendications du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag). Composée de représentants du ministère de la Justice, du Synamag et du ministère des Comptes publics, cette commission dispose de huit jours pour parvenir à un compromis et œuvrer pour un retour à la normale.
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Les magistrats devront trouver un compromis avec l’administration centrale. © D.R.
Depuis le 13 janvier 2025, les magistrats sont en grève pour exiger des améliorations dans leurs conditions de travail et le respect de leurs droits. Dans le cadre du dialogue social permanent, une réunion s’est tenue le 13 février 2025 au ministère de la Justice sous l’égide du secrétaire général de la Chancellerie, Martin Obandja Owoula, conformément aux instructions du Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout. Cette rencontre a permis aux autorités d’échanger avec le bureau du Synamag, représenté par son président Landry Abaga Essono, afin d’examiner les revendications formulées et d’explorer des pistes de solutions.
À l’issue des discussions, les parties ont convenu de la création d’une commission tripartite chargée de réexaminer l’ensemble des points soulevés par le Synamag. Selon le ministère de la Justice, cette commission sera composée de six représentants de l’administration centrale, trois membres du Synamag et trois représentants du ministère des Comptes publics. Un arrêté conjoint officialisant la mise en place de cette instance a déjà été élaboré. Après sa validation par le ministre de la Justice, il a été transmis à son homologue des Comptes publics pour approbation.
Huit jours pour un dénouement ?
Selon le ministère de la Justice, les travaux de la commission tripartite doivent débuter cette semaine et s’étaleront sur une durée de huit jours, conformément aux engagements pris. Le ministère de la Justice, qui se félicite de cette avancée dans le dialogue avec le Synamag, espère désormais un assouplissement du mouvement de grève, voire sa suspension, afin de préserver les intérêts des justiciables et des usagers du service public. Toutefois, il a été rappelé aux syndicalistes que, conformément à la loi n°18/92 du 18 mai 1993 régissant les organisations syndicales des agents de l’État, les journées de grève ne donnent pas droit à rémunération.
Si la mise en place de cette commission tripartite marque une avancée dans le dialogue entre les magistrats en grève et les autorités, la durée impartie à ces travaux suscite des interrogations. Notamment sur la capacité réelle des parties à parvenir à un compromis en si peu de temps d’autant plus que la Garde des Sceaux affirmait que la satisfaction des revendications des magistrats couterait à l’État plus de 25 milliards par an. Cela pose pour ainsi dire, un enjeu majeur en termes de soutenabilité budgétaire et d’arbitrage des priorités économiques. Ce, dans un contexte économique où l’État doit gérer ses finances avec prudence.
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