Au Gabon, après le durcissement de la grève des magistrats par le Synamag et après la sortie du gouvernement quant à la situation, une commission paritaire constituée de députés, de membres du Synamag et de cadres du ministère du Budget a été mise place pour la gestion de la crise qui perdure. La fin du pourrissement ? L’Assemblée nationale attend le rapport au plus tard mercredi prochain.

Les magistrats au Gabon vont-ils bientôt reprendre leur service ? © D.R.

 

Les magistrats du Gabon vont-ils finalement mettre de l’eau dans leur vin ? En grève depuis six mois, ils ont, via le Syndicat national des magistrats (Synamag), annoncé le 8 juin, le durcissement de leur mouvement par la suspension du service minimum. Une situation qui a aussitôt, suscité la réaction du gouvernement.

Le contexte

À travers une déclaration lue par François Mangari, le secrétaire général de la Chancellerie, le gouvernement estime que rien ne justifie ce durcissement, tant l’ensemble des points inscrits dans leur cahier des charges avaient été pris en compte et réglés ou presque, et qu’il ne restait plus que la validation du texte portant statut des magistrats par le Parlement.

La présentation pour examen et adoption dudit texte, le 7 juin à l’Assemblée nationale, a pour ainsi dire été à l’origine de la colère des magistrats. Le Synamag a accusé le secrétaire général du gouvernement, d’avoir tripatouillé le texte défendu par le ministre de la Justice affirmant que celui présenté aux députés, était différent de celui retenu par consensus entre le Synamag et le ministère de la Justice.

Si le gouvernement a assuré que le texte actuellement en examen à l’Assemblée nationale correspond dans ses grandes lignes à l’avant-projet adopté de manière consensuelle, il précisait que le texte a plutôt subi quelques ajustements avec, à la clé, des améliorations insérées dans le but de permettre une application effective de ses différentes dispositions. Pas assez pour convaincre les magistrats qui n’ont toujours pas repris le cours normal de leurs activités.

Retour à la normale ?

Pour permettre un retour à la normale, une commission paritaire constituée des députés, du syndicat des magistrats et ministère Budget a été mise en place. Elle devra travailler sur la situation et remettre sa copie à l’Assemblée nationale. L’institution attend le rapport au plus tard mercredi prochain. Si dans son communiqué le gouvernement rappelait au Synamag qu’il avait la possibilité de se tourner vers le Parlement, seul habilité à adopter le projet de loi dans sa version définitive, la mise en place de la commission paritaire obéit à cette démarche.

En expliquant, «conformément au principe constitutionnel selon lequel chaque nouvelle dépense mise à la charge du budget de l’Etat doit, au préalable, être adossée à une ressource permettant de la supporter, il était primordial pour le gouvernement de s’assurer que les avantages dont pourraient bénéficier désormais les magistrats puissent être effectivement financés», le gouvernement laissait entendre que les projections budgétaires contenues dans la mouture validée avec le Synamag n’étaient ni réalistes et réalisables.

Le texte devrait, pour ainsi dire, permettre aux magistrats de bénéficier de certains avantages adossés au budget de l’Etat. Revus sans l’accord du Synamag, la commission paritaire devrait permettre de rectifier le tir.

La fin du pourrissement ? Depuis la grève déclenchée il y a six mois, rappelle-t-on, en plus de la suspension des audiences publiques, les dossiers s’empilent et les détenus sont maintenus en prison sans possibilité de se défendre.

 
GR
 

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