Au Gabon où le syndicat des magistrats a décidé de suspendre son service minimum puisqu’assurant que le texte portant statut des magistrats présenté pour examen et adoption le 7 juin n’est pas conforme à celui qui avait été validé par consensus, le gouvernement a pour sa part soutenu qu’il n’en est rien. Il dit avoir apporté des ajustements conformes au principe selon lequel chaque nouvelle dépense mise à la charge du budget de l’État doit être adossée à une ressource permettant de la supporter. 

Le représentant du ministère de la Justice sur le plateau de Gabon 1ère, le 8 juin 2023. © D.R.

 

Le gouvernement a vite réagit à la sortie du Syndicat national des magistrats (Synamag) du 8 juin. Via une déclaration lue par un représentant du ministère de la Justice, il assure qu’en plus du dialogue social ininterrompu depuis l’entrée en grève des magistrats, il s’est employé à trouver des solutions à l’ensemble des points de revendications contenus dans le cahier des charges qui lui avait été soumis par le Synamag. Il en veut pour preuve, la dotation effective de l’ensemble des chefs de juridictions en moyens roulants ; la commande et le paiement effectif des costumes d’audience qui seront livrés avant la prochaine rentrée judiciaire ; la régularisation progressive des situations administratives et l’insertion dans le processus législatif du projet de loi portant Statut des magistrats.

Des prévisions irréalistes ?

Si les magistrats le confirment, ils ont toutefois décidé ce 8 juin de durcir leur mouvement de grève en suspendant le service minimum. Ils accusent le gouvernement de n’avoir pas pris en compte leurs avis quant à l’un des points essentiels de leurs revendications : le projet de texte portant statut des magistrats. Alors que le ministre de la Justice l’a présenté la veille aux députés de l’Assemblée nationale pour examen et adoption, le Synamag a dénoncé une mascarade affirmant que le texte soumis au Parlement n’est pas conforme à celui arrêté de manière consensuelle entre les magistrats et les fonctionnaires du ministère de la Justice. “Faux”  a semblé rétorqué le gouvernement. 

«Contrairement aux affirmations du Synamag, le texte actuellement en examen à l’Assemblée nationale correspond dans ses grandes lignes à l’avant-projet adopté de manière consensuelle avec le Synamag», a déclaré le représentant du ministère de la Justice. Selon lui, le texte a plutôt subi quelques ajustements et des améliorations ont été insérées dans le but de permettre une application effective de ses différentes dispositions. «Conformément au principe constitutionnel selon lequel chaque nouvelle dépense mise à la charge du budget de l’Etat doit, au préalable, être adossée à une ressource permettant de la supporter, il était primordial pour le Gouvernement de s’assurer que les avantages dont pourraient bénéficier désormais les magistrats puissent être effectivement financés», a-t-il expliqué.

La possibilité de se tourner vers le Parlement 

Le gouvernement rappelle que dans le cadre du processus législatif entamé, le Synamag dispose de la possibilité de faire valoir ses observations et ses remarques devant les deux chambres du Parlement qui sont seules compétentes pour adopter ledit projet de loi dans sa version définitive. Le gouvernement qui rappelle tout aussi qu’il y a des avancées significatives quant aux revendications su Synamag en plus de l’obligation de faire des projections budgétaires réalistes et réalisables, estime qu’à ce jour «rien ne justifie le maintien du mouvement de grève actuel». Ce mouvement, reconnaît-il, «paralyse l’appareil judiciaire et cause d’importants préjudices à toutes les populations vivant sur le territoire national et, surtout, à l’ensemble du peuple gabonais, au nom de qui la Justice est rendue».

Dans sa démarche, il précise que conformément aux dispositions des textes en vigueur, le maintien d’un service minimum pendant les périodes de grève est une obligation à laquelle nul ne saurait se soustraire. Alors qu’il en appelle à la responsabilité du Synamag et de l’ensemble des magistrats, d’aucune se demandent déjà si le syndicat des magistrats reviendra sur sa décision.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Loozap dit :

    Vraiment rien ne justifie ce durcissement

Poster un commentaire